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Janvier-FĂ©vrier 2011 - n° 569 novembre-dĂ©cembre 2010 n° 568 SupplĂ©ment Bac 2011 septembre-octobre 2010 n° 567 Sommaire 1. Editorial "Maisons de culture et... tolĂ©rance ?" 2. Sommaire du n° 569 3. Informations gĂ©nĂ©rales 4. Varia 5. Manifestations et concerts 6. Colloque Heinrich SchĂŒtz 7. Echos de Liszt et d'au-delĂ 8. Recensions de spectacles et concerts 9. Annonces de spectacles et concerts 10. L'Ă©dition musicale 11. Bibliographie 12. CDs et DVDs 13. La vie de LâĂ©ducation musicale Abonnez-vous Ă L'Ă©ducation musicale et recevez 3 dossiers gratuits Maisons de culture et⊠tolĂ©rance ? Si, en dignitĂ© et en droit, nous sommes tous Ă©gaux, certains le sont assurĂ©ment plus que dâautres. Ainsi du fameux renard libre dans le poulailler libre⊠Nâen va-t-il pas de mĂȘme pour nos diverses cultures ? Si toutes mĂ©ritent, en effet, un Ă©gal respect, je ne sache pas quâelles soient Ă©galement policĂ©es. Sauf Ă considĂ©rer le cannibalisme ambiant de nos sociĂ©tĂ©s comme lâexpression dâun goĂ»t ordinaire⊠Reconnaissons toutefois, Ă la dĂ©charge de lâOccident chrĂ©tien, quâil est bien seul Ă avoir depuis toujours accueilli, en ses musĂ©es, mĂ©diathĂšques ou salles de concert, toutes les productions artistiques du monde, fussent-elles larvaires ou crĂ©pusculaires⊠Devons-nous, pour autant, tolĂ©rer que se dĂ©versent aujourdâhui, en nos temples de culture, pareils flots de vagissements haineux, au fallacieux prĂ©texte que les canaliser serait contraire Ă nos valeurs sacrĂ©es de libertĂ©, dâĂ©galitĂ© et de fraternitĂ©, si ce nâest de laĂŻcitĂ© ? Le rejet de tels comportements ne serait-il pas, bien au contraire, la plus sĂ»re maniĂšre de prĂ©server nos idĂ©aux ? Francis B. CoustĂ©. Haut Le quatuor, figure emblĂ©matique de la musique occidentale Bernard Fournier Reflets et extension de la pensĂ©e schoenbergienne dans les quatuors Ă cordes de Webern Marie Delcambre-MonpoĂ«l La chanson française microsillon et macromutations CĂ©line Chabot-Canet Henryk GĂłrecki, une voix sacramentelle sâĂ©levant sur les dĂ©bris dâune civilisation en fureur Sylviane Falcinelli Henri Demarquette ou lâĂ©merveillement du lyrisme Sylviane Falcinelli Entretien avec Laurent Guirard HĂ©lĂšne Jarry La grille dâHĂ©lĂšne Jarry *** BOEN n°1 du 6 janvier 2011. BaccalaurĂ©at technologique Techniques de la musique et de la danse ». Liste des morceaux au choix pour lâĂ©preuve dâexĂ©cution instrumentale & pour lâĂ©preuve dâexĂ©cution chorĂ©graphique, session 2011. Renseignements BOEN spĂ©cial n°1 du 27 janvier 2011. Programme des concours de recrutement de personnels de lâenseignement du second degrĂ©, session 2012. Renseignements Le Bulletin officiel de lâĂducation nationale est librement consultable sur HĂŽtel de Rochechouart, siĂšge du ministĂšre ©DR Prix des Muses / Bourse des Muses. PalmarĂšs majeur en matiĂšre dâouvrages consacrĂ©s Ă la musique classique, au jazz et aux musiques traditionnelles Ă©tudes musicologiques, biographies, romansâŠ, publiĂ©s en langue française au cours de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, tel est le Prix des Muses. La Bourse des Muses est, quant Ă elle, destinĂ©e Ă aider lâauteur dâun projet dâouvrage consacrĂ© Ă la musique des XXe et XXIe siĂšcles. Les dossiers dâinscription doivent parvenir Ă lâAssociation pour la crĂ©ation et la diffusion artistiques ACDA avant le lundi 21 fĂ©vrier 2011. Renseignements ACDA/Bourse des Muses â 5, passage Piver, Paris XIe. TĂ©l. 01 40 33 45 35. ou 2011, annĂ©e des Outre-mer ». De nombreuses manifestations musicales Ă©mailleront 2011. En mars, le festival Banlieues bleues de Seine-Saint-Denis sâouvrira avec le jazz des CaraĂŻbes. En juin, Ă AngoulĂȘme, Musiques mĂ©tisses accueillera les Antilles, la Guyane, La RĂ©union et Mayotte. En juillet, les Francofolies de La Rochelle offriront Ă lâoutre-mer leur grande scĂšne. En aoĂ»t, les Escales de Saint-Nazaire &, en dĂ©cembre, le festival Africolor de Seine-Saint-Denis cĂ©lĂšbreront leur compagnonnage avec La RĂ©union. En avril, Ă Grenoble, le festival de jazz Les DĂ©tours de Babel et, en mai, Ă Coutances, Jazz sous les pommiers rendront leur propre hommage aux musiques ultramarines. Hommages seront, en outre, rendus au Chevalier de Saint-Georges et Ă la cantatrice dâorigine martiniquaise Christiane Eda-Pierre. Outre dâinnombrables autres actions musicales en MĂ©tropole et Outre-mer, Ă dĂ©couvrir sur PolytonalitĂ©s. Participeront Ă cette JournĂ©e dâĂ©tudes Philippe Malhaire rĂ©dacteur en chef dâEuterpe, Marc RigaudiĂšre UniversitĂ© Paul Verlaine de Metz, GrĂ©goire Caux UniversitĂ© Paris-Sorbonne, Max Noubel UniversitĂ© de Bourgogne, Mathias Roger UniversitĂ© Paris-Sorbonne, Jean-Michel Court UniversitĂ© Toulouse Le Mirail, Daniel Top directeur du Festival international Albert Roussel, JĂ©rĂŽme Rossi UniversitĂ© de Nantes, Ludovic Florin UniversitĂ© Toulouse Le Mirail et Franck Jedrzejewski UniversitĂ© Paris-XI. Renseignements omf Le 7e Festival europĂ©en Latin-Grec se dĂ©roulera, les 17, 18 et 19 mars 2011, au Grand AmphithĂ©atre de Paris-Sorbonne et au théùtre Dejazet. Concerts musique grecque antique, théùtre & chants, spectacles, lectures, ateliers, expositions⊠Renseignements 06 24 58 78 64. Georges Brassens ou la libertĂ© ». Cette exposition se tiendra Ă Paris, CitĂ© de la musique, du 16 mars au 15 juin 2011. Commissaires Joann Sfar dessinateur & ClĂ©mentine Deroudille historienne de lâart. Nombreux documents inĂ©dits manuscrits et carnets, sons dâarchives, images tĂ©lĂ©visuelles, photos R. Doisneau, Leloir, P. Cordier, etc., guitares⊠Concerts avec notamment Emily Loizeau, La Campagnie des Musiques Ă OuĂŻr, La Pompe Moderne, Les Wampas⊠Gestion de la partie musicale confiĂ©e Ă Olivier Daviaud. Au cours du Championnat du monde des Brassens », des collĂ©giens ou lycĂ©ens - gravement moustachus - concourront devant camĂ©ra. Renseignements ©Sud Les Musiques, festival international des musiques dâaujourdâhui, se dĂ©roulera, Ă Marseille, du 4 au 14 mai 2011. Avec, notamment, des crĂ©ations dâĆuvres de Thomas Valentin Chez Lucile, Alexandros Markeas Bacchanales, Andrea Liberovici Mephistoâs Songs, Jonathan Harvey, Stefano Bassanese, Gianluca Verlingieri, Martin Matalon⊠Renseignements Gmem â 15, rue de Cassis, 13008 Marseille. TĂ©l. 04 96 20 60 10. Il Garda Ăn Coro ». La 3e Ă©dition de ce Concours international pour chĆurs dâenfants Corale Voci Bianche se dĂ©roulera du 17 au 21 avril 2012, Ă Malcesine, sur le lac de Garde. Renseignements +39 045 6570332. Dame Emma Kirkby, soprano britannique [notre photo], vient dâĂȘtre honorĂ©e par Her Majestyâs Medal for Music 2010 ». PrĂ©cĂ©dents laurĂ©ats Sir Colin Davis 2009, Kathryn Tickell 2008, Professor Judith Weir 2007, Bryn Terfel 2006, Sir Charles Mackerras 2005. Renseignements *** Haut Le CRĂA invitĂ© des Victoires de la musique classique. Le lundi 14 fĂ©vrier 2011, Ă 20h35, en direct sur France 3 & France Musique, depuis la CitĂ© internationale des CongrĂšs de Nantes, le dĂ©sormais cĂ©lĂšbre Centre dâĂ©veil artistique dâAulnay-sous-Bois » dir. Didier Grojsman se produira, accompagnĂ© par lâOrchestre national des Pays de Loire dir. John Axelrod. Renseignements 01 48 79 66 27. Boulevard du Swing ©DR Le piano Steingraeber que possĂ©da Liszt sera en tournĂ©e dans toute l'Europe et fera escale Ă Paris le 5 mars 2011, oĂč il rĂ©sonnera sous les doigts de Nicolas Stavy au programme Liszt & Schumann, dans une salle⊠amĂ©ricaine. Renseignements Reid Hall Columbia University Global Center/Europe 4, rue de Chevreuse Paris VIe. TĂ©l. 01 43 20 33 07. LisztflĂŒgel 1873 ©Steingraeber Visites-confĂ©rences Ă Versailles... Lâorgue de la cathĂ©drale Saint-Louis, des origines Ă nos jours », le jeudi 24 mars, Ă 14h30 entrĂ©e de la cathĂ©drale. La maison des musiciens italiens et le musĂ©e de lâUnion compagnonnique », le samedi 2 avril, Ă 14h30 15, rue Champ-Lagarde. La fĂ©erie des Grandes eaux musicales et le bosquet des Bains dâApollon restaurĂ© », le samedi 30 avril, Ă 15h15 statue Ă©questre de Louis XIV, place dâArmes. Renseignements 01 39 24 88 88. Le pianiste hongrois AndrĂĄs Schiff a dĂ©clarĂ© au Frankfurter Allgemeine ne plus vouloir rentrer dans son pays â oĂč, selon lui, se serait installĂ©e une vĂ©ritable dictature dans le domaine des arts et des mĂ©dias. Rejoint, en cela, par le chef dâorchestre ĂdĂĄm Fischer qui a dĂ©missionnĂ© de son poste de directeur musical de lâOpĂ©ra dâĂtat de Hongrie. Dans une lettre commune, les deux musiciens encouragent dâautres artistes Ă les rejoindre En Hongrie, la vie quotidienne est infestĂ©e de racisme, dâhomophobie et dâanti-sĂ©mitisme ; la libertĂ© des mĂ©dias, de lâart et de la culture est constamment rĂ©primĂ©e. » ©DR LâAssociation Quinte Juste » sâest donnĂ© pour tĂąche de publier & traduire, sur Internet, les Ă©crits du regrettĂ© Serge Cordier, accordeur/acousticien, inventeur du TempĂ©rament Ă©gal Ă quintes justes », dâorganiser des dĂ©monstrations, confĂ©rences, stages⊠Membres du Bureau MichĂšle Cordier, Paul Dubuisson, Jean Lenoble. Renseignements 25 B, rue du Ruisseau, 30380 Saint-Christol-lez-AlĂšs. Serge Cordier ©DR Ăloquence des chiffres⊠Selon la FĂ©dĂ©ration internationale des musiciens FIM, il y aurait en Finlande un orchestre pour 165 000 habitants en Allemagne un orchestre pour 615 000 habitants en Autriche un orchestre pour 640 000 habitants en France un orchestre pour 1 700 000 habitants Renseignements 21bis, rue Victor-MassĂ©, Paris IXe. TĂ©l. 01 45 26 31 23. BenoĂźt Machuel, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ©DR Trois siĂšcles d'art et d'histoire maçonnique sur le net le MusĂ©e de la franc-maçonnerie lance son site Web. Créé en 1889, cet Ă©tablissement vient de rouvrir dans une musĂ©ographie complĂ©tement renouvelĂ©e. Ainsi le public peut-il dĂ©sormais prĂ©parer sa visite et, grĂące Ă une visite virtuelle, dĂ©couvrir les collections on peut, sans grave inconvĂ©nient, ne pas mettre le sonâŠ. Renseignements 16, rue Cadet, Paris IXe. TĂ©l. 01 45 23 43 97. Tablier de Voltaire ©GODF La GEMA, homologue allemand de la Sacem, aurait sommĂ© 36 000 crĂšches ou jardins dâenfants dâacquitter des droits dâauteur sur les chansons & comptines reproduites ou interprĂ©tĂ©es en public sans autorisation ». Initiative que le Bild plus important quotidien dâoutre-Rhin a qualifiĂ©e dâ idiotie bureaucratique ». Markus Sackmann dĂ©putĂ© conservateur du Land de BaviĂšre a, pour sa part, dĂ©clarĂ© La transmission de copies de partitions permet aux familles dâorigine immigrĂ©e de mieux sâintĂ©grer. Il nâest pas souhaitable dâintroduire des complications inutiles ». Renseignements ©DR Accent 4, radio associative de musique classique, se flatte dâĂȘtre libre de toute publicitĂ© & de tout bla-bla » Renata Harbulot, secrĂ©taire nationale de lâAssociation des professeurs dâĂducation musicale APEMu, interprĂšte, avec bonheur, la chanson française ©DR Selon le Syndicat national de lâĂ©dition phonographique SNEP, le chiffre dâaffaires de lâindustrie phonographique a connu en France, en 2010, une baisse de 5,9 %. La musique classique accuse une baisse de 5,7 % de parts de marchĂ© contre 6,3 % en 2009, tout comme le jazz qui baisse de 3,3 % contre 3,9 % en 2009. Renseignements Le MusĂ©e de la musique vient dâacquĂ©rir un orgue de salon, Ćuvre de Jean-Baptiste Schweickart, facteur dâorigine germanique installĂ© Ă Paris vers 1768. DatĂ© de 1784, cet instrument est lâun des trĂšs rares orgues de salon français Ă nous ĂȘtre parvenus. Son premier acquĂ©reur fut le comte dâOgny 1757-1791, lâun des fondateurs de la SociĂ©tĂ© Olympique, loge maçonnique qui possĂ©dait son propre orchestre que dirigeait le chevalier de Saint-Georges 1745-1799, lequel passa commande Ă Joseph Haydn des Symphonies dites parisiennes ». *** Haut Aimer Bruno Maderna ». Cette manifestation se dĂ©roulera le jeudi 3 fĂ©vrier 2011, de 10h00 Ă 18h00, au Centre de documentation de la musique contemporaine CDMC. Coordination Laurent Feneyrou. Avec le concours de Alain Poirier, GeneviĂšve Mathon & Ivanka Stoianova, Giordano Ferrari & Jean-François Trubert, Nathalie Ruget & Vincent Tiffon, Pierre Albert Castanet, Paul Mefano & Gianfrano Vinay, FrĂ©dĂ©ric Durieux & Stefano Gervasoni. Ponctuations musicales Nicolas Miribel et les Solistes de lâItinĂ©raire. EntrĂ©e libre sur rĂ©servation au 01 47 15 49 86. Renseignements 18, place de la Fontaine-aux-Lions, Paris XIXe. ou Duo violon-violoncelle, au ChĂąteau de la Petite Malmaison. Le dimanche 6 fĂ©vrier 2011, Ă 17h00 [Visite des salons proposĂ©e Ă 15h30]. Avec Vadim Tchijik violon & Fabrice Loyal violoncelle. Programme Duo n°1 de Beethoven, Sonate de Ravel. Inventions Ă deux voix de J. S. Bach, Duo de Zoltan KodĂĄly. Renseignements 229bis, avenue NapolĂ©on Bonaparte, 92500 Rueil-Malmaison. TĂ©l. 01 47 32 02 02. Maison de lâAmĂ©rique latine. Le jeudi 10 fĂ©vrier, Ă 20h00 Tribune de la musique & du spectacle », animĂ©e par Oscar Barahona, Jean-Claude Ălias, Nelson GĂłmez, Francisco GonzĂĄlez, Michel Plisson entrĂ©e libre. Le vendredi 11 fĂ©vrier, Ă 21h00 Concert du guitariste et compositeur argentin MartĂn Fernando Ackerman °1977. Renseignements 217, bd Saint-Germain, Paris VIIe. TĂ©l. 01 49 54 75 00. MartĂn Fernando Ackerman ©DR Outre-mers⊠» Le jeudi 10 fĂ©vrier 2011, Ă 20h00, en lâĂ©glise Saint-Louis des Invalides 129, rue de Grenelle, Paris VIIe, le chĆur LâĂchelle dir. Caroline Marçot & Charles Barbier et lâensemble Le Sans-Pareil dir. Bruno Procopio donneront Missa Grande ca 1790 du luso-brĂ©silien Marcos Antonio Portugal 1762-1830 et Quetzal 2002 de Caroline Marçot °1974. Renseignements 01 44 42 35 07. Anima Eterna Brugge, dir. Jos van Immerseel, propose un programme Liszt Les PrĂ©ludes, 2e Concerto pour piano, soliste Pascal Amoyel & Wagner Siegfried-Idyll, PrĂ©lude du IIIe acte de Lohengrin, Ă lâAuditorium de Dijon 4 fĂ©vrier, 20h, au Bozar de Bruxelles 11 fĂ©vrier, 20h et au Centre Bijloke Ă Gent 12 fĂ©vrier, 20h. Renseignements +32 50 95 09 29. Jos van Immerseel ©DR Objectif Paradis » par lâEnsemble intercontemporain dir. Ludovic Morlot. Le vendredi 11 fĂ©vrier, Ă 20h00, en la Salle des concerts de la CitĂ© de la musique, seront donnĂ©es des Ćuvres de Julian Anderson The Comedy of Change, Ćuvre en Ă©volution », 2009, Elliott Carter On conversing with Paradis, pour baryton & ensemble, 2009 et Kaija Saariaho Graal Théùtre, version de chambre pour violon & ensemble, 1994. Avec Leigh Melrose baryton et Jeanne-Marie Conquer violon. Renseignements 221, avenue Jean-JaurĂšs, Paris XIXe. TĂ©l. 01 44 84 44 84. Musicatreize » & Concerto Soave » prĂ©sentent Tresses et DĂ©tresse Ćuvres de Giovanni de Macque, Sigismondo DâIndia, Lars Edlund, Claudio Monteverdi, Jesper Nordin & Philippe Gouttenoire. Le samedi 12 fĂ©vrier, Ă 20h00 CitĂ© de la musique, Paris, le mercredi 23 mars, Ă 20h30 Festival Mars en Baroque », Marseille, le jeudi 24 mars, Ă 20h30 Théùtre, Poissy. Renseignements 04 91 00 91 31. Musicatreize ©Guy Vivien LâItalie repensĂ©e Un paese vuol dire. Le mardi 15 fĂ©vrier 2011, au Studio Ernest-Ansermet de GenĂšve. Ă 19h15 prĂ©sentation du concert. Ă 20h00 concert. Ćuvres de Luca Francesconi, Luigi Nono & Luigi Dallapiccola. Avec ClĂ©mence Tilquin soprano, Antoine Françoise piano et lâEnsemble Contrechamps, dir. Renato Rivolta. Renseignements +41 022 329 24 00. Ensemble Contrechamps ©Michael Seum Montpellier Ă 100 % ». Ce festival, notamment musical pop, folk, hip hopâŠ, se dĂ©roulera du 16 au 27 fĂ©vrier 2011. Renseignements Nuit Xenakis », le vendredi 18 fĂ©vrier 2011 Ă 19h, 21h, 23h, en la salle VarĂšse du CNSMD de Lyon. Classes de percussions des CNSMD de Lyon & de Paris / DĂ©partement danse. EntrĂ©e libre. Renseignements 04 72 19 26 61. ©Blaise Adilon Srishtii », Ă lâauditorium du musĂ©e Guimet. Le vendredi 25 fĂ©vrier 2011, Ă 20h30, se produiront Hindol Deb sitar, Clio Karabelias harpe & Prabhu Edouard tabla. Renseignements 6, place dâIĂ©na, Paris XVIe. TĂ©l. 01 40 73 88 18. ©DR June Anderson, cĂ©lĂšbre soprano amĂ©ricaine, donnera un rĂ©cital, le samedi 26 fĂ©vrier Ă 20h, Ă la CitĂ© de la musique. Aux cĂŽtĂ©s du chĆur Accentus & de lâEnsemble orchestral de Paris, dir. Joseph Swensen, elle parcourra lâhistoire de la musique amĂ©ricaine au XXe siĂšcle, de la 3e Symphonie de Charles Ives 1904 Ă Echorus de Philip Glass 1995, via la comĂ©die musicale de Broadway Leonard Bernstein et lâopĂ©ra amĂ©ricain Aaron Copland. Renseignements 221, avenue Jean-JaurĂšs, Paris XIXe. TĂ©l. 01 44 84 44 84. ©DR La 2e Ă©dition du Nouveau Festival du Centre Pompidou » se dĂ©roulera du 16 fĂ©vrier au 7 mars 2011. CinĂ©ma, spectacles vivants, paroles, arts plastiques, théùtre, musiques, performances⊠Avec, notamment, le mercredi 2 mars, Ă 20h les Solistes de lâEnsemble Intercontemporain Ćuvres de Lara Morciano, HĂšctor Parra, MichaĂ«l Levinas & Vassos Nicolaou, le lundi 7 mars, Ă 20h30 Drama per musica, performance » dâAlexandre Roccoli, SĂ©verine Rieme & Ellen Allien. Renseignements 01 44 78 14 63. ©DR Concert GravitĂ© » par lâensemble LâItinĂ©raire. Le mardi 1er mars, Ă 19h30, en la Maison des pratiques artistiques amateurs 4, rue FĂ©libien, Paris VIe, seront donnĂ©es des Ćuvres de GĂ©rard Grisey, Morton Feldman, Benjamin Taylor, Mauricio Kagel, StĂ©phane Magin, Giacinto Scelsi & Iñaki Estrada Torio. Avec Lucia Peralta alto, Delphine Biron violoncelle, Yann Dubost contrebasse, Antoine Dreyfuss cor & SĂ©bastien Naves Ă©lectronique. Renseignements 01 46 34 68 58. Sous les auspices du Forum culturel autrichien Le vendredi 4 mars 2011, Ă 20h00 Trio Lâesprit de Vienne », Mihaela Anica, Matei Ioachimescu flĂ»tes & Horia Maxim piano. EntrĂ©e libre. Institut roumain de Paris 1, rue de lâExposition, Paris VIIe. Le dimanche 3 avril 2011, Ă 19h00 Ne mâoubliez pas, sâil vous plaĂźt » [Alma RosĂ© Vienne 1906 / Auschwitz 1944], spectacle de chant, danse et théùtre ; musiques dâErich Wolfgang Korngold. Avec Mary Lou Sullivan-Delcroix soprano, Sigrid Jennes-MĂŒller piano & Edward Arckless direction, danse et chorĂ©graphie. EntrĂ©e libre. Studio Le regard du cygne » 210, rue de Belleville, Paris XXe. Alma RosĂ© ©DR LâIvrogne corrigĂ© ou Le Mariage du diable », opĂ©ra comique en 2 actes de Christoph Willibald Gluck, sera donnĂ©, le 5 mars 2011, au Théùtre de Fontainebleau crĂ©ation, puis les 11, 12, 18, 19, 24, 25, 26 mars 20h30 & 13, 20, 27 mars 16h00 Ă La PĂ©niche OpĂ©ra Bassin de la Villette â 46, quai de la Loire Paris XIXe. Avec Artavazd Sargsyan Mathurin, Paul-Alexandre Dubois Lucas, Guillaume Andrieux ClĂ©on, Estelle BĂ©rĂ©au Colette, Gersende Florens Mathurine. BarockOpera Amsterdam, dir. FrĂ©dĂ©rique Chauvet. Mise en scĂšne Alain PatiĂšs. Renseignements 01 53 35 07 77. Sotto Voce, chĆur dâenfants que dirige Scott Alan Prouty, donnera un Concert humanitaire pour lâassociation Iris », le dimanche 6 mars 2011, Ă 17h, en la salle Le Chantier 24, rue HĂ©nard, Paris XIIe. Ćuvres de Rutter, Trenet, Pergolesi, Vivaldi & Bernstein. Au piano Richard Davis. Renseignements 01 48 99 26 99. Salle Favart/OpĂ©ra Comique. Du 5 au 15 mars 2011 Cendrillon, conte de fĂ©es en 4 actes de Jules Massenet. Orchestre & chĆur des Musiciens du Louvre/Grenoble, dir. Marc Minkowski. Mise en scĂšne Benjamin Lazar. Non sans quelques Rumeurs autour de Cendrillon ». Renseignements 08 25 01 01 23. Ă Ćuvres ouvertes, scĂšne ouverte ! Le jeudi 28 avril 2011, Ă 20h00, en la Salle des concerts de la CitĂ© de la musique, seront donnĂ©es des Ćuvres de John Cage, Karlheinz Stockhausen, György Ligeti, Bruno Maderna, Klaus Huber, Dieter Schnebel, Francesco Filidei, Mauricio Kagel & Pierre Boulez. ValĂ©rie Philippin soprano, Alain Damiens clarinette, Ensemble intercontemporain, dir. Clement Power. Renseignements 01 44 84 44 84. Voi, che sapete⊠Lieder et extraits dâopĂ©ras de Mozart ». Ă Oullins, Théùtre de la Renaissance, les 24, 25, 26, 29, 30, 31 mars et 1er, 2, 5, 6 avril 2011 Ă 20h00. ScĂ©nario GeneviĂšve Brisac. Orchestrations Thierry Escaich. Mise en scĂšne Jean Lacornerie. Chanteurs & ensemble instrumental du Nouveau Studio de lâOpĂ©ra de Lyon, dir. Jean-Paul FouchĂ©court. Renseignements 7, rue Orsel, 69600 Oullins. TĂ©l. 04 72 39 74 91. Sophie Calle La Robe de mariĂ©e ©DR Francis CoustĂ©. *** Haut Ă la suite des Kasseler Musiktage JournĂes Musicales de Kassel [1] 2010, le Colloque organisĂ© par la SociĂ©tĂ© Internationale Heinrich Schutz [2] sâest tenu les 1er et 2 novembre Ă lâAcadĂ©mie ĂvangĂ©lique de Hofgeismar, sur le thĂšme Heinrich SchĂŒtz et lâEurope, dĂ©jĂ prĂ©parĂ© par la ConfĂ©rence inaugurale du Prof. Dr. Silke Leopold [3] , et complĂ©tĂ© par celle du Prof. Dr. Werner Breig relative au rĂŽle de Heinrich SchĂŒtz Ă Kassel. Ce Symposion musicologique trĂšs largement suivi a bĂ©nĂ©ficiĂ© de contributions internationales [4] . Heinrich SchĂŒtz ©DR PremiĂšre journĂ©e. Hier H. SchĂŒtz et lâEurope au XVIIe siĂšcle Le Prof. Dr. W. Werbeck, PrĂ©sident de la ISG, prĂ©cisa le rĂŽle de SchĂŒtz venu de Weissenfels et appelĂ© Ă Kassel par le Landgrave Maurice de Hesse, son mĂ©cĂšne qui lâenvoya en Italie pour sa formation musicale, puis il sĂ©journa Ă Kassel, Dresde et, deux fois, Ă Copenhague lors de la Guerre de Trente Ans. Il est regrettable que ses Ćuvres nâaient pas Ă©tĂ© recensĂ©es, car cela ne lâaurait pas intĂ©ressĂ© ». Le deuxiĂšme exposĂ© liminaire par le Prof. Dr. G. Schmidt traita davantage lâespace europĂ©en du XVIIe siĂšcle, avec ses Ă©tudiants, marchands et rĂ©fugiĂ©s qui importent leurs savoirs. LâEurope Ă©tait alors une abstraction. Dâautres communications ont abordĂ© le mouvement religieux et la piĂ©tĂ© luthĂ©rienne dans lâAllemagne de SchĂŒtz, qui fait de lui un compositeur luthĂ©rien ; la conception de la mort et la fonction de la musique dans lâorthodoxie luthĂ©rienne. Un autre thĂšme a portĂ© sur les musiques funĂšbres Ă lâĂ©poque, sermons, sarcophages, Leichensingen Ă Leipzig, et Ćuvres musicales allemandes, latines et anglaises correspondantes traitĂ©es, entre autres, par J. H. Schein, I. Biber, J. J. Froberger, J. Coprario⊠LâopĂ©ra Daphne de H. Schutz a Ă©tĂ© situĂ© dans la tradition des pastorales. Sagittarius a aussi Ă©tĂ© un agent culturel » Ă la Cour danoise oĂč il sâest rĂ©fugiĂ© Ă deux reprises pendant la Guerre de Trente Ans 1618-1648. Il y a dirigĂ© le nouveau rĂ©pertoire de musique religieuse. Un aspect trĂšs neuf a concernĂ© la pratique musicale en Estonie, avec lâun de ses Ă©lĂšves M. Hahn, Cantor Ă Narva, ou encore la carriĂšre musicale europĂ©enne de J. V. Meder - compositeur de Messes Ă 2 chĆurs, Magnificat, Passions et de lâopĂ©ra AndromĂšde. DeuxiĂšme journĂ©e. Aujourdâhui Images europĂ©ennes de H. SchĂŒtz au XXIe siĂšcle Tout dâabord la France, avec lâexposĂ© dâĂlisabeth Rothmund MaĂźtre de confĂ©rences sur la pratique et la rĂ©ception de H. Schutz dans notre pays, oĂč il a Ă©tĂ© redĂ©couvert au XIXe siĂšcle, et dont la premiĂšre monographie a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par AndrĂ© Pirro en 1924. Sa musique a Ă©tĂ© pratiquĂ©e dĂšs le XIXe siĂšcle, Ă la Schola Cantorum et Ă lâĂcole CĂ©sar Frank ; elle figurait dans les programmes de concerts, entre autres grĂące Ă Nadia Boulanger. En SuĂšde, H. SchĂŒtz est sorti de lâombre dans les annĂ©es 1950. En AmĂ©rique du Nord, le chef Robert Craft lâa inscrit Ă ses programmes ; actuellement, il est apprĂ©ciĂ© dans les UniversitĂ©s et fait lâobjet de nombreuses publications R. A. LeaverâŠ. Ă la Cour de Kassel - comme le relĂšve judicieusement le Dr. W. Hirschmann -, la musique, qui apparaissait comme un catalyseur de la RĂ©forme », oscillait entre politique dâĂ©tat et Calvinisme. Le style fonctionnel, Ă lâinstar de la musique humaniste cultivĂ©e dans les Ă©coles, Ă©tait prĂŽnĂ©, avec des hexamĂštres et pentamĂštres en longues et brĂšves prosodiques, mais aussi quelques rythmes lĂ©gĂšrement pointĂ©s et de petites figures rythmiques. Ă lâĂ©poque de H. SchĂŒtz, de nombreux facteurs et organistes Ă©taient actifs, en Hesse. Les comptes signalent les frais de voyage des Landgraves Guillaume IV et Maurice de Hesse qui se dĂ©plaçaient avec chapelles et instruments. Parmi eux, figuraient H. Compenius, G. Weissland organiste Ă la Chapelle de la Cour, J. von Ende, les Scherer, G. Wagner⊠et le comte Simon VI de Lippe-Detmold expert auprĂšs de Maurice IV de Hesse. Ce Symposion a Ă©tĂ© organisĂ© dans un merveilleux cadre deux chĂąteaux, parc, Ă©tang, confortable salle de confĂ©rences, une atmosphĂšre conviviale et un remarquable accueil, grĂące au concours de lâAssociation Internationale Heinrich Schutz, la Mitteldeutsche Barockmusik in Sachsen, Sachsen-Anhalt und ThĂŒringen, la Landgraf Morizstiftung Fondation et lâAkadĂ©mie de Hofgeismar. Tant par la qualitĂ© des exposĂ©s scientifiques que par la diversitĂ© et les nouveautĂ©s de lâapproche des sujets Heinrich SchĂŒtz et lâEurope, Heinrich SchĂŒtz Ă Kassel, ce Colloque, qui a dignement marquĂ© les 80 ans de la ISG et les 77 ans des KMT, comme le Festival, a, sur tous les plans, Ă©tĂ© une vraie rĂ©ussite [5] . Ădith Weber. *** [1] Cf. compte rendu in LâĂ©ducation musicale, Lettre dâinformation, dĂ©cembre 2010. [2] Internationale Heinrich SchĂŒtz Gesellschaft en abrĂ©gĂ© ISG. [3] Cf. LâĂ©ducation musicale, idem. [4] Allemagne, Angleterre, Canada, Danemark, Estonie, Ătats-Unis, France et SuĂšde. [5] Les actes de ce Symposion musicologique feront lâobjet dâune publication par la ISG. Ce 18 janvier 2011, la manifestation de lancement de lâAnnĂ©e Liszt en France investissait un lieu historique la Salle Erard restaurĂ©e, oĂč Liszt accourut dĂšs son arrivĂ©e Ă Paris en dĂ©cembre 1823 SĂ©bastien et Pierre Erard offrirent aussitĂŽt au jeune prodige un de leurs tout nouveaux pianos Ă sept octaves et âdouble Ă©chappementâ. Officiels français et hongrois se relayaient pour les inĂ©vitables discours, mais que pensĂšrent ces derniers dâune France dont le ministre de la Culture sâobstinait Ă prononcer âLitszâ avec une dĂ©sarmante constance, Ă enfiler comme des perles dâoutranciers lieux communs sur le gĂ©nial musicien, et nous annonçait que Liszt pardon âLitszâ avait créé le Concerto de Grieg sic ! ? BĂ©nĂ©fique contraste, le brillant et chaleureux discours de Jean-Yves ClĂ©ment, commissaire de lâAnnĂ©e Liszt en France, balayait prĂ©cisĂ©ment tous les lieux communs pour donner au portrait une Ă©toffe humaine, et ceci avec un bonheur dâexpression littĂ©raire qui ne surprendra guĂšre les lecteurs de cet Ă©crivain raffinĂ©. MinistĂšre pour ministĂšre, lâon saluera au passage le rĂŽle essentiel que joue dans de telles opĂ©rations lâInstitut français ex-Cultures France pour lâaction culturelle extĂ©rieure de lâĂtat, dĂ©sormais prĂ©sidĂ© par lâancien ministre Xavier Darcos, depuis peu secrĂ©taire perpĂ©tuel de l'AcadĂ©mie des sciences morales et politiques et mĂ©lomane averti. Un intermĂšde biographique et musical sâincarnait Ă travers lâexaltation romantique de la voix de Brigitte Fossey, le son monumental et charnu de Brigitte Engerer, le rebond rythmique dâAdrienne Krausz lesquelles jouaient un beau Steinway. De nombreux pianistes se pressaient sur le parquet dâune salle qui en accueillit tant dâautres aux heures glorieuses dâune facture aujourdâhui Ă©teinte parmi les invitĂ©s, on reconnaissait Bruno Rigutto, France Clidat, François-JoĂ«l Thiollier, Marc LaforĂȘt, Pascal Amoyel, Nicolas Stavy, FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter, Marie Vermeulin, mais aussi le chef dâorchestre Jean-Claude Casadesus ou le violoncelliste Henri Demarquette. Les plus Ă©minents musicologues lisztiens Ă©taient Ă©galement au rendez-vous Serge Gut, Bruno Moysan, Nicolas Dufetel, conseiller artistique et historique de cette organisation pluri-ministĂ©rielle. CortĂšge de FunĂ©railles NâeĂ»t Ă©tĂ© lâimmense talent des interprĂštes, nous eussions Ă©tĂ© tentĂ© de rappeler aux intĂ©ressĂ©s que lâon fĂȘte lâanniversaire de la naissance de Liszt, et non de sa mort, tant la coĂŻncidence de concerts programmant quasiment tous les jours FunĂ©railles Ă Paris introduit cette commĂ©moration sous un jour funĂšbre ! Par bonheur, Nicolas Stavy nous jouant ces temps-ci Du Berceau jusquâĂ la tombe, cela nous laisse espĂ©rer que lâannĂ©e se poursuivra Ă rebours, et dâailleurs elle se concluera, non dans le berceau mais⊠dans la crĂšche puisque le jour anniversaire, le 22 octobre, sera marquĂ© en divers lieux dâEurope dont notre capitale par lâexĂ©cution de Christus. Mais revenons Ă cette involontaire sĂ©rie de FunĂ©railles la puissante rĂ©flexion de trois pianistes de la jeune gĂ©nĂ©ration, loin dâen faire un enterrement de premiĂšre classe, conduisit au contraire lâexpĂ©rience Ă une fĂ©conde dĂ©monstration interprĂ©tative. Le 14 janvier 2011, Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger Ă la CitĂ© de la musique attaquait le fameux glas dans un tempo surprenant de rapiditĂ© ; or, ce parti pris, Ă©liminant quelque peu le sujet de la piĂšce composĂ©e en octobre 1849 avec, au cĆur, lâĂ©motion provoquĂ©e par la mort de patriotes hongrois durant les journĂ©es rĂ©volutionnaires et lâhommage implicite Ă Chopin dĂ©cĂ©dĂ© en ce mĂȘme mois dâoctobre, dâoĂč lâemprunt dĂ©guisĂ© Ă la Polonaise hĂ©roĂŻque, en relation avec les circonstances politiques, accusait au contraire les traits de modernitĂ©, dans le but clairement assumĂ© de projeter cette musique, placĂ©e en ouverture de programme, vers ce qui allait suivre, câest-Ă -dire un cheminement âcontemporainâ Messiaen-BarraquĂ©-Neuburger, nous allons y revenir. Neuburger faisait ressortir les aspĂ©ritĂ©s, les intervalles gĂ©nĂ©rateurs de tension, les angles abrupts sculptĂ©s par ses attaques savamment calculĂ©es et travaillĂ©es au prisme de doigtĂ©s originaux, afin de nous rappeler combien Liszt engendra, y compris dans la matiĂšre sonore, tout le XXe siĂšcle Ă venir. Le lendemain, lors dâune soirĂ©e de lancement de son dernier disque au ChĂątelet, FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter adoptait un parti diamĂ©tralement opposĂ©, mais le dĂ©fendait tout aussi magistralement. Au contraire de son cadet, il tirait le tempo vers la densitĂ© de la lenteur, ce qui nâest pas moins audacieux car il sâagit alors dâhabiter lâespace-temps ainsi labourĂ©. Il allait quĂ©rir la profondeur sonore autant quâĂ©motionnelle dans la glaise du clavier, et en faisait surgir le poĂšme Ă©pique, Ă©vocation visionnaire dâun champ de hĂ©ros morts. Par lui rayonnait ce qui constitue lâessence du romantisme, Ă savoir lâintense revendication dâintĂ©rioritĂ© psychologique se proclamant Ă la face du monde par de grandioses moyens de projection passionnĂ©e. Le 17 janvier, un spectacle Ă la Salle Gaveau nous rĂ©servait la divine surprise de constater que nous nâavions pas encore Ă©puisĂ© la lecture des significations secrĂštes de FunĂ©railles ah, vertu insondable des chefs-dâĆuvre ! Pascal Amoyel refusait la fatalitĂ© infĂ©rĂ©e par le glas, et, par le dĂ©pouillement de son attaque des premiĂšres mesures, nous avertissait dĂ©jĂ dâune dĂ©s-incarnation du message mortuaire comme Invocation naissant du silence un peu plus tĂŽt dans le mĂȘme programme. On sait combien la mĂ©ditation spirituelle nourrit la pensĂ©e de Pascal Amoyel mĂȘme sa lecture des passages âhĂ©roĂźquesâ de la piĂšce ouvrait sur une rĂ©flexion mĂ©taphysique ; elle refusait lâarrachement de la chair des hĂ©ros sacrifiĂ©s, et en mĂȘme temps les tourments de cet arrachement criaient le refus de demeurer tributaires des passions mortifĂšres de nos conflits et se transfiguraient en un refus plus dĂ©finitif, celui dâĂȘtre arrachĂ©s Ă la trajectoire dâĂ©lĂ©vation spirituelle qui Ă©tait en voie dĂšs les premiĂšres mesures dĂ©-rĂ©alisĂ©es de la piĂšce. Replaçons maintenant ces trois interprĂ©tations dans leur contexte le rĂ©cital de Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger Ă©tait typique de la pensĂ©e de compositeur-interprĂšte qui anime ce jeune artiste imposant de maturitĂ© intellectuelle. Liszt une fois situĂ© en prĂ©curseur du siĂšcle de toutes les mutations, le pianiste sâengageait dans un Messiaen tout aussi âsculptĂ©â dans le roc Le Merle de roche nâavait rien de trĂšs ornithologique, mais brillait de minĂ©rales splendeurs, ouvrant la voie Ă la piĂšce de Neuburger lui-mĂȘme. Nos lecteurs ont suivi ces derniers mois lâitinĂ©raire de Maldoror 2010, que le compositeur a substantiellement remaniĂ©e pour aboutir Ă la version dĂ©finitive, dit-il⊠que nous entendions ce soir-lĂ . Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger, toujours prompt Ă poser un trĂšs lucide regard critique sur lui-mĂȘme, affirme avoir dĂ©barrassĂ© la piĂšce de ce quâil qualifie dâeffets superficiels », supprimĂ© le jeu dans les cordes qui obligeait Ă interrompre le flux polyphonique » afin de renforcer la cohĂ©rence Ă©galement Ă©tayĂ©e par une construction verticale jouant sur des blocs harmoniques-repĂšres ». Le jeu dans les cordes a Ă©tĂ© remplacĂ© par quatre notes âprĂ©parĂ©esâ afin de fournir un contraste timbrique dans lâĂ©mission des rĂ©sonances, mais celui-ci demandera Ă ĂȘtre affinĂ© pour donner toute la valeur dĂ©calĂ©e que le compositeur en attend. Câest la seule minime rĂ©serve que lâon Ă©mettra face Ă une partition qui rĂ©vĂšle lâauthentique originalitĂ© dâun crĂ©ateur tirant au XXIe siĂšcle une synthĂšse fertilement repensĂ©e des apports issus du courant sĂ©riel. Ce recul gĂ©nĂ©rationnel faisait ressortir â consĂ©quence non intentionnelle de la part de Neuburger â combien la redoutable Sonate de Jean BarraquĂ© parue pour la premiĂšre fois en mai 1966 dans une Ă©dition encombrĂ©e de fautes, sonne dĂ©sormais datĂ©e, trop rigidement infĂ©odĂ©e quâelle fut Ă une mathĂ©matique des valeurs inhĂ©rente au culte alors prĂ©pondĂ©rant du sĂ©rialisme. Toute lâĂ©nergie et la maĂźtrise de la construction dont fit preuve le savant interprĂšte ne pouvaient rien contre la relativisation Ă laquelle invite une perspective historique face aux excĂšs dâun systĂšme. Un aspect organologique renforçait lâoriginalitĂ© de ce concert deux pianos Yamaha se tenaient sur la scĂšne de lâAmphithéùtre, le CF III S lâancien, oserait-on dire, et le nouveau CFX. Sur le premier, Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger jouait Liszt et Messiaen ; il rĂ©servait le CFX Ă sa musique et Ă celle de BarraquĂ©. On notera dâailleurs quâune vibration parasite subsiste sur la mĂȘme zone des deux cadres. Ceci dit, le CFX sortait vainqueur de cette confrontation, offrant une palette plus chatoyante qui ressortait sous les doigts dâun pianiste capable de passer du burin de sculpteur Ă des pianissimi superbement timbrĂ©s. Cette dĂ©monstration se confirmait lors du bis que donner, aprĂšs un tel programme ? Certainement pas une Valse de Chopin⊠Jean-FrĂ©dĂ©ric Neuburger prouvait son raffinement de toucher et la rĂ©ponse de lâinstrument nouveau-nĂ© dans une Image de Debussy Et la lune descend sur le temple qui fut. FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter ne bĂ©nĂ©ficiait pas du mĂȘme luxe instrumental dans le Foyer du ChĂątelet oĂč le label IntĂ©gral organisait le lancement de nouveaux disques. Il fut dâailleurs fort rĂ©vĂ©lateur et valorisant pour lâartiste dâorigine polonaise dâentendre deux pianistes se succĂ©der sur un piano obligeant Ă en vaincre les dĂ©fauts le Fazioli louĂ© pour la circonstance nâa â comme tous les pianos de ce facteur â aucune richesse de personnalitĂ© Ă mettre en avant ; au contraire, il faut en brider le cĂŽtĂ© âclaquantâ, ce qui oblige Ă un usage immodĂ©rĂ© de la pĂ©dale una corda, sauf que celle-ci donne un son mat que lâinterprĂšte doit dĂ©passer en allant chercher au fond de son toucher des ressouces dĂ©cuplĂ©es âŠsâil en a. Le premier pianiste de la soirĂ©e Ali HirĂšche nous ennuya par des cycles de Variations et Paganini de Brahms insipides, sans ombres pour mordorer des couleurs conventionnelles câest fĂącheux, spĂ©cialement dans Brahms ! ; on nâentendait donc que les dĂ©fauts du Fazioli. Puis vint FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter, invitĂ© pour promouvoir le programme Szymanowski de son rĂ©cent enregistrement, et dĂšs les premiĂšres notes, on fut saisi dâentendre lâĂ©motion sourdre de ce clavier prĂ©cĂ©demment anonyme. La capacitĂ© de faire sortir un son profond qui culmina dans les FunĂ©railles prĂ©cĂ©demment dĂ©crites dâun piano impersonnel rĂ©vĂ©lait le grand concertiste. On ajoutera mĂȘme que lâon assiste Ă un palier dĂ©cisif dans lâĂ©closion dâune nouvelle dimension humaine chez ce pianiste de trente-cinq ans. Il Ă©tait un musicien fin et intĂ©ressant, qui retenait notre attention depuis plusieurs annĂ©es, il devient un artiste intense, apte Ă capturer son auditoire par la communication Ă©panouie dâune pensĂ©e dense. Les piĂšces de jeunesse de Szymanowski auxquelles il a choisi de sâattacher sâavĂšrent plus intĂ©ressantes que la premiĂšre phase, trop absolument chopinienne, de Scriabine, par exemple chez Szymanowski dĂ©butant, lâhĂ©ritage Chopin-Liszt nâest certes pas absent, mais tout Ă coup un surgissement harmonique inattendu, un virage inopĂ©ment impulsĂ© au discours, laissent percer la signature dâun tempĂ©rament qui se cherche encore, mais qui croĂźt par une sĂšve originale. Au fil de lâĂtude n°3, des PrĂ©ludes n°1, 4 et 5, de la splendide Fantaisie FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter dĂ©montrait, avec une sensibilitĂ© que servait une conduite inaltĂ©rablement vigilante de son toucher, combien il avait raison de se faire lâavocat de ce compositeur nous nous rĂ©jouissons quâil projette de continuer ce parcours. FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter ©Jean-Baptiste Millot Le cadre dans lequel se produisait Pascal Amoyel Ă©tait dâune tout autre nature le musicien et son cher complice Jean Piat reprenaient Ă Paris le spectacle quâils avaient imaginĂ© pour Nohant, le bicentenaire Liszt donnant une actualitĂ© particuliĂšre Ă des choix musicaux oĂč, finalement, le Hongrois se rĂ©vĂšle prĂ©pondĂ©rant par rapport au Polonais. Jean Piat sertit la correspondance entre Liszt et Marie dâAgoult, les extraits de Victor Hugo, de ThĂ©ophile Gautier, la poĂ©sie de Musset sous laquelle Pascal Amoyel infiltra, piano fermĂ©, avec un tact infini, une Valse de Chopin, de traits dâhumour personnels qui, dĂ©cochĂ©s dâune voix inimitable, firent mouche comme du Guitry. Le spectacle tirait une vraie dramaturgie du contraste entre la distanciation ironique sur laquelle rebondissait le comĂ©dien et le tragique des Ćuvres musicales, essentiellement des grandes pages lisztiennes Invocation semblant centrĂ©e sur les derniers vers du poĂšme de Lamartine Dans les solitudes profondes/OĂč Dieu se rĂ©vĂšle Ă la foi ! », FunĂ©railles ci-dessus dĂ©crites, et une Totentanz hallucinĂ©e qui ravivait le souvenir des caricatures de lâĂ©poque oĂč les notes se dĂ©versaient en cataractes sous les doigts de Liszt. Pascal Amoyel sâengageant dans ses chemins dâinterprĂ©tation selon un mode qui est tout sauf distanciĂ© puisque lâau-delĂ des notes touche immanquablement des sphĂšres profondes de notre ĂȘtre, on avait donc bien sur scĂšne deux partenaires se rĂ©pondant, chacun avec son identitĂ© affichĂ©e, mais au profit dâun dĂ©roulement extrĂȘmement vivant. En bis, le pianiste rejoignait pourtant lâhumour du comĂ©dien, pour nous donner des Variations de son cru sur Happy birthday to you, dans les styles de Mozart, Liszt, Rachmaninov, Piazzolla, Schoenberg, Webern, et jâen passe⊠Quelques nouvelles discographiques Franz LISZT Harmonies poĂ©tiques et religieuses. Brigitte Engerer. Mirare MIR 084. La couverture du disque Ă©veille dĂ©jĂ quelque suspicion la pose pleine de componction de lâartiste avec la grande croix en pendentif et les mains jointes ne respire pas vraiment la sincĂ©ritĂ© câest too much, diraient les jeunes !⊠Puis on est indisposĂ© par une prise de son confuse, avec des aigus mĂ©talliques oblitĂ©rant curieusement la premiĂšre et les deux derniĂšres plages tout le problĂšme de Mirare rĂ©side dans la disparitĂ© de ses rĂ©alisations techniques qui gĂąche lâhomogĂ©nĂ©itĂ© de la ligne Ă©ditoriale. Ensuite on chemine de piĂšce en piĂšce sans entrer dans le sujet on commence par une Invocation massivement extravertie tout le contraire de lâinterprĂ©tation de Pascal Amoyel ci-dessus Ă©voquĂ©e, BĂ©nĂ©diction de Dieu dans la solitude demeure, elle aussi, trop extĂ©rieure pour se replier dans ladite solitude. PensĂ©e des morts, amorcĂ©e dans une belle gravitĂ©, prend vite le tour dâun romantisme bien en chair. LâAve Maria est-il religieusement senti, au-delĂ du âbeau pianoâ ? La nuditĂ© quasiment liturgique du Pater Noster nâappellerait-elle pas une puretĂ© plus dĂ©sincarnĂ©e ? Le Miserere est assez âromainâ avant de verser dans lâemphase. LâinterprĂ©tation de FunĂ©railles ne communique aucune Ă©motion particuliĂšre, nâest gouvernĂ©e par aucun point de vue particulier, ne dĂ©passe pas une lecture conventionnelle, pour ne rien dire de quelques effets surlignĂ©s et de vagues ou de grondements dâoctaves assez vulgaires ; face aux trois points de vue admirables dâinvestigation personnelle que nous ont apportĂ©s au concert comme au disque les jeunes artistes Ă©voquĂ©s ci-dessus, la dĂ©ception est grande. Seul lâHymne de lâenfant Ă son rĂ©veil chante avec un naturel touchant, lâAndante lagrimoso Ă©volue comme en suspension, et le Cantique dâamour se pare dâune certaine noblesse. Cette grande pianiste, qui peut nous donner des concerts et des disques enthousiasmants, reste ici trop Ă la surface de ce qui reprĂ©sente lâessence du monde poĂ©tico-mystique de Liszt. Le livret, particuliĂšrement documentĂ©, est signĂ© Nicolas Dufetel, si sensible, lui, Ă la quĂȘte religieuse du compositeur. Franz LISZT La Notte, Trois Sonnets de PĂ©trarque, FunĂ©railles, MĂ©phisto-Valse, Nuages gris, Unstern, Lugubre gondole n°1, Richard Wagner Venezia, En rĂȘve. Bruno Rigutto. Lyrinx LYR 112. Lyrinx remet avec raison ! sur le marchĂ© dâanciens enregistrements de Bruno Rigutto qui conservent toute leur sĂšve expressive. Ce programme gravĂ© en 1991 a lâimmense mĂ©rite de mĂȘler grands âclassiquesâ du pianisme lisztien et piĂšces quintessenciĂ©es des derniĂšres annĂ©es. Les pianistes se penchant sur ces derniĂšres pages nous sont chers car leur perspicacitĂ© dĂ©note une conscience aiguĂ« du prophĂ©tisme visionnaire par lequel Liszt ouvrait tout le XXe siĂšcle Ă venir en sâĂ©loignant de la tonalitĂ© et en prĂ©figurant par lâellipse aphoristique les plus radicales rĂ©volutions musicales la charge dont est investie la concision annonce Webern. On entre⊠de nuit dans son programme trĂšs centrĂ© sur la pensĂ©e de la mort La Notte, troisiĂšme mouture 1864 dâune work in progress Ă partir dâun quatrain funĂšbre de Michel-Ange, nous ouvre une porte sur une tragĂ©die intĂ©rieure, une pĂ©riode de dĂ©sarroi qui orientera de maniĂšre dĂ©cisive Liszt vers le franchissement dâun pas supplĂ©mentaire dans son adhĂ©sion Ă la foi catholique. Bruno Rigutto rĂ©ussit Ă maintenir la concentration dâune atmosphĂšre poignante, Ă timbrer les couleurs de cette nuit intĂ©rieure, depuis le poids lugubre des glas et des graves rampants jusquâĂ lâinfinie dĂ©licatesse des sons dĂ©sincarnĂ©s una corda. Les incroyables sinuositĂ©s dâenchaĂźnements harmoniques prĂ©figurent les expĂ©rimentations auxquelles se livrera Liszt quelque vingt ans plus tard, lorsquâil sâentĂȘtera, dit-il, Ă travailler de devenir de plus en plus incompris ». Et nous entrons dans le dĂ©pouillement accentuant lâĂ©nigmatique quarte augmentĂ©e de Nuages gris 1881, intervalle du Diable que lâon retrouve dĂšs le dĂ©but dâUnstern !, reflet de moments de dĂ©sespoir datant de la mĂȘme pĂ©riode. Dans cette derniĂšre piĂšce Ă lâopiniĂątretĂ© sans issue, on relĂšve une sorte de conflit entre une esquisse de gamme par tons et un douloureux chromatisme, ce qui rend le retour Ă des enchaĂźnements diatoniques ânormauxâ, marquĂ©s quasi Organo, encore plus dĂ©connectĂ© du rĂ©el. Quant Ă La Lugubre Gondole I, pressentiment de la mort de Wagner Ă©crit Ă Venise en dĂ©cembre 1882, elle vogue sur des flots glauques quâune trouĂ©e dâespĂ©rance vient par moments Ă©clairer dâun impalpable frĂ©missement ; on sâĂ©tonnera moyennement que Wagner, entendant Ă travers les murs du Palazzo Vendramin son beau-pĂšre procĂ©der Ă ses essais au piano, y ait vu folie en germe » ! Puis, Wagner dĂ©cĂ©dĂ© quelques mois plus tard, vint la brĂšve procession hallucinĂ©e de Richard Wagner-Venezia, dont lâincise procĂšde par juxtaposition inusitĂ©e dâintervalles quarte diminuĂ©e donc par enharmonie une tierce majeure suivie de deux tierces majeures dont le total produit un mouvement de quinte augmentĂ©e ascendante, aboutissant verticalement cette fois Ă une harmonie qui superpose la mĂȘme quarte diminuĂ©e et une quarte juste. Dans cette exploration atonale des intervalles prenant une valeur en soi, tant horizontalement que verticalement, on peut voir une prĂ©figuration du dodĂ©caphonisme, et on sait que les travaux thĂ©oriques de Liszt en ces annĂ©es-lĂ il esquissa en 1885 un traitĂ© sur lâharmonie moderne, hĂ©las perdu menĂšrent bien prĂšs du futur systĂšme de Schoenberg par lâidĂ©e de lâordre omnitonique » dĂ©passant la polytonalitĂ©. Quand on dit que lâĂcole de Vienne constituĂ©e seulement au XXe siĂšcle ! est la consĂ©quence extrĂȘme du chromatisme wagnĂ©rien, Liszt, au soir mĂȘme de la mort de Wagner donc encore au XIXe siĂšcle !, en avait lancĂ© lâannonce Ă la face du monde, ce quâil appelait lancer mon javelot dans les espaces indĂ©finis de lâavenir » lettre Ă la princesse Carolyne von Sayn-Wittgenstein. Au passage, dans Richard Wagner-Venezia, lâhommage au chromatisme wagnĂ©rien est dĂ©tournĂ©, comme vers un engrenage irrĂ©frĂ©nable. Dans toutes ces pages ultimes, lâinterprĂšte sait âtenirâ le son afin que rien de vienne nous distraire une seule seconde des confidences tragiques que Liszt y distille. Comment insĂ©rer entre ces mondes dâune marginalitĂ© assumĂ©e les piĂšces plus âclassiquesâ des programmations lisztiennes ? Bruno Rigutto maintient la chaude intimitĂ© poĂ©tique de ce voyage spirituel tout au long des Trois Sonnets de PĂ©trarque ah ! les brumes matinales dâoĂč Ă©merge la lumiĂšre cĂ©leste du Sonnet 123 ; il intĂ©riorise, avec un trĂšs beau son, les moments de repli sentimental au sein de la MĂ©phisto-Valse n°1 alors quâon en a connu de plus grinçantes et de plus crĂ©pitantes, inflĂ©chissant du coup la lecture philosophique que lâon peut faire de cet Ă©pisode de Lenau. Quant aux cĂ©lĂšbres FunĂ©railles, elles manquent de puissance grandiose dans lâaffirmation pesante, mais on sâaperçoit vite que Bruno Rigutto privilĂ©gie lâabandon dĂ©sarmĂ© Ă la pensĂ©e des morts sur lâĂ©vocation hĂ©roĂŻque des victimes de la rĂ©volution hongroise. Et le programme, commencĂ© dans les angoissantes tĂ©nĂšbres de La Notte se referme sur la lumiĂšre Ă©thĂ©rĂ©e, immatĂ©rielle de En rĂȘve, Nocturne 1885/86 dont le dernier accord, une quarte et sixte, sonne comme un degrĂ© sur lâĂ©chelle dâascension au ciel Liszt va mourir quelques mois plus tard. Au final, on conseille ce disque comme lâun des plus Ă©mouvants Ă redĂ©couvrir en cette annĂ©e Liszt. Sylviane Falcinelli. *** Spectacle, papier dĂ©coupĂ© de Pierre Clama *** Pygmalion musical, au ChĂątelet. Fredericke Loewe & Alan Jay Lerner My Fair Lady. Musical » en deux actes. D'aprĂšs la piĂšce Pygmalion de George Bernard Shaw et le film Ă©ponyme de Gabriel Pascal. Orchestration de Robert Russell Bennett et Philip Sarah Gabriel, Alex Jennings, Margaret Tyzack, Nicholas Le Prevost, Donald Maxwelll, Jenny Galloway, Ed Lyon. ChĆur du ChĂątelet, Orchestre Pasdeloup, dir. Kewin Farrell. Mise en scĂšne Robert Carsen. ©Marie-NoĂ«lle Robert/Théùtre du ChĂątelet La comĂ©die musicale My Fair Laidy a Ă©tĂ© immortalisĂ©e par le film de George Cukor, grĂące notamment Ă la prestation inoubliable de Audrey Hepburn. C'est oublier qu'elle avait vu le jour Ă New York en 1956, avec Julie Andrews, pour y tenir le succĂšs des annĂ©es durant. Elle s'en vient enfin Ă Paris, dans sa version originale et complĂšte. Le ChĂątelet n'a pas lĂ©sinĂ© sur les moyens en invitant Robert Carsen Ă la revisiter, se souvenant sans doute du succĂšs que celui-ci s'y Ă©tait taillĂ© dans Candide de Bernstein, il y a quelques saisons. Le sujet est directement empruntĂ© Ă la piĂšce de George Bernard Shaw Pygmalion. Quoiqu'il ait une source plus lointaine Ovide dans ses MĂ©tamorphoses conte la lĂ©gende de Pygmalion et GalatĂ©e, ou comment voir l'idĂ©al amoureux s'incarner en une femme de chair et d'os. Avec Shaw, le sujet vire Ă la diatribe la transformation » devient un pari entre savants consistant, pour un linguiste rĂ©putĂ©, Ă faire d'une marchande de fleurs dĂ©lurĂ©e des halles de Covent Garden une duchesse pour de vrai » grĂące aux seules vertus de la phonĂ©tique. Mais alors que la comĂ©die musicale reprend une large partie du texte de Shaw, ses auteurs en dĂ©placent le centre de gravitĂ© du savant Higgins vers la jeune Eliza Doolittle, ce qui est plus qu'un simple changement de titre. Car la jeune fille a de l'ambition et ne manque pas d'aplomb. L'absence de romance amoureuse, un handicap a priori, est conjurĂ©e par une intrigue qui sait rebondir et passe au crible tous les tics d'une sociĂ©tĂ© inĂ©galitaire. Le finale, quelque peu ambigu, sorte de happy end pessimiste, laisse en suspens la question de savoir si les sentiments qui animent Eliza et son tortionnaire sont plus que de sympathie. ©Marie-NoĂ«lle Robert/Théùtre du ChĂątelet La production, fort sĂ©duisante, est sincĂšre dans son propos. Le metteur en scĂšne canadien n'a pas cherchĂ© Ă moderniser Ă tout prix ce qui est d'abord une Ă©vocation de l'Angleterre puritaine du dĂ©but du XXe siĂšcle, une charge douce-amĂšre de la bourgeoisie Ă©tablie et de son snobisme, qui se manifeste Ă travers les tics de la langue. Il ne cherche pas Ă Ă©luder la convention. Au contraire, il s'en sert pour afficher le ridicule des attributs forgeant les diffĂ©rences sociales. Surtout, il trouve le ton juste entre la lĂ©gĂšretĂ© de la comĂ©die musicale et la satire contenue dans la piĂšce de théùtre dont elle est issue. Dans une dĂ©coration de style victorien qui se mĂ©tamorphose, en un clin d'Ćil, Ă l'aune de ce qui sĂ©pare deux mondes opposĂ©s, du marchĂ© aux fleurs gouailleur au cabinet de travail lĂ©chĂ© du professeur, de la scĂšne de rue au grand bal compassĂ©, l'intrigue progresse de maniĂšre fluide. Elle garde toujours une maniĂšre Ă©lĂ©gante, ce que renforce la palette Ă©blouissante des costumes aux tons pastels, d'une richesse Ă faire pĂąlir une production... du ChĂątelet d'antan ! Les tableaux d'ensemble sont rĂ©glĂ©s au millimĂštre. De son joli minois qui n'empĂȘche pas un abattage certain, Sarah Gabriel se place dans la lignĂ©e de ses illustres devanciĂšres, apportant Ă la cendrillon Eliza un charme irrĂ©sistible ; de quoi faire craquer un vieux cĂ©libataire endurci. Celui-ci, Alex Jennings, possĂšde cette morgue, au-delĂ du seul flegme, qui rend crĂ©dible l'incroyable misogynie du personnage. Autour d'eux Ă©volue une troupe formĂ©e Ă la faconde excentrique, dont se dĂ©tachent deux vrais » chanteurs d'opĂ©ra, le vĂ©tĂ©ran Donald Maxwell et le prometteur tĂ©nor Ed Lyon. Et c'est, nul doute, une aubaine que d'avoir dans la fosse un orchestre symphonique, le Pasdeloup, pour dĂ©fendre, sous la baguette vif-argent de Kevin Farrell, les couleurs de cette luxuriante et dĂ©licieuse musique. Un rĂ©jouissant Phi Phi Ă l'AthĂ©nĂ©e. Henri CHRISTINĂ Phi Phi. OpĂ©rette en trois actes. Livret dâAlbert Willemetz et Fabien Sollar. Version pour 5 solistes, un chĆur de 9 femmes et 10 musiciens. Orchestration de Thibault Perrine. Gilles Bugeaud, Emmanuelle GoizĂ©, Christophe Grapperon, Olivier Hernandez, Lara Neumann, Antoine Sastre. Compagnie Les Brigands, dir. Christophe Grapperon. Mise en scĂšne Johanny Bert. ArdimĂ©don ©Yves Petit Grand et durable succĂšs des AnnĂ©es folles, Phi Phi â alias Phidias, cĂ©lĂšbre sculpteur de l'antiquitĂ© - renaĂźt Ă l'AthĂ©nĂ©e, sous une forme peut-ĂȘtre proche de sa facture originale. L'opĂ©rette créée en 1918, le lendemain de la signature de l'Armistice, au Théùtre des Bouffes-Parisiens, fut en effet Ă©crite pour ĂȘtre jouĂ©e dans un minuscule théùtre, l'Abri, qui tenait plus de la cave que du théùtre de prestige. L'auteur du texte, Albert Willemetz, plume brillante, librettiste en vogue et parolier de nombreuses chansons cĂ©lĂšbres - dont la fameuse FĂ©licie aussi », commise pour Fernandel - recherchait un musicien apte Ă mettre en musique la satire mythologique des dĂ©mĂȘlĂ©s amoureux du grand sculpteur, de la belle Aspasie et de l'Ă©phĂšbe ArdimĂ©don. Il le trouvera en la personne dâHenri ChristinĂ© qui, aux cĂŽtĂ©s de Maurice Yvain, allait dominer la scĂšne lĂ©gĂšre des annĂ©es d'aprĂšs-guerre. La piĂšce, qui tient de la pochade sans prĂ©tention, est bĂątie sur un mĂ©lange savoureux de vraie/fausse antiquitĂ© grecque, d'animation dansĂ©e mĂ©langeant valses musettes et morceaux Ă la mode, fox-trot et autres one-steps, tout juste venus d'Angleterre et d'AmĂ©rique, et surtout de ce ton proche du vaudeville boulevardier avec son lot de bons mots, calembours et quiproquos hilarants. Le livret en est fort bien troussĂ©, d'allusions grivoises en traits d'une ironie fĂ©roce sous des dehors anodins, d'airs typĂ©s facilement mĂ©morisables en petits ensembles dĂ©bridĂ©s. La musique est brillante et aisĂ©e, plus entraĂźnante ! Mme Phidias ©Yves Petit La production de la Compagnie Les Brigands est joyeuse. Elle fusionne les ingrĂ©dients stylistiques le chef est aussi chanteur, le chĆur, dit des modĂšles », pratique la danse et se fait manipulateur de marionnettes. Elle fourmille de trouvailles amusantes et offre une succession de tableaux attrayants, tel un crĂȘpage de chignon entre rivales... sur un ring de boxe, ou encore quelque dĂ©monstration rĂ©glĂ©e façon revue de music-hall. L'idĂ©e de dĂ©doubler les personnages en marionnettes faites de morceaux qui se dĂ©sarticulent Ă satiĂ©tĂ© est originale, mĂȘme si, dans la premiĂšre partie au moins, elle peine Ă s'imposer. Les chanteurs-acteurs, disposĂ©s de chaque cĂŽtĂ© de la scĂšne comme dans certains théùtres de marionnettes traditionnels, communiquent leur voix Ă ces figures morcelĂ©es, auxquelles ils peuvent Ă l'occasion se mĂȘler. La troupe se dĂ©mĂšne copieusement, notamment les choristes-danseuses. Les solistes vocaux dĂ©fendent avec brio les chansons Ă couplets et autres refrains scandĂ©s, agrĂ©ablement soutenus qu'ils sont par une poignĂ©e d'instrumentistes, ce qui ajoute Ă la sveltesse du propos. L'ensemble pĂ©tille de joie communicative et le rythme est justement endiablĂ©. SoirĂ©e Dada Ă l'OpĂ©ra Comique Les Mamelles de TirĂ©sias. Francis POULENC Les Mamelles de TirĂ©sias. OpĂ©ra-bouffe en deux actes & un prologue. Livret d'aprĂšs le texte de Guillaume Apollinaire. SoirĂ©e Dada introduite par le Foxtrot de la Suite pour orchestre de jazz n°1 de Dimitri CHOSTAKOVITCH et Le BĆuf sur le toit de Darius MILHAUD. HĂ©lĂšne Guilmette, Ivan Ludlow, Werner Van Mechelen, Christophe Gay, LoĂŻc Felix, Thomas Morris, Marc Molomot, Jeannette Fischer, Robert Horn. Orchestre & ChĆurs de l'OpĂ©ra de Lyon, dir. Ludovic Morlot. Mise en scĂšne Macha MakeĂŻeff. ©Pierre Grosbois Créé en 1947 Ă l'OpĂ©ra Comique, l'opĂ©ra-bouffe Les Mamelles de TirĂ©sias y renaĂźt. Et de quelle maniĂšre ! Sa piĂšce en forme d'utopie provocante qu'Apollinaire se plaisait Ă qualifier de drame surrĂ©aliste, Ă dĂ©faut de dĂ©cider s'il est sĂ©rieux ou non », est une fantaisie dĂ©bridĂ©e, une loufoquerie », Ă©rigeant en systĂšme le cocasse de situation. Non qu'elle ne soit, au dĂ©tour d'une rĂ©plique, empreinte de la gravitĂ© de son sujet, si crucial en 1917 le sort des enfants dans la famille », que rĂ©sume la formule lancĂ©e au public dĂšs le prologue par le directeur de théùtre Faites des enfants, vous qui n'en faisiez guĂšre ! ». Comment ? Une recette insolite au pays de cocagne de Zanzibar si la femme n'en fait plus, tant pis. Que l'homme en fasse » ! Il fallait oser cet inĂ©dit qui joue de l'inversion des genres la femme, ThĂ©rĂšse, ravie de perdre ses attributs mammaires pour s'Ă©manciper, se masculiniser en TirĂ©sias, le Mari qui se fĂ©minise et dĂ©cide dans sa folie procrĂ©atrice d'engendrer jusqu'Ă 49 049 rejetons. Jarry et Rabelais ne sont pas loin. L'action qui n'en est pas une, sorte d'anti-intrigue, se veut dĂ©cousue, basĂ©e qu'elle est sur une suite de gags savamment empilĂ©s, qui laisse percer quelque fantaisie onirique lorsquâest Ă©voquĂ© Paris, groupe des Six oblige. Qui mieux que Francis Poulenc pouvait donner Ă cette fantaisie sa » correspondance musicale ? La musique est d'un mouvement irrĂ©sistible, Ă©maillĂ©e de rythmes de valse, polka et autres pavanes, d'oĂč surgissent soudain de grandes et belles phrases de lyrisme, si aptes Ă exhaler ce parfum d'humanitĂ© qui sourd du texte. Tout le gĂ©nie mĂ©lodique de Poulenc est lĂ , son Ă©tonnante facilitĂ© aussi pour passer du coq Ă l'Ăąne. Rien n'y verse cependant dans l'ironie qu'Apollinaire considĂ©rait hors de propos. En un mot, une quasi idĂ©ale adĂ©quation entre un texte et une musique. ©Pierre Grosbois Macha MakeĂŻeff a eu l'idĂ©e d'inscrire la piĂšce dans un Ă©crin Dada, en la faisant prĂ©cĂ©der d'un prĂ©lude musical, Le BĆuf sur le toit, de Milhaud - auquel Poulenc a dĂ©diĂ© son opĂ©ra - et en lever de rideau, d'un fox-trot empruntĂ© Ă Chostakovitch. Ce procĂ©dĂ© du collage, sa mise en scĂšne en use aussi abondamment. Dans l'univers protĂ©iforme du cirque, c'est une avalanche de gags mĂątinĂ©e de scĂšnes de clownerie rigolarde ou triste, oĂč se cĂŽtoient l'invraisemblable qui dĂ©chaĂźne le rire et le poĂ©tique qui crĂ©e l'admiration. Les numĂ©ros se succĂšdent en rafales, du clin d'Ćil dĂ©sopilant la parade des nurses-mĂąles et de leur avantageuse progĂ©niture promenĂ©e en landau, les divers intermĂšdes frĂ©nĂ©tiques, tenant de la revue, jouĂ©s autour de la fosse d'orchestre Ă l'effet volontairement grossi, oĂč lâ hĂ©naurme » est Ă©rigĂ© en systĂšme une machine industrielle Ă confectionner de joufflus biberons, un attirail de chimie permettant de crĂ©er un bĂ©bĂ©... journaliste, etc. Un festin de couleurs emplit l'atmosphĂšre peuplĂ©e de projections allusives et de personnages tout droit sortis d'une boĂźte Ă malices, qui se font acrobates ou voltigeurs. La cadence loufoque ne se ralentit pas au fil du spectacle. MĂȘme si la direction d'orchestre eĂ»t mĂ©ritĂ© plus de dĂ©liĂ© raffinĂ©, notamment dans le chaloupĂ© façon samba du BĆuf sur le toit - le chef Ă©tant plus Ă blĂąmer que les musiciens de l'OpĂ©ra de Lyon. Un vrai esprit de troupe s'enhardit au fil des tableaux et les choristes lyonnais ne sont pas les derniers Ă dĂ©chaĂźner l'hilaritĂ©. La mĂȘme ardeur distingue l'interprĂ©tation soliste dont se dĂ©tachent la gracieuse HĂ©lĂšne Guilmette, tour Ă tour ThĂ©rĂšse et La Cartomancienne, le superbe Ivan Ludlov, Le Mari, beau gosse et voix d'airain, et l'admirable Werner Van Mechelen, Ă la fois Le Gendarme et Le Directeur de théùtre qui confĂšre au prologue une rare intensitĂ©. Les Fiançailles au couvent, une rare comĂ©die qui fait Ă©vĂ©nement Ă Toulouse. SergueĂŻ PROKOFIEV Les Fiançailles au couvent. OpĂ©ra lyrico-comique en quatre actes et neuf tableaux. Livret du compositeur, assistĂ© de Mira Mendelson. D'aprĂšs le livret d'opĂ©ra-comique de Richard Brinsley Sheridan. Brian Galliford, Garry Magee, Anastasia Kalagina, Larissa Diadkova, Daniil Shtoda, Anna Kiknadze, Mikhail Kolelishvili, Yuri Vorobiev, Eduard Tsanga. ChĆur du Capitole & Orchestre national du Capitole, dir. Tugan Sokhiev. Mise en scĂšne Martin Duncan. ©Patrice Nin/Théùtre du Capitole Joli clin d'Ćil de l'Histoire c'est sous la direction de Michel Plasson que Les Fiançailles au couvent ont Ă©tĂ© créées en France dans les annĂ©es 1970, Ă Strasbourg, avant de rejoindre Toulouse. Aujourd'hui Tugan Shokiev, directeur musical de l'Orchestre du Capitole, reprend le flambeau. Quelque vingt ans aprĂšs L'Amour des trois oranges, Serge Prokofiev revient au genre burlesque ; mais la satire laisse ici place Ă un humour plus joyeux et festif, teintĂ© d'une authentique veine lyrique. Le sujet, empruntĂ© Ă La DuĂšgne du poĂšte anglais Sheridan 1751-1816, en fait un canevas d'opĂ©ra-comique, comĂ©die de mĆurs oĂč rien ne manque des ressorts de l'intrigue Ă rebondissements. Alors que le gentilhomme sĂ©villan Don JĂ©rĂŽme conçoit pour sa fille un projet de mariage avec un riche marchand de poisson du Guadalquivir, la duĂšgne de la belle manigance un plan machiavĂ©lique pour lui permettre de convoler avec le jeune seigneur de ses rĂȘves. Ruses, travestissements, quiproquos, action traitĂ©e Ă diffĂ©rents niveaux, et surtout kalĂ©idoscope de caractĂšres bien trempĂ©s, voilĂ quelques-uns des ingrĂ©dients d'une piĂšce qui ne connaĂźt pas l'ennui. Prokofiev l'enlumine d'une musique sĂ©duisante dans ses couleurs, brillante dans ses rythmes, dont Chostakovitch louangera la spontanĂ©itĂ© des sentiments, digne du Falstaff de Verdi. Car le comique de situation ne prend jamais le pas sur un lyrisme racĂ© proche de l'univers nocturne du ballet RomĂ©o et Juliette, apportant dans ce palpitant tourbillon sonore une note de tendre poĂ©sie. ©Patrice Nin/Théùtre du Capitole La mise en scĂšne de Martin Duncan joue Ă fond le jeu de la fantaisie, faisant sien le dĂ©bit rapide de la comĂ©die et son dĂ©coupage en courts Ă©pisodes comme dans un montage cinĂ©matographique. La direction d'acteurs est incisive dans les expressions, mimiques et gestes Ă©troitement calquĂ©s sur le langage musical. L'inattendu cocasse ou l'effet grossi, proche du buffo italien, particularisent Ă©changes et ensembles. Les personnages, celui du barbon en particulier, se vivent comme des marionnettes Ă la limite de l'extravagance. Le mouvement gĂ©nĂ©ral est endiablĂ© oĂč l'on passe d'une scĂšne Ă l'autre comme au travers de ces portes qui se dĂ©placent au fil de l'action. C'est que l'ingĂ©nieuse dĂ©coration Alison Chitty, lointainement inspirĂ©e des maquettes constructivistes des annĂ©es 1930, est Ă©minemment mobile, ses Ă©lĂ©ments disposĂ©s çà et lĂ se mĂ©tamorphosant sans cesse. La vision se fait haute en couleurs Ă l'heure des intermĂšdes dansĂ©s qui ponctuent le premier acte, pantomimes Ă©chevelĂ©es d'une folle nuit de carnaval ; un univers de masques non sans rappeler L'Amour des trois oranges. L'exagĂ©ration est reine, parfois jusqu'Ă la complaisance, telles ces poissonniĂšres harnachĂ©es de tabliers vert pomme agitant leur flasque marchandise, ou cette bacchanale des moines d'une extravagance rabelaisienne. La rĂ©ussite musicale est encore plus Ă©vidente. La direction de Tugan Sokhiev unit les deux aspects indissociables sur lesquels Prokofiev assoit sa partition l'humour caustique, irrĂ©vĂ©rencieux mĂȘme, et le lyrisme expansif, proche de la tendresse. La verve et son turbulent dynamisme, l'emphase portĂ©e sur les contrastes ne sont lĂ que pour mettre en relief les caractĂšres comme les situations. L'orchestre du Capitole fait son miel des traits d'orchestration Ă©tincelants, cuivres et percussions en particulier. Le chef a forgĂ© sa distribution - quelque 18 solistes - pour l'essentiel sur des voix venues du Théùtre Mariinski dont il est un hĂŽte rĂ©gulier. Tout le panel de la vocalitĂ© russe est lĂ du tĂ©nor lyrique, l'excellent Daniil Shtoda, Antonio, au tĂ©nor de composition, l'inĂ©narrable Brian Galliford, Don JĂ©rĂŽme, grotesque mais attachant, Ă la basse profonde, Mikhail Kolelishvilli, le marchand Mendoza, inextinguible faconde et fin acteur, en passant par les barytons, Garry Magee, romantique Ferdinand, Yuri Vorobiev, obsĂ©quieux Don Carlos ; de la soprano lyrique, Anastasia Kalagina, agile Louisa, Ă la contralto profonde, Larissa Diadkova, dĂ©sopilante DuĂšgne, cousine en verve et abattage vocal de la Mrs Quicky de Verdi, en passant par le timbre de mezzo, Anna Kiknadze, Ă©mouvante Clara. Un festin vocal qui a peu d'Ă©quivalent. RĂ©visez vos classiques Beethoven dirigĂ© par Bernard Haitink. ©Fred Toulet/Salle Pleyel Le partenariat artistique que forment Bernard Haitink et le Chamber Orchestra of Europe a peu d'Ă©quivalent aujourd'hui. Une formation justement pas trop nombreuse qui permet de redĂ©couvrir les classiques » que sont Brahms il y a peu Ă Lucerne ou Beethoven. DĂ©butant Ă Paris, Salle Pleyel, leur cycle des symphonies du maĂźtre de Bonn - qui se poursuivra en mars 2012 - ils viennent d'offrir un concert somptueux prĂ©sentant les symphonies n°2 et 3. Le chef nĂ©erlandais, dans son glorieux automne, repense du trĂ©fonds ces pages dont on aurait tendance Ă ne plus rien attendre, tant on est assurĂ© d'en connaĂźtre tous les plis et replis un questionnement sur la sonoritĂ©, grĂące notamment Ă une disposition spatiale originale qui divise les violons de part et d'autre, enveloppĂ©s qu'ils sont par les cordes graves avec, de gauche Ă droite, contrebasses, cellos et altos ; une recherche approfondie sur la dynamique aussi, qui donne du relief aux contrastes forte/piano ; un travail fouillĂ© enfin sur l'instrumentation. Se gardant des mirages de l'approche dite d'Ă©poque, dont il ne concĂšde que les timbales Ă la frappe sĂšche, comme d'une maniĂšre prĂ©tendument traditionnelle illustrĂ©e par le recours Ă de vastes effectifs, Haitink opte pour une voie mĂ©diane, d'un Ă©quilibre qui sonne au coin de l'Ă©vidence ; ce que traduit une gestuelle qui va droit Ă l'essentiel. La qualitĂ© instrumentale en ressort rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e, la ligne Ă©purĂ©e des bois en particulier. L'acoustique si prĂ©sente de la salle convient ici parfaitement Ă des interprĂ©tations qui jouent Ă fond la diffĂ©rence des volumes, les ppp acquĂ©rant une Ă©tonnante transparence. La DeuxiĂšme Symphonie a cette humeur joyeuse qui se pare d'Ă©nergie allegro con brio intitial, d'une veine lyrique aisĂ©e larghetto, mĂ©nageant de subtils effets de surprise scherzo et une verve inextinguible au finale. De lâHĂ©roĂŻque, on dira qu'elle atteint une sorte de plĂ©nitude l'Ă©lan, le souffle promĂ©thĂ©en sont lĂ , succession de lumiĂšres et d'ombres, au vaste premier mouvement â le chef joue toutes les reprises â dont le formidable dĂ©veloppement ne cesse de livrer sa force crĂ©atrice. Mais le grandiose ne se fait pas Ă©crasant. La Marche funĂšbre Ă©voque plus le passĂ© glorieux du hĂ©ros qu'une dĂ©ploration de sa disparition ; car jamais il n'a Ă©tĂ© plus vivant. Son esprit plane sur le cercueil, que porte l'humanitĂ© » Romain Rolland. Fait suite un scherzo tourbillonnant, d'une belle alacritĂ© et d'une vraie lĂ©gĂšretĂ© dans le contrepoint des cordes oĂč la rĂ©fĂ©rence Ă la danse se fait si prĂ©sente. La finesse que livrent les musiciens est confondante, soulignant des inflexions qu'on se prend Ă redĂ©couvrir. Le finale est fiĂ©vreux, ses variations dĂ©cryptĂ©es dans leur magistrale opposition entre masses et couleurs, que conclut un presto fulgurant. Jean-Pierre Robert. *** La Saison BlĂŒthner un instrument exceptionnel pour de jeunes talents. Câest en Saxe, rĂ©gion au passĂ© Ă©minemment musical, que Julius BlĂŒthner choisit dâimplanter sa fabrique de pianos en 1853. Un siĂšcle et demi plus tard, la maison BlĂŒthner cultive toujours cette philosophie du savoir-faire traditionnel Ă lâorigine de sa notoriĂ©tĂ©. AssociĂ©e Ă la fondation Alfred Reinhold et Ă la maison Hista, dĂ©positaire de BlĂŒthner en France, la firme allemande offre Ă de jeunes pianistes Ă lâavenir prometteur lâoccasion de se produire en rĂ©cital au Théùtre de lâAthĂ©nĂ©e-Louis Jouvet, lâune des plus belles salles Ă lâitalienne de Paris, classĂ© monument historique et rĂ©cemment rĂ©novĂ©. Bel Ă©crin pour un instrument prestigieux. Les jeunes pianistes ont Ă leur disposition le modĂšle n°1 Grand Concert » de la marque, piano dâune longueur de 2,80 m Ă la sonoritĂ© prodigieuse, claire et brillante dans les aigus, chaude et profonde dans les graves. Il faut souligner que lâinstrument bĂ©nĂ©ficie du systĂšme Aliquot », innovation majeure de la firme les aigus sont Ă©quipĂ©s dâune quatriĂšme corde non frappĂ©e par le marteau mais vibrant par sympathie et munie dâun petit Ă©touffoir. Inutile de souligner la brillance du spectre harmonique. La saison 2010-2011 a pour thĂšme Musique et Art nouveau ». Le choix est ainsi portĂ© sur la musique française pour piano de la fin du XIXe siĂšcle et du dĂ©but du XXe. Le 17 janvier 2011, le jeune pianiste Romain Descharmes proposait un programme semblant avoir Ă©tĂ©, tout exprĂšs, concoctĂ© afin de mettre en valeur les qualitĂ©s de lâinstrument virtuositĂ© et puissance avec la Sonate en la mineur de ThĂ©odore Dubois, couleurs sonores changeantes et subtiles pour les Ătudes de Debussy, magie envoĂ»tante des Valses nobles et sentimentales de Ravel... Romain Descharmes est Ă©poustouflant dâĂ©nergie et de vitalitĂ©, il emporte les auditeurs dans un vĂ©ritable tourbillon musical, il communique son tonus Ă son public ! Pour autant, il sait se montrer expressif ou voluptueux dans un jeu subtil oĂč chaque nuance est mesurĂ©e Ă sa juste valeur. Romain Descharmes donne le sentiment de ne faire quâun avec son instrument il joue littĂ©ralement avec » son piano. Un interprĂšte donc Ă suivre de trĂšs prĂšs⊠Le lundi 21 mars 2011 Ă 20h, Jonas Vitaud proposera un programme intitulĂ© Ainsi la nuit ». La premiĂšre partie, composĂ©e de piĂšces de FaurĂ©, AlbĂ©niz, Debussy et Ravel, soulignera les valeurs positives de la nuit fĂȘtes, danses, sensualitĂ©, parfums. La seconde partie, autour de Liszt, Scriabine et BartĂłk ornera les aspects nĂ©gatifs la mort, les dĂ©mons, le mysticisme, la matiĂšre musicale qui se dĂ©sintĂšgre. Toujours associĂ© au monde irrationnel, le thĂšme de la nuit permet aux compositeurs de se libĂ©rer des formes conventionnelles pour inventer un monde nouveau. Un excellent concert en perspective⊠Retenez votre soirĂ©e du 21 mars ! Renseignements Théùtre de lâAthĂ©nĂ©e-Louis Jouvet 7, rue Boudreau, Paris IXe. TĂ©l. 01 53 05 19 19. / Pianos Hista BlĂŒthner France 1, rue Louis-Ganne, Paris XXe. GĂ©rard Moindrot. *** Salle Pleyel Orchestre philharmonique de Radio France, dir. Manfred Honeck. Tedi Papavrami, violon. AprĂšs le succĂšs de sa tournĂ©e en Russie, le Philhar » se retrouvait Salle Pleyel, sous la direction de Manfred Honeck, pour un programme classique » des salles de concert, peut ĂȘtre un peu trop dâailleurs, associant la cĂ©lĂ©brissime Ouverture de Coriolan de Beethoven, le Concerto Ă la mĂ©moire dâun ange » dâAlban Berg, pilier du rĂ©pertoire violonistique, emblĂšme de lâĂ©criture dodĂ©caphonique, dĂ©diĂ© Ă la mĂ©moire de Manon Gropius, et la monumentale 4e Symphonie de Brahms. Un programme sans surprise pour une interprĂ©tation elle aussi sans surprise, mettant parfaitement en valeur toutes les qualitĂ©s de sonoritĂ© et de cohĂ©sion de cette remarquable phalange, qui semble aujourdâhui au mieux de sa forme, avec une mention particuliĂšre pour les vents particuliĂšrement sollicitĂ©s dans ce programme. Manfred Honeck, dâune baguette vigoureuse, donna de la symphonie de Brahms une vision un peu monolithique, peinant Ă faire passer lâĂ©motion. En revanche lâinterprĂ©tation du concerto de Berg par Tedi Papavrami fut, en tous points, remarquable, avec une totale adĂ©quation du soliste et de lâorchestre, une sublime cadence du deuxiĂšme mouvement et une spiritualitĂ© parfaitement rendue. Manfred Honeck, 2011 ©Jason Cohn Vladimir Jurowski, Ă©blouissant. Théùtre des Champs-ĂlysĂ©es. Staatskapelle de Dresde, dir. Vladimir Jurowski. Sergej Krylov, violon. Concert trĂšs attendu que celui donnĂ© au TCE par la Staatskapelle de Dresde, dirigĂ©e par le jeune et talentueux chef russe Vladimir Jurowski, dans un programme audacieux associant le trĂšs romantique Concerto pour violon de TchaĂŻkovski et la sulfureuse 4e Symphonie de Chostakovitch. Deux Ćuvres composĂ©es Ă prĂšs de soixante ans dâintervalle mais totalement diffĂ©rentes dans leur esthĂ©tique, post-romantique pour lâune, emblĂ©matique des rapports difficiles entre totalitarisme stalinien & musique pour lâautre, puisque composĂ©e en 1935-1936, mise en sommeil par le compositeur lui-mĂȘme, du fait des purges staliniennes et de la chasse au formalisme ». La 4e Symphonie ne sera créée quâen 1961 Ă Moscou, sous la direction de Kirill Kondrachine. Deux exercices totalement diffĂ©rents, menĂ©s avec brio par Vladimir Jurowski usant dâune direction prĂ©cise, adaptĂ©e Ă chaque genre, pleine de fougue et dâautoritĂ©. En totale symbiose avec lâorchestre, adaptant les tempi et les nuances de façon Ă valoriser le soliste, il permit Ă Sergej Krylov de donner une interprĂ©tation remarquable du concerto de TchaĂŻkovski, toute en sensibilitĂ©, toucher, virtuositĂ© et Ă©motion. Parfaitement Ă lâaise dans la complexe symphonie de Chostakovitch, il en fit une lecture limpide, alternant le feu et la glace, violence et douceur, respectant les harmonies grinçantes et les motifs disjoints, rendant compte par instants de lâinspiration mahlĂ©rienne sâintĂ©grant dans la monumentale construction symphonique secouĂ©e par de puissants accords aux sonoritĂ©s de cluster, toute imprĂ©gnĂ©e dâangoisse, dâĂąpretĂ© et de sarcasme, se concluant par lâĂ©nigmatique Ă©pilogue pianissimo et le silence prolongĂ©, admiratif et Ă©loquent de la salle. Un concert dâexception. Vladimir Jurowski ©DR Lâentente parfaite Salle Pleyel. Orchestre de Paris, dir. Paavo JĂ€rvi. Denis Matsuev piano, Antoine Tamestit alto. Concerts trĂšs attendus que ceux de lâOrchestre de Paris, dirigĂ© par son chef titulaire Paavo JĂ€rvi. Force est de reconnaĂźtre que lâentente continue entre les musiciens et le chef estonien. Un programme variĂ©, voire contradictoire, associant le 2e Concerto pour piano de TchaĂŻkovski, Harold en Italie de Berlioz et la DeuxiĂšme suite de Daphnis et ChloĂ© de Ravel, en fut le plus Ă©tincelant exemple. Denis Matsuev, toujours impressionnant de virtuositĂ©, donna du concerto de TchaĂŻkovski, si peu jouĂ©, une interprĂ©tation remarquable de virtuositĂ© et de toucher, de force et de technique, alternant piano symphonique et piano confident, totalement en phase avec lâorchestre, qui confirma toutes ses qualitĂ©s, dâensemble et individuelles, avec un mĂ©morable et Ă©mouvant trio violon, violoncelle & piano, dans le deuxiĂšme mouvement. Deux bis » Ă©poustouflants, rĂ©clamĂ©s par le public, avec notamment un trĂšs virtuose et Ă©tonnant extrait de Peer Gynt de Grieg pour conclure cette premiĂšre partie. La seconde, toute diffĂ©rente par son climat rĂȘveur, fournissait au talentueux altiste Antoine Tamestit lâoccasion de faire montre de sa remarquable sensibilitĂ© dans ce dialogue entre lâalto Stradivarius, 1672 et lâorchestre. La Suite de Ravel, parfaitement menĂ©e, concluait cette belle soirĂ©e, confirmant tout le potentiel de cette phalange et de son chef. Que tous nos vĆux les accompagnent ! Denis Matsuev ©Andrey Mustafaev SoirĂ©e transatlantique Ă Pleyel. Orchestre philharmonique de Radio France, dir. Pietari Inkinen. Hilary Hahn, violon. AprĂšs Manfred Honeck il y a quelques jours, câĂ©tait au tour du jeune chef finlandais invitĂ©, violoniste de formation, Pietari Inkinen de diriger le Philhar » dans un programme transatlantique sortant des sentiers battus, associant la Fanfare for the common man dâAaron Copland 1900-1990, le Concerto pour violon & orchestre de Gian Carlo Menotti 1911-2007 et la Symphonie du Nouveau Monde » dâAntonĂn DvoĆĂĄk. AprĂšs un dĂ©but en fanfare, rappelons Ă ce propos que lâĆuvre figure au programme du baccalaurĂ©at cette annĂ©e cf. LâĂM, Fascicule du baccalaurĂ©at 2011, le classique et romantique tout Ă la fois Concerto de Menotti, rarement jouĂ©, fut remarquablement interprĂ©tĂ© par une Hilary Hahn, dĂ©tendue et souriante, bien que toujours un peu froide dans son maintien et son jeu. On en retiendra, un trĂšs beau dialogue entre violon et vents, une Ă©vidente complicitĂ© avec ce jeune chef trentenaire, une belle cadence dans le deuxiĂšme mouvement, empreinte de gravitĂ© et de sĂ©rĂ©nitĂ©, une virtuositĂ© sans faille et un lyrisme sĂ©duisant. Deux bis » empruntĂ©s Ă Bach, parfaitement exĂ©cutĂ©s et trĂšs intĂ©riorisĂ©s, concluaient cette premiĂšre partie. La seconde partie consacrĂ©e Ă la 9e Symphonie de DvoĆĂĄk Ă©tait lâoccasion de retrouver tout lâentrain et les superbes sonoritĂ©s de lâorchestre, au mieux de sa forme. MenĂ©e tambour battant, mĂȘlant, avec justesse, mĂ©lodies slaves et accents des espaces amĂ©ricains, bien Ă©quilibrĂ©e entre vents et cordes dâune Ă©gale qualitĂ©, elle fut dirigĂ©e avec assurance par Pietari Inkinen, Ă la gestique un peu brouillonne, qui sut communiquer aux excellents musiciens et au public un enthousiasme qui lui valut les applaudissements fournis de lâorchestre et de la salle. Une belle soirĂ©e qui nous fait attendre avec impatience la prochaine prestation du Philhar », dans quelques jours, sous la baguette, cette fois, du fougueux Andrey Boreyko, dans La petite sirĂšne de Zemlinsky. Pietari Inkinen © RĂ©cital de Thomas Hampson. Théùtre des Champs-ĂlysĂ©es. Thomas Hampson baryton, Wolfram Rieger piano. Premier rĂ©cital, cette annĂ©e, de Thomas Hampson Ă Paris un deuxiĂšme est prĂ©vu, Salle Pleyel, avec la Philharmonie tchĂšque, dans un programme associant des lieder de Schubert, extraits du Schwanengesang, des lieder de Barber et les Kindertotenlieder de Mahler. Trois Ă©poques du lied, dans des climats diffĂ©rents, du romantisme Ă la modernitĂ©, occasion, pour Thomas Hampson, de faire montre de tout son talent. Des lieder de Schubert trĂšs intĂ©riorisĂ©s contrastant avec ceux de Barber oĂč lâexpression est plus extravertie, plus théùtrale. Une rĂ©ussite incontestable, portant haut lâart du lied. Parfaitement chantĂ©, sans vibrato, associant des aigus suaves et filĂ©s, des graves profonds, une superbe diction, un timbre limpide et puissant, Thomas Hampson sâaffirme indiscutablement comme lâun des plus grands barytons actuels. Malheureusement la seconde partie, consacrĂ©e aux Kindertotenlieder, dans une transcription tardive pour piano, nous apparut plus monotone, comme une longue complainte oĂč lâabsence de lâorchestre se faisait cruellement ressentir. Si le jeu de Wolfram Rieger semblait parfaitement adaptĂ© Ă la premiĂšre partie - tantĂŽt murmurant, implorant, tantĂŽt violent, rageur et saccadĂ© -, il parut, en revanche, beaucoup trop maniĂ©rĂ© dans la seconde partie, avec des tempi trop lents, Ă la limite de la rupture, laissant Thomas Hampson un peu esseulĂ©, malgrĂ© la qualitĂ© du chant et la prĂ©sence scĂ©nique. Thomas Hampson ©DR Bernard Haitink clair et juste, Salle Pleyel. Chamber Orchestra of Europe, dir. Bernard Haitink. Bernard Haitink dirigeait, salle Pleyel, le Chamber Orchestra of Europe, dans un programme exclusivement consacrĂ© Ă Beethoven, comprenant lâOuverture de Fidelio, la 8e et la 5e Symphonie. MaĂźtrisant totalement son sujet, par sa direction prĂ©cise et sa gestique minimaliste, il fit de ces deux Ćuvres une lecture dâune grande cohĂ©rence et dâune Ă©tonnante clartĂ©. La HuitiĂšme, Ă©lĂ©gante, enlevĂ©e, vigoureuse ; Ă lâinverse, la CinquiĂšme, inquiĂ©tante, menaçante, tendue laissant percevoir, en filigrane, une palpitation permanente, initiatique dans lâĂ©volution des tonalitĂ©s du sombre ut mineur au lumineux ut majeur, accentuant les nuances pour donner plus dâexpressivitĂ©. Lâorchestre, quant Ă lui, se montrait trĂšs rĂ©actif, dâune remarquable sonoritĂ©, avec une mention particuliĂšre pour les vents. Bref, un grand moment de musique et une 5e Symphonie dâanthologie, Ă ranger aux cotĂ©s des mythiques interprĂ©tations de Carlos Kleiber. Une ovation du public et des musiciens saluait ce grand chef. Merci, monsieur Haitink ! ©Fred Toulet/Salle Pleyel Sarah Connolly lumineuse au TCE. Orchestre of the Age of Enlightenment, dir. Vladimir Jurowski. Sarah Connolly, soprano. Un orchestre sous lâĂ©teignoir malgrĂ© les efforts de Vladimir Jurowski, pour ce concert associant Wagner, Mahler et Liszt autour du thĂšme des PoĂštes symphoniques », dans le cadre du cycle Mahler, au Théùtre des Champs-ĂlysĂ©es. Une premiĂšre partie calamiteuse nous donnant Ă entendre un mĂ©connaissable PrĂ©lude de Parsifal de Richard Wagner et la Totenfeier de Gustav Mahler. Une sonoritĂ© grossiĂšre, lourde et rugueuse, Ă la limite de la justesse, dĂ©pourvue de la plus Ă©lĂ©mentaire spiritualitĂ© pour la premiĂšre Ćuvre. Un peu moins catastrophique, pour la deuxiĂšme, oĂč la pesanteur et la sombre sonoritĂ© de lâorchestre semblaient mieux sâaccorder au service funĂšbre qui deviendra, ultĂ©rieurement, le premier mouvement de la DeuxiĂšme Symphonie de Mahler. Heureusement, Sarah Connolly nous enchanta, en seconde partie de concert, dâune lumineuse interprĂ©tation des Lieder eines fahrenden Gesellen Chants dâun compagnon errant remarquablement chantĂ©s. Tessiture Ă©tendue parfaitement adaptĂ©e Ă la partition, aigus puissants sans agressivitĂ©, graves profonds, en phase avec lâorchestre qui semblait, enfin, retrouver un semblant de cohĂ©rence et une clartĂ© mettant bien en Ă©vidence la finesse de lâorchestration mahlĂ©rienne. Une impression, plus favorable, qui se confirmait dans Les PrĂ©ludes de Liszt oĂč la prĂ©dominance des cordes faisait un peu oublier les nombreux faux pas des cuivres, permettant Ă ce concert de sortir de sa pĂ©nombre initiale. Sarah Connolly ©Peter Warren Un concert sans queue ni tĂȘte au TCE. Ensemble orchestral de Paris, dir. Paul McCreesh. Aleksandra Zamojska, soprano. Les responsables de la communication de lâEnsemble orchestral de Paris nâont dĂ©cidĂ©ment guĂšre de respect pour les spectateurs qui se trouvaient, ce soir-lĂ , devant un changement de programme, un changement dâinterprĂšte, sans en avoir Ă©tĂ© prĂ©venus et sans avoir eu le choix de se faire rembourser ! Un programme faisant initialement partie dâun cycle Mahler, dâoĂč Mahler avait disparu, remplacĂ© par Beethoven et Haydn ! De plus, conception Ă©minemment contestable du chef, une IXe Symphonie de Schubert interrompue par lâentracte ? et des airs de concert de Haydn et Beethoven ? de façon si incongrue que certains spectateurs se demandaient sâil nâexistait pas une nouvelle version de cette symphonie avec voix ! Ces remarques Ă©tant faites, le concert sâest Ă peu prĂšs bien dĂ©roulĂ© musicalement, avec une monumentale IXe Symphonie de Schubert dite La Grande » parfaitement interprĂ©tĂ©e par lâorchestre sous la direction, toujours aussi atypique quâefficace, de McCreesh. Les airs de concert Berenice, chef ai ? de Haydn et Ah, perfido ! de Beethoven Ă©taient lâoccasion dâentendre la remarquable soprano Aleksandra Zamojska, totalement Ă lâaise vocalement et scĂ©niquement dans ces airs difficiles. Une soirĂ©e surprenante mais surtout, un chef et un Ensemble orchestral dont il faudra dĂ©sormais vĂ©rifier la programmation avant chaque concert. Aleksandra Zamojska ©DR Patrice Imbaud. *** Musique entre Moyen Ăge et Renaissance ParallĂšlement Ă lâExposition France 1500 / Entre Moyen Ăge et Renaissance qui sâest tenue au Grand Palais, lâexcellent Ensemble Entheos a donnĂ©, le 8 janvier 2011 - devant une foule qui emplissait lâauditorium des Galeries nationales jusquâĂ la derniĂšre place - un brillant concert permettant de dĂ©gager le paysage musical » autour du chef de file, Josquin des PrĂ©s ca 1450-1521. Thierry CrĂ©pin-Leblond, conservateur et directeur du MusĂ©e dâĂcouen, a situĂ© ce complĂ©ment sonore par rapport Ă lâExposition et rappelĂ© que les musiciens font partie de lâEurope de la Renaissance et que des instruments dâĂ©poque exposĂ©s pourront ĂȘtre entendus. Pour souligner lâĂ©volution du langage musical dans la sphĂšre franco-flamande, le programme Ă©tait conçu en deux parties. La premiĂšre La sublime abstraction a permis dâentendre des Ćuvres religieuses et profanes de Jean Ockeghem, Josquin des PrĂ©s et Antoine de FĂ©vin. La seconde La forme au service du sens, a rĂ©vĂ©lĂ© des motets de Pierrequin de ThĂ©rache et Pierre Moulu, et la messe Verbum bonum de Jean Mouton, dâaprĂšs P. de ThĂ©rache, entre autres. En 2005, BenoĂźt Damant, chanteur, a fondĂ© lâEnsemble Entheos qui tire son nom de la pensĂ©e de Platon ayant profondĂ©ment influencĂ© la Renaissance. EnthĂ©os signifie enthousiasme⊠», et câest prĂ©cisĂ©ment cet enthousiasme que ce remarquable chef obtient de ses chanteurs et instrumentistes si judicieusement sĂ©lectionnĂ©s, enthousiasme associĂ© Ă la sobriĂ©tĂ©, la transparence et la finesse indispensables Ă lâinterprĂ©tation de la musique Ă la charniĂšre entre le XVe et le XVIe siĂšcle. Ădith Weber. *** Reprise de Luisa Miller Ă l'OpĂ©ra Bastille Pour n'ĂȘtre pas le plus frĂ©quentĂ© des opĂ©ras de Verdi, Luisa Miller n'en mĂ©rite pas moins une Ă©coute attentive. TirĂ©e de la piĂšce de Schiller, Kabale und Liebe, l'Ćuvre se veut intimiste. D'un grand raffinement musical, elle privilĂ©gie un climat pastoral. Ses trois parties, amour, intrigue, poison » rĂ©sument une action oĂč Ă©voluent des caractĂšres typĂ©s. La production de Gilbert Deflo, dans une dĂ©coration agrĂ©ablement stylisĂ©e, est une rĂ©ussite. La distribution de cette reprise s'annonce prometteuse. ©DR OpĂ©ra Bastille, les 7, 10, 17, 24, 26, 29 mars et 1er avril Ă 19h30 ; les13 et 20 mars Ă 14h30. Renseignements 130, rue de Lyon, Paris XIIe. TĂ©l. 0892 89 90 90. Katia Kabanova de nouveau au Palais Garnier C'est un classique » de mise en scĂšne que reprend l'OpĂ©ra de Paris une vision actualisĂ©e du singulier huis clos d'une histoire Ă©touffante de passions interdites au sein d'une sociĂ©tĂ© Ă©triquĂ©e, que JanĂĄÄek a empruntĂ©e Ă la piĂšce du poĂšte russe Ostrosvki, L'Orage. Christoph Marthaler a peut-ĂȘtre signĂ© lĂ sa meilleure rĂ©alisation, marquĂ©e au coin d'une formidable acuitĂ© dramatique. Angela Denoke reprend le rĂŽle-titre oĂč elle a bien peu de rivales. Ă ne pas manquer. LeoĆĄ JanĂĄÄek ©DR OpĂ©ra Garnier, les 8, 12, 16, 21, 23, 29 mars, 1er et 5 avril, Ă 19h30. Renseignements angle rue Scribe / rue Auber, Paris Ier. TĂ©l. 0892 89 90 90. L'affiche allĂ©chante du Festival de Glyndebourne 2011 Le cĂ©lĂšbre festival anglais, qui se dĂ©roulera du 21 mai au 28 aoĂ»t 2011, annonce une programmation fort attractive par sa diversitĂ© et ses choix artistiques. Y seront prĂ©sentĂ©es deux nouvelles productions et quatre reprises. Au titre des nouveautĂ©s, l'incontestable Ă©vĂ©nement est la crĂ©ation » in loco de Die Meistersinger von NĂŒrnberg de Wagner, concrĂ©tisant enfin le vĆu du fondateur du festival, John Christie, un admirateur inconditionnel du maĂźtre de Bayreuth. AprĂšs la production acclamĂ©e de Tristan et Isolde, Les MaĂźtres devraient conquĂ©rir le public dans la mise en scĂšne de David McVicar et la direction du directeur musical du festival, Vladimir Jurowski conduisant le LPO. L'Ă©crasant rĂŽle-titre sera interprĂ©tĂ© par le baryton britannique GĂ©rald Finley 21 mai-26 juin. Autre nouvelle production, s'inscrivant dans la prestigieuse sĂ©rie des opĂ©ras de Haendel prĂ©sentĂ©s Ă Glyndebourne, Rinaldo sera dĂ©fendu par une Ă©quipe artistique de haut vol Robert Carsen Ă la mise en scĂšne et Ottavio Dantone pour la direction d'orchestre, The Orchestra of the Age of Enlightenment OAE en l'occurrence, une formation idĂ©ale pour interprĂ©ter ces pages. Dans la distribution, on remarque Sonia Prina et Sandrine Piau 2 juillet-22 aoĂ»t. ©DR Au titre des reprises, la mise en scĂšne avant gardiste et fellinienne de Jonathan Kent de Don Giovanni sera, cette fois, dirigĂ©e par le jeune chef Robin Tacciati - qui doit peu aprĂšs faire ses dĂ©buts au Festival de Salzbourg dans Le Nozze di Figaro. Il conduira l'OAE 22 mai-12 juillet. L'Elisir d'Amore, dans l'amusante production de Annabel Arden, revivra sous la baguette de Enrique Mazzola, avec l'Ă©moustillante Danielle de Niese et le tĂ©nor amĂ©ricain Stephen Costello pour incarner les deux protagonistes amoureux 9 juin-4 aoĂ»t. Le chef-d'Ćuvre opĂ©ratique de DvoĆĂĄk, Rusalka, reviendra aussi Ă l'affiche dans la production imaginative de Melly Still, sous la baguette de Sir Andrew Davis, retour attendu de celui qui fut ici directeur musical de 1989 Ă 2000 23 juillet-27 aoĂ»t. Enfin, The Turn of the Screw de Britten conclura la saison dans un formidable huis clos imaginĂ© par Jonathan Kent, la direction d'orchestre Ă©tant assurĂ©e par le chef tchĂšque Jakub HrĆŻĆĄa, et alignant, lĂ encore, un cast choisi, dont le tĂ©nor Toby Spence et la soprano Kate Royal 11-28 aoĂ»t. Renseignements Ă partir du 26 mars 2011. TĂ©l. 00 44 01273 813 813. La Cendrillon de Massenet renaĂźt de ses cendres Ă l'OpĂ©ra Comique. Jules Massenet aura exercĂ© sa faconde crĂ©atrice dans les genres les plus divers, abordant mĂȘme celui de l'opĂ©ra fĂ©erie, trĂšs prisĂ© de son temps. Le conte de fĂ©es Cendrillon a Ă©tĂ© créé Ă l'OpĂ©ra Comique en 1899, dans un théùtre peu avant rĂ©ouvert et dotĂ© des derniers amĂ©nagements techniques. Il y revient enfin. D'aprĂšs Charles Perrault, il puise aussi Ă la belle tradition des contes littĂ©raires qui fleurissait Ă la fin du XIXe siĂšcle. Faisons confiance au metteur en scĂšne Benjamin Lazar et Ă ses acolytes Ă qui l'on doit un Cadmus et Hermione d'anthologie pour habiter visuellement les pĂ©ripĂ©ties d'un sujet mĂȘlant fĂ©erie et fantastique, et Ă Marc Minkowski pour tirer le meilleur d'une partition ambitieuse. ©DR OpĂ©ra Comique les 5, 7, 9, 11 et 15 mars 2011 Ă 20h00 ; le 13 mars Ă 15h00. Renseignements 1, place Boieldieu, Paris IIe. TĂ©l. 0825 01 01 23. Jean-Pierre Robert. *** PIANO Angela Hewittâs Bach Book for piano. Boosey & Hawkes BH 12258. 23,1 x 30,3 cm, 68 p. 15,95 ⏠Cette fort originale publication comporte six hommages Ă Jean-SĂ©bastien Bach, commandĂ©s par la cĂ©lĂšbre pianiste Angela Hewitt Ă Brett Dean, Robin Holloway, Elena Kats-Cherninn, Dominic Muldowney, Kurt Schwertsik & Yehudi Winer. Toutes nouveautĂ©s auxquelles sont adjointes des transcriptions de pages cĂ©lĂ©bres du Cantor, signĂ©es Angela Hewitt, Herbert Howells & William Walton. Niveau intermĂ©diaire Ă avancĂ©. Nils FRANKE ĂditĂ© par Anthologie du piano classique, vol. 1. Schott Music ED 13234. CD encartĂ©. 23,1 x 30,3 cm, 42 p. 14,95 ⏠Dans ce premier volume dâune sĂ©rie qui en comportera quatre, sont proposĂ©es 30 Ćuvres originales, classĂ©es par ordre croissant de difficultĂ© de trĂšs facile Ă facile, signĂ©es Mozart, Diabelli, Haydn, Hummel, Beethoven, Weber, Hassler, Cramer, Muller, Schubert, Steibelt⊠Notices dâinterprĂ©tation pour chaque piĂšce, avec biographie des compositeurs. PiĂšces interprĂ©tĂ©es, sur le CD, par Nils Franke TT 27â00. VIOLON Irmhild BEUTLER & Sylvia Corinna ROSIN Advent, advent ! Chants de NoĂ«l et dâhiver pour le violon. TrĂšs facile. Breitkopf PĂ€dagogik EB 8827. 28 p., ill. couleurs Marlies Walkowiak. 12,50 âŹ. Ă tout violoniste dĂ©butant, ce joyeux album propose, de maniĂšre progressive, 17 chants de NoĂ«l ou dâhiver, jouables en premiĂšre position textes en seul allemand. Avec second violon et/ou piano ou guitare, dans dâhabiles arrangements signĂ©s Ulrike Wildenhof une prĂ©cĂ©dente Ă©dition Ă©tait parue, en 2009, pour flĂ»te Ă bec. Lâalbum inclut un cahier sĂ©parĂ© pour le piano. ACTIVITĂS MUSICALES Annie BACHELARD, Daniel COULON & Jean-Paul LOISY Musique au quotidien, de la Maternelle au CE1. ScĂ©rĂ©n/CRDP-Bourgogne 20,5 x 29 cm, 290 p., partitions, ill. n&b, 2 CDs. 69 âŹ. Pour tout enseignant de la Maternelle au CE1, voilĂ qui sera une prĂ©cieuse mine dâactivitĂ©s musicales Ă lier aux autres activitĂ©s de la classe, plus particuliĂšrement Ă la lecture. Outre des prĂ©cisions concernant la mise en Ćuvre pĂ©dagogique, lâouvrage propose 8 Ă©tapes comprenant 102 fiches pĂ©dagogiques & leurs documents annexes partitions, illustrations ainsi que 2 CDs chansons, Ćuvres musicales + extraits sonores nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre des sĂ©quences pĂ©dagogiques. Le respect de la chronologie des fiches nâest toutefois quâune possibilitĂ© parmi dâautres. Un outil remarquable ! CHANSONS Thibault MAILLĂ MĂ©nagerimes, 26 chansons pour voix dâenfants & piano, sur des poĂšmes de JoĂ«l Sadeler. Didier Jeunesse 18 p. 23,40 âŹ. De A comme AraignĂ©e, Ă Z comme ZĂ©bu, que voilĂ un plaisant abĂ©cĂ©daire animalier, ludique et colorĂ©, sur de ravissantes mĂ©lodies parfois arrangĂ©es Ă 2 voix, avec un accompagnement de piano fort bien Ă©crit ! OĂč se succĂ©dent les 24 tonalitĂ©s des modes majeur et mineur. Cycle en miroir, les 13 derniĂšres chansons faisant fort habilement Ă©cho aux 13 premiĂšres⊠Un enregistrement, par Jacques HaurognĂ©, est Ă©galement disponible 23,5 âŹ. GUITARE Frank GRAZIANO Devenez guitariste. Co-Ă©dition Eyrolles/Carisch Quadri, cartonnĂ© Ă spirales, 23 x 28,5 cm, 140 p. + DVD. 25 âŹ. VoilĂ qui permettra Ă tout guitariste dĂ©butant dâapprendre Ă jouer aisĂ©ment 13 morceaux, Ă la maniĂšre de quelques groupes de rĂ©fĂ©rence Cranberries, Coldplay, Oasis, Rage, The Verve, Green Day, Ben Harper, Muse, Radiohead, White Stripes, Lenny Kravitz, Nirvana, Red Hot Chili Peppers. Chaque piĂšce est expliquĂ©e, illustrĂ©e de photos & de croquis, enrichie dâexercices et accompagnĂ©e dâune vidĂ©o didactique sur DVD. Ensemble judicieusement assorti de conseils quant au choix dâun instrument et de ses accessoires⊠Patrick PFEIFFER La guitare basse pour les nuls. Adaptation française Giselle Foucher. First Editions 19 x 23 cm, 330 p., tablatures, ex. mus., ill. n&b, CD inclus. 22,90 âŹ. Huit parties composent ce fort Ă©clairant manuel Le monde du point de vue de la basse / Les basse-iques du jeu / Allez plus avant, crĂ©ez des grooves⊠/ Utiliser lâaccompagnement correct pour chaque style jazz, rock, R&B, dance, bossa-nova, reggae⊠/ Tendresse, amour et attention pour votre basse / OĂč et comment acheter une guitare basse ? / Les 10 incontournables / Annexes comment utiliser le CDâŠ. Une approche sans complexe. Francis CoustĂ©. CHANT Steve WARING & Alain GIBERT Ă vous la chanson ! Le Chant du Monde pianco FK 4639. 59 p. Cette invitation Ă la chanson, accompagnĂ©e dâune discographie et dâune bibliographie livres & partitions, site Internet est irrĂ©sistible, grĂące aux paroles et aux musiques de lâAmĂ©ricain Steve Waring et du Français Alain Gibert. Le rĂ©pertoire variĂ© est destinĂ© aussi bien aux amateurs quâaux professionnels, aux Ă©coles Ă©lĂ©mentaires quâaux Ă©coles de musique. La facture mĂ©lodique et les tempi sont ciblĂ©es pour les voix dâenfants. Certaines chansons nĂ©cessitent un accompagnement instrumental guitare, Ă©ventuellement piano assurant un soutien harmonique. Dâautres peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es a cappella. Les titres de ces 31 textes sont classĂ©s dans lâordre alphabĂ©tique, allant de BĂątons de pluie Ă Ukulele, en passant par Grand mĂšre pomme verte, Ogresse, Papa Ours, Le ramoneur rougeâŠ, rĂ©vĂ©lant lâinventivitĂ© et lâimagination des deux auteurs. Original, dĂ©sopilant, inventif Ă vous de chanter ! QUATUOR Ă CORDES Nicolas BACRI Quatuor Ă cordes n°6, Le Chant du Monde pianco MC 4504. 28 p. + parties sĂ©parĂ©es. AprĂšs avoir largement diffusĂ© des partitions du 20e siĂšcle », les Ăditions du Chant du Monde ont lancĂ© la Collection 21e siĂšcle ». Le Quatuor Ă cordes n°6 de Nicolas Bacri date de 2005. Le compositeur, nĂ© en 1961, a Ă©tĂ© lâĂ©lĂšve de Cl. Ballif, M. Philippot, S. Nigg et M. Constant. Premier Prix de Composition musicale 1983, aprĂšs son sĂ©jour Ă la Villa MĂ©dicis, il se distinguera par plusieurs Prix et sa carriĂšre internationale. Dâabord adepte de la musique atonale, il revient progressivement au sentiment tonal dans ses compositions. Pour lui, lâexigence formelle prĂ©domine, sans pour autant nuire au lyrisme. Dans cette partition, la saisie indique lâusage des altĂ©rations notamment des bĂ©carres, les nuances voulues par le compositeur, les tempi et la dynamique. LâĂ©dition pour quatuor comprend aussi les parties sĂ©parĂ©es pour chaque instrument. Ă vos archets pour rendre hommage Ă ce musicien si attachant. Ădith Weber. FORMATION MUSICALE Chantal BOULAY & Dominique MILLET A Tempo. Cours complet de formation musicale. Vol. 7. 2e cycle, 3e annĂ©e. 1 vol. Ă©crit, 1 vol. oral, 1 fascicule de corrigĂ©s. Billaudot G 8369 B. Nous avons dĂ©jĂ dit tout le bien que nous pensions de cette mĂ©thode extrĂȘmement complĂšte et trĂšs pĂ©dagogique. Le contenu en est riche et comporte tous les aspects souhaitables pour un harmonieux dĂ©veloppement musical des Ă©lĂšves. Rien nâest laissĂ© dans lâombre, depuis la lecture de notes pratiquĂ©e in situ », c'est-Ă -dire sur des extraits dâĆuvres, jusquâau commentaire dâĂ©coute et Ă lâaudition, sans oublier thĂ©orie et analyse. PIANO Red RADOJA La chanson des Garrie. Suite pour piano. Armiane EAL467. Distr. Fortin. Ce jeune compositeur et pianiste albanais semble dotĂ© de tous les talents puisquâil est Ă©galement lâauteur du dessin original de la couverture. La prĂ©face de Jacques Viret situe bien lâĆuvre faisant allusion Ă BartĂłk, il situe Red Radoja dans la lignĂ©e de ces compositeurs pour qui la musique populaire est une source vitale mais qui, loin du folklorisme, en font leur miel pour y trouver un langage original. Sept piĂšces illustrent une histoire racontĂ©e par lâauteur. Il ne sâagit pas dâillustration mais dâĂ©vocation. LâĂ©criture est celle dâun pianiste connaissant toutes les ressources et couleurs de lâinstrument. Souhaitons que cette premiĂšre Ćuvre soit suivie de beaucoup dâautres. ORGUE Didier MATRY 14 MĂ©ditations pour orgue. Armiane EAL438. Bien que lâauteur soit titulaire du grand-orgue de Saint Augustin Ă Paris, ces piĂšces ne demandent pas un instrument trĂšs important. Ces quatorze trĂšs courtes mĂ©ditations portent bien leur nom et trouveront aisĂ©ment leur place aussi bien au concert quâĂ lâoffice. Chacune a son climat, son atmosphĂšre. Ce sont autant de petits bijoux Ă dĂ©couvrir. ALTO Max MĂREAUX Bella Donna pour alto seul. Armiane EAL506. Le sous-titre MĂ©ditation sur Belle qui tient ma vie pavane du XVIe siĂšcle » indique le propos de lâĆuvre. La mĂ©ditation se dĂ©roule entre deux Ă©nonciations de la pavane, tandis que des fragments reparaissent tout au cours de lâĆuvre qui dĂ©ploie toutes les techniques contemporaines de lâinstrument au service dâun chant profondĂ©ment expressif. VIOLONCELLE LĂ©onello CAPODAGLIO Air pour quatre violoncelles. Armiane EAL482. Cette trĂšs agrĂ©able piĂšce permettra Ă quatre jeunes violoncellistes de goĂ»ter les joies de la musique de chambre sans ĂȘtre paralysĂ©s par les difficultĂ©s techniques. Chaque partie chante, dialoguant avec ses partenaires, mĂȘme si le premier violoncelle a un rĂŽle prééminent. Il se dĂ©gage de cette Ćuvre une atmosphĂšre de paix et de tendresse. FLĂTE Michel LĂGER Comme un ruisseau pour flĂ»te en ut & piano. Niveau prĂ©paratoire. Lafitan Cette courte piĂšce possĂšde un caractĂšre Ă la fois bucolique et sautillant qui convient parfaitement. Le piano ne se contente pas dâaccompagner mais dialogue vraiment avec le flĂ»tiste. Cette piĂšce permet donc un vrai travail de musique de chambre que professeurs et Ă©lĂšves apprĂ©cieront. Michel LĂGER La belle de qualitĂ© pour flĂ»te en ut & piano. Niveau Ă©lĂ©mentaire. Lafitan 2067. VoilĂ une belle » gracieuse Ă souhait, pleine de lĂ©gĂšretĂ© et de vivacitĂ©, dont le partenaire semble ĂȘtre Ă©galement un homme de qualitĂ© ». Pianiste & flĂ»tiste se devront de rivaliser dâĂ©lĂ©gance pour ĂȘtre, tous deux, du bel air »⊠Jean-François PAILLER Little story pour flĂ»te en ut & piano. Niveau Ă©lĂ©mentaire. Lafitan 1988. Cette courte piĂšce descriptive commence par un dialogue entre flĂ»te & piano, partenaires dâune valse. Suit une partie sautillante⊠Le tout se termine par une danse en mouvements syncopĂ©s. Pas si facile pour les deux protagonistes, mais tellement charmant⊠HAUTBOIS Max MĂREAUX Melodia pour hautbois seul. Armiane EAL504. Cette Melodia porte bien son nom, se dĂ©roulant comme une rhapsodie lyrique avec, Ă son service, les techniques contemporaines de lâinstrument. Alternant tempo rapide et passages plus libres, elle convient au timbre toujours empreint de mĂ©lancolie du hautbois. Vincent FRIBERG Aubade, Fantaisie, Heureuse rencontre, Valse en lab, Romance en fa. Armiane EAL499. Ces cinq piĂšces relativement faciles de Vincent Friberg ont lâimmense avantage de ne pas ĂȘtre non plus trop difficiles pour le piano deux Ă©lĂšves pourront donc les jouer avec profit. Le langage est classique, les mĂ©lodies faciles Ă retenir. Souhaitons beaucoup de plaisir aux jeunes instrumentistes qui interprĂšteront ces charmants tableautins. AnĆŸe ROZMAN Danse de la luciole, Tarentella. Armiane EAL484. Ces deux piĂšces dâun jeune compositeur slovĂšne montrent dĂ©jĂ une grande maturitĂ© et une vĂ©ritable originalitĂ© de langage. La Danse de la luciole est pleine de charme et de poĂ©sie, la Tarentella ne dĂ©mentit pas son titre et nous entraĂźne dans une danse endiablĂ©e, certainement inspirĂ©e par des Ă©chos de danses slovĂšnes. Le hautbois semble particuliĂšrement adaptĂ© Ă ces deux piĂšces. Christine MARTY-LEJON Carrousel bordelais pour hautbois & piano. Cycle 1. Lafitan 1985. Avec en exergue la premiĂšre strophe du poĂšme de Verlaine Tournez, tournez, bons chevaux de bois, cette piĂšce ne pouvait manquer de charme. Elle tient ses promesses, la partie de piano assurant le cĂŽtĂ© un peu mĂ©canique du manĂšge, le tout sans grande difficultĂ© pour les interprĂštes. Max MĂREAUX Au soleil du soir pour hautbois & piano. 1er cycle. Lafitan 2099. Ă ce titre un peu mĂ©lancolique correspond une trĂšs jolie mĂ©lodie, soutenue par une partie de piano trĂšs proche dâun cĂ©lĂšbre prĂ©lude de Bach non, pas celui en do majeur, celui en do mineurâŠ. Bref, de quoi exercer les qualitĂ©s expressives du hautboĂŻste et la dĂ©licatesse de toucher de son accompagnateur. CLARINETTE RĂ©mi MAUPETIT Karinette pour clarinette en sib & piano. 2e cycle. Lafitan 1992. RĂ©mi Maupetit nous propose ici une piĂšce trĂšs fraĂźche et plaisante. Elle se prĂ©sente en deux parties sĂ©parĂ©es par une cadence volubile. Il sâagit dâun joli portrait avec une partie de piano trĂšs abordable par un Ă©lĂšve. Michel NIERENBERGER & Valentin NIERENBERGER Barcarolle et Pavane. Niveau Ă©lĂ©mentaire. Lafitan 2019. Les auteurs prĂ©cisent bien quâil sâagit dâune piĂšce en deux mouvements il y a donc une rĂ©elle unitĂ© entre ces deux parties. AprĂšs une barcarolle un peu nostalgique, la pavane nâest nullement destinĂ©e Ă une infante dĂ©funte mais est au contraire joyeuse et lĂ©gĂšre. Cette mini-suite donne au piano un rĂŽle de partenaire Ă part entiĂšre qui permet une vĂ©ritable initiation Ă la musique dâensemble. TROMPETTE Ămile LELOUCH Sine nomine pour trompette & piano. Combre C06712. De niveau moyen et DFE, cette Ćuvre dâun compositeur chevronnĂ© se dĂ©roule en un flux ininterrompu, avec certains passages plus lents, qui cependant ne rompent pas le dĂ©roulement dansant de lâensemble. Cette Ćuvre, musicalement trĂšs intĂ©ressante, fait appel Ă toutes les qualitĂ©s de lâinstrumentiste. Pascal PROUST Aleria. Petite suite pour trompette ou cornet solo. Combre C06655. Ăcrite pour les jeunes Ă©lĂšves de fin de premier cycle, cette suite en sept courts mouvements pour trompette seule est un exercice-jeu ». DestinĂ©e Ă permettre Ă lâĂ©lĂšve dâaborder les nouvelles techniques dâĂ©criture musicale de façon non rĂ©barbative, elle peut donner lieu Ă un mini-spectacle, chaque mouvement illustrant un Ă©pisode de la vie romaine 200 ans av. de la ville dâAlĂ©ria, en Corse lieu, personnages, poursuite⊠Lâimagination peut se donner libre cours ! COR Pascal PROUST Arkeos. Petite suite pour cor solo. Combre C06704. Voici, pour le cor, le pendant de la petite suite pour trompette prĂ©sentĂ©e ci-dessus. LĂ encore, lâĂ©lĂšve fait connaissance avec les signes de lâĂ©criture contemporaine Ă travers de petites scĂšnes situĂ©es dans un lieu indĂ©terminĂ© de la GrĂšce antique quâil pourra relier par une histoire Ă inventer, lui permettant de donner libre cours Ă son imagination. Piotr MOSS Form XIII pour 4 cors en fa. Delatour DLT0944. De niveau difficile Ă trĂšs difficile, cette piĂšce, dâĂ©criture rĂ©solument classique, alterne moments mĂ©lodiques et rythmiques. Construite en courts Ă©pisodes, elle offre une grande variĂ©tĂ© et exploite Ă fond toutes les ressources de lâinstrument. MUSIQUE DE CHAMBRE GrĂ©co CASADESUS Le passeur de brumes pour saxo Jean-Claude YON Jacques Offenbach. NRF/Gallimard, Biographies ». 797 p. 35 âŹ. La littĂ©rature commise sur Jacques Offenbach, du moins rĂ©cente et en langue française, n'est pas trĂšs abondante. Aussi la monographie que lui consacre Jean-Claude Yon est-elle la bienvenue. Car cĂ©lĂ©britĂ© d'un compositeur, voire, dans son cas, d'un genre musical, l'opĂ©rette, ne veut pas nĂ©cessairement dire exacte connaissance de celle-ci. MalgrĂ© son succĂšs, des pans entiers de l'Ćuvre de l'auteur de La Belle HĂ©lĂšne restent mĂ©connus et mĂȘme Ă redĂ©couvrir. Cette richesse foisonnante au milieu d'une Ă©poque emportĂ©e dans le tourbillon de l'histoire politique et artistique, l'auteur nous la fait toucher du doigt. On ne saurait ĂȘtre plus exhaustif pour retracer le cheminement d'un musicien nĂ© allemand, français de cĆur et d'adoption, qui a su mĂ©thodiquement asseoir sa notoriĂ©tĂ© et bĂątir solidement un empire musical d'une envergure peu commune, mĂȘme Ă l'Ă©poque pourtant fertile et brillante du milieu du XIXe siĂšcle, et qui saura rebondir aprĂšs la dĂ©faite de Sedan. SpĂ©cialiste du Second Empire, l'auteur, qui a puisĂ© Ă de nombreuses sources peu exploitĂ©es jusqu'alors, voire mĂȘme inĂ©dites, retrace au fil d'une rigoureuse chronologie, la genĂšse comme la destinĂ©e, fortune ou Ă©chec, de chacune des Ćuvres scĂ©niques d'Offenbach, la replaçant dans son contexte biographique et artistique. Ainsi des piĂšces en forme d'essai jusqu'aux premiers succĂšs, des grands triomphes, savamment entretenus au fil de reprises, tant en France qu'Ă l'Ă©tranger, jusqu'au triomphe posthume des Contes d'Hoffmann sur la scĂšne si convoitĂ©e de lâOpĂ©ra Comique. C'est que le maĂźtre a livrĂ© une patiente mais irrĂ©sistible conquĂȘte des théùtres parisiens, des Bouffes-Parisiens Ă La GaĂźtĂ©, en passant par Les VariĂ©tĂ©s. Les traits de caractĂšre de l'homme sont dessinĂ©s Ă travers un tournoiement incessant d'activitĂ©s soucieux de construire son personnage et d'entretenir sa rĂ©putation, plus ou moins satanique aux dires de certains contemporains, dĂ©miurge certainement, et nul doute, le premier chantre de la communication des temps modernes. L'auteur ne nĂ©glige rien du montant des recettes quotidiennes au portrait des interprĂštes favoris du musicien, du climat Ă©lectrique des rĂ©pĂ©titions aux avis, souvent partagĂ©s, qui ponctuent chaque PremiĂšre, tout un luxe de dĂ©tails Ă©maille un rĂ©cit vivace et gĂ©nĂ©reux comme la musique de celui qu'il honore. Barbara HENDRICKS Ma Voie. MĂ©moires. Les ArĂšnes. 492 p. 24,80 âŹ. La cantatrice amĂ©ricaine Barbara Hendricks a choisi de se raconter, sans fard, avec naturel, comme elle est Ă la vie, Ă la scĂšne. Un enfance, tout sauf facile dans le sud des Ătats-Unis pendant la sĂ©grĂ©gation, va dĂ©velopper chez elle une inĂ©branlable volontĂ© de bien faire, un total refus de la compromission, un amour Ă©perdu de libertĂ©. Sa quĂȘte d'absolu en fait un esprit libre, car le voyage sans fin vers une inaccessible perfection compte davantage que la destination » et on est toujours en route ». Elle rejoint celle de vĂ©ritĂ©, dans ma vie comme art et dans mon art comme vie », Ă l'instar de sa propre marque de disque qu'elle va crĂ©er en 2005, Arte Verum, pour assumer ses propres choix, aprĂšs bien des annĂ©es passĂ©es Ă enregistrer chez un des grands majors. Elle Ă©voque ses rencontres dĂ©cisives, que ce soit avec la grande chanteuse Jennie Tourel, plus qu'un professeur, une conseillĂšre, les chefs d'orchestre Karajan, Giulini ou Bernstein, mais aussi des hommes politiques, Kofi Annan, Bill Clinton ou VĂĄclav Havel. Ce qui force l'admiration sa gĂ©nĂ©rositĂ© envers collĂšgues et amis, sa parfaite luciditĂ© quant Ă son art et ses propres capacitĂ©s personnelles et artistiques, car elle a tout de l'anti-diva. Le regard est lucide sur une carriĂšre maintenant riche de quelque quarante ans, consacrĂ©e tant Ă l'opĂ©ra qu'Ă l'art suprĂȘme du rĂ©cital qu'elle chĂ©rit par dessus tout, car lĂ il est impossible de tricher avec soi-mĂȘme. Elle s'explique surtout sur son engagement pour la cause humanitaire auprĂšs du HCR, en qualitĂ© d'ambassadeur de bonne volontĂ©, fonction qu'elle investit dĂ©sormais pleinement, au mĂȘme titre que sa carriĂšre musicale. Le rĂ©cit est vif, sans concession vis-Ă -vis de ceux qu'elle considĂšre comme mus plus par l'argent que par la promotion des vraies valeurs humaines et des idĂ©es de justice, toujours dĂ©nuĂ© de complaisance, n'hĂ©sitant pas refuser telle proposition qu'elle juge risquĂ©e ou Ă qualifier d'imposteurs ceux cĂŽtoyĂ©s qui sont dans le paraĂźtre », par opposition aux gens vrais, ceux qui sont dans l'ĂȘtre ». Ce qui vaut quelques portraits habilement esquissĂ©s de proches, de partenaires ou d'autres musiciens. Un CD d'airs choisis complĂšte en musique ce parcours singulier oĂč cohabitent la chanteuse et la militante. Piotr KAMINSKI Haendel, Purcell et le Baroque Ă Londres. Le guide de tous leurs opĂ©ras. Le Livre de Poche, RĂ©fĂ©rences ». 320p. 6,95âŹ. Piotr KAMINSKI Le bel canto. Rossini, Bellini, Donizetti... Le Livre de Poche, RĂ©fĂ©rences ». 480 p. 7,50 âŹ. VoilĂ deux guides fort utiles qui feront le bonheur aussi bien de l'amateur Ă©clairĂ© qui a toujours quelque chose Ă vĂ©rifier dans son jardin secret d'opĂ©ras, que du mĂ©lomane avide de dĂ©couvrir et de se prĂ©parer Ă la reprĂ©sentation. L'importance actuelle de l'offre mĂȘme en salle de cinĂ©ma dĂ©sormais justifie ce type d'ouvrage qui dĂ©passe avantageusement l'analyse circonstanciĂ©e de la pochette de disque ou le style froid du dictionnaire. TirĂ© de l'ouvrage que Piotr Kaminski a consacrĂ© aux 1001 opĂ©ras Fayard, 2003, ces volumes centrĂ©s, d'une part, sur le baroque anglais, d'autre part, sur le bel canto apparaissent indispensables pour une approche rapide mais comprĂ©hensive. Chaque opĂ©ra est abordĂ© de maniĂšre exhaustive selon la mĂȘme mĂ©thode d'abord l'argument, rĂ©sumĂ© acte par acte, avec quelques bienfaisants points de repĂšres ; ensuite une histoire de l'Ćuvre, genĂšse et carriĂšre, notamment pour ce qui est de la crĂ©ation et des reprises Ă l'Ă©poque moderne ; enfin, une analyse de l'Ćuvre caractĂ©ristiques musicales, moments essentiels de la piĂšce, ses singularitĂ©s au sein de la production du musicien, etc. Comme le souligne GĂ©rard Courchel dans sa prĂ©face, ces livres se distinguent avant tout par la rigueur de l'auteur, sa passion Ă©vidente aussi, qui ne l'empĂȘche pas d'ĂȘtre objectif, et la facilitĂ© d'accĂšs pour le lecteur. D'autant que le propos ne verse pas dans le jargon de spĂ©cialiste. Aussi saluera-t-on l'entreprise qui nous vaut de pouvoir saisir, par exemple, les traits essentiels des innombrables opĂ©ras de Haendel et de quelques oratorios dĂ©sormais aussi portĂ©s Ă la scĂšne ; comme des piĂšces moins connues de l'Ăąge d'or du bel canto qui est loin de se limiter au Barbier de SĂ©ville ou Ă Norma. On pardonnera une erreur La Pietra del Paragone a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e Ă Paris, en 2006, non au Théùtre des Champs-ĂlysĂ©es, mais Ă celui du ChĂątelet, pour regretter dans le second volume une absence, celle de Spontini dont, parmi d'autres, une Ćuvre comme La Vestale eĂ»t mĂ©ritĂ© de figurer. Mais ce type d'ouvrage conduit nĂ©cessairement Ă opĂ©rer des choix si John Blow a sa place aux cĂŽtĂ©s dâHenry Purcell, celle de Carlo Coccia relĂšve du luxe dans ce panoptique belcantiste ! Alors qu'Ă n'en pas douter, l'Ă©diteur se doit de poursuivre cette approche didactique, qu'il soit permis de souhaiter que l'auteur s'attache encore Ă expliciter de la sorte les opĂ©ras du rĂ©pertoire baroque français, Lully, Rameau, bien sĂ»r, mais aussi Philidor, GrĂ©try, et tous ces maĂźtres de l'opĂ©ra-comique qu'on ressuscite fort justement, ces temps. Et que dire de Vivaldi, dont on exhume peu Ă peu les trĂ©sors théùtraux aussi bien au disque qu'Ă la scĂšne. Jean-Pierre Robert. Jacques BARBIER Josquin Desprez. Paris, Bleu Nuit, 2010. 30 âŹ. Enfin, sur lâun des plus grands compositeurs de lâhistoire, la somme attendue depuis⊠des siĂšcles ! Quâil Ćuvre au service de lâĂ©glise ou de la cour, Ă la gloire de Dieu ou pour le plaisir des hommes, illustrant les genres majeurs de son Ă©poque, Josquin Desprez aura fait preuve, tout au long de sa carriĂšre, dâune inspiration intarissable. Faisant, de la sorte, place nette pour le renouveau musical qui se joue Ă Paris, Ă Rome, Ă Venise, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne. Cependant, en dĂ©pit de lâimmense cĂ©lĂ©britĂ© qui fut la sienne, sa vie est assez peu documentĂ©e ; aussi, grand est le mĂ©rite de cet ouvrage qui opĂšre la synthĂšse de tous les acquis et soumet Ă un crible exigeant toutes les sources, rappelant dans le mĂȘme temps Ă quel point le gĂ©nie de ce musicien français coĂŻncide avec les exigences de la Renaissance europĂ©enne. Baignant dans le foyer romain, Josquin nuance de lyrisme son gĂ©nie au contact de lâĂ©cole mĂ©lodique italienne, ce qui, joint Ă lâintensitĂ© expressive et Ă la clartĂ© formelle de son discours musical, en fait le fondateur dâun style international, dont sa propre production, Ă©tendue sur un demi-siĂšcle, montre la prodigieuse fĂ©conditĂ©. Le goĂ»t pour lâĂ©criture canonique et pour les calculs contrapuntiques y est Ă©vident, mais jamais cette prĂ©occupation ne limite lâintensitĂ© expressive, lyrique, dramatique. Lâanalyse de toutes les piĂšces connues, une biographie Ă©rudite, un catalogue complet⊠câest cela quâoffre, au grĂ© de ses presque 300 pages on saluera au passage lâaudace et lâefficacitĂ© des Ă©ditions Bleu Nuit, lâouvrage de Jacques Barbier. Câest dâailleurs Ă ce grand spĂ©cialiste de la Renaissance au double titre dâuniversitaire et de chef de chĆur quâil appartient de conclure Ă lâheure oĂč musique et musicologie sâallient et que les Ă©tudes josquiniennes rencontrent la pratique musicale, dans une pĂ©riode qui voit fleurir de nouvelles Ă©ditions musicales et des groupes spĂ©cialisĂ©s de musique ancienne, on ne peut que souhaiter une actualitĂ© sonore encore plus riche et diversifiĂ©e pour les exĂ©cutions de la musique de Josquin Desprez. » Un souhait que ce magnifique opus ne peut que puissamment Ă©tayer ! GĂ©rard Denizeau. Claire GIBAULT La musique Ă mains nues. ItinĂ©raire passionnĂ© dâune femme chef dâorchestre. LâIconoclaste & France Musique. 230 p. 20 âŹ. Un livre, comme une confession, aux confidences parfois pesantes, un parcours initiatique menant de lâEgo Ă lâAlter, un tĂ©moignage sur la difficultĂ© dâĂȘtre Ă la fois femme et chef dâorchestre. Une Ă©criture parfois maladroite, un ton parfois drĂŽle et Ă©mouvant mais toujours passionnĂ© et sincĂšre. Une autobiographie qui dĂ©passe souvent le cadre de la musique pour envisager des problĂšmes comme la spiritualitĂ©, lâadoption et la politique. Un livre intĂ©ressant, Ă lire assurĂ©ment, qui trouvera sans doute son public. Patrice Imbaud. Gerhard SCHILDBERG Jean-Jacques Werner. Lâheureuse Ă©volution dâune carriĂšre artistique. Traduction libre de Fredy Langermann, Jean-Jacques Werner. Die geglĂŒckte AufwĂ€rtsbewegnung einer kĂŒnstlerischen Existenz. Strasbourg/Kehl Fleckenhofenstrasse 9, D-77694 Kehl-Zierolshofen. 17 p. Cette plaquette bilingue va droit Ă lâessentiel origines et traditions familiales, affinitĂ©s religieuses, vie quotidienne, influence dĂ©cisive de Fritz Munch - directeur du Conservatoire de Strasbourg - et du docteur Albert Schweitzer, enracinement en Alsace, mais aussi large ouverture dâesprit aboutissant Ă sa carriĂšre parisienne, puis internationale autant de tĂ©moignages dâun de ses amis de toujours qui a suivi les Ă©tapes du chef et compositeur jusquâĂ son retour en Alsace ». Ajoutons que, mĂȘme rentrĂ© au pays », Werner poursuit assidument ses engagements esthĂ©tiques. JĂ©rĂŽme ROSSI Frederick Delius ou une cĂ©lĂ©bration de la vie. Troinex/Drize, GenĂšve, Ăditions Papillon editionp MĂ©lophiles » n°24, 253 p. 26 âŹ. Toujours soucieuses de prĂ©senter des compositeurs rarement traitĂ©s, les Ă©ditions Papillon ont retenu Frederick Delius 1862-1934. JĂ©rĂŽme Rossi plonge les lecteurs dans sa vie et ses Ćuvres dĂ©jĂ largement diffusĂ©es et enregistrĂ©es ; il sâappuie sur la biographie 1972 en anglais par Alan Jefferson et sur une vaste correspondance publiĂ©e par Lionel Carley A Life in Letters 1988. Lâauteur considĂšre le compositeur comme le dernier grand apĂŽtre de notre temps dans lâexpression musicale de lâamour, de lâĂ©motion et de la beautĂ© ». Ce livre suit la chronologie, Ă©voque son enfance en Angleterre marquĂ©e par une vocation contrariĂ©e », ses annĂ©es dâapprentissage prĂ©lude Ă une vie pour la musique » en Floride, Ă Leipzig, Ă Paris, avec une incursion Ă Londres. DĂšs 1896, le public sâintĂ©resse Ă ses premiĂšres compositions, en marche vers la maturitĂ© et la gloire. Pendant lâaprĂšs-guerre 1919-1927, sa rĂ©putation va grandissante, avec un sommet, le Delius Festival ». InfluencĂ© par Fr. Nietzsche, il cherche Ă profiter de lâinstant pour se rĂ©aliser. Ses premiĂšres Ćuvres se rĂ©clament du romantisme, puis il est attirĂ© par Wagner. Toutefois, sa musique mise sur lâĂ©motion, car ĂȘtre purement cĂ©rĂ©bral est facile, Ă©mouvoir de maniĂšre profonde et sincĂšre est difficile ». ĂtayĂ©e dâanalyses judicieuses, complĂ©tĂ©e par le Catalogue des Ćuvres aux titres variĂ©s et rĂ©vĂ©lateurs, une Bibliographie essentiellement en anglais, une Discographie sĂ©lective et un abondant Index, cette premiĂšre monographie française est Ă©laborĂ©e par un auteur passionnĂ© qui rĂ©ussit pleinement Ă communiquer aux MĂ©lophiles » sa passion pour Fr. Delius. Philippe CATHĂ, Sylvie DOUCHE & Michel DUCHESNEAU dir.. Marie-HĂ©lĂšne BENOIT-OTIS Ă©d. Charles Koechlin, compositeur et humaniste. Paris, Vrin, MusicologieS », 609 p. 44 âŹ. Si Charles Koechlin 1867-1950 est rĂ©putĂ© chez les Ă©lĂšves pour son TraitĂ© dâHarmonie et, plus encore, pour son TraitĂ© de lâorchestration, son Ćuvre de compositeur et ses qualitĂ©s humanistes sont gĂ©nĂ©ralement moins connues, et câest lâun des mĂ©rites de cet ouvrage collectif paru chez Vrin, dans la nouvelle collection MusicologieS », Ă lâinitiative de Malou Haine et de Michel Duchesneau cf. Lettre dâinformation, janvier 2011, Ce livre monumental est structurĂ© en 6 parties Musique et sociĂ©tĂ© ; EsthĂ©tique et composition ; Langage musical ; CinĂ©ma et films imaginaires ; Le musicien et ses contemporains ; TĂ©moignages. Les trois directeurs ont fait appel Ă une vingtaine de spĂ©cialistes dâhistoire de la musique, dâanalyse, dâĂ©criture musicale et de cinĂ©ma. Tous ces auteurs procĂšdent Ă une vĂ©ritable dĂ©fense et illustration » de Charles Koechlin, musicien original, indĂ©pendant, qui sâest intĂ©ressĂ© aussi bien Ă lâhistoire et Ă la philosophie quâĂ lâesthĂ©tique, lâart et la photographie, entre autres. Ils le situent dans son contexte historique, par rapport Ă ses contemporains et Ă la sociĂ©tĂ© de son temps. ComplĂ©tĂ© par des documents, des citations du maĂźtre, des autographes, lâIndex des noms et des Ćuvres, la Biographie des auteurs toutefois la Bibliographie sur Ch. Koechlin est absente. En fait, la conclusion de lâouvrage se trouve paradoxalement dans lâIntroduction, oĂč les trois directeurs situent et prĂ©sentent Ch. Koechlin compositeur et humaniste » et oĂč Otfrid Nies rĂ©sume sa biographie et propose un parcours de son Ćuvre. Quoi quâil en soit, cette approche trĂšs complĂšte projette un Ă©clairage global sur ce penseur et thĂ©oricien qui a marquĂ© lâesthĂ©tique et la pensĂ©e musicale dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle. Myriam SOUMAGNAC Ă©d. Paris Prague. Voyage musical en compagnie de Guy Erismann. Sampzon, Delatour France infos DLT 1864. 2010, 198 p. + CD encartĂ©. 20 âŹ. Guy Erismann 1923-2007 est, en France, le spĂ©cialiste incontestĂ© de la musique tchĂšque. Sa passion pour LeoĆĄ JanĂĄÄek, ses qualitĂ©s professionnelles, ses Ă©missions radiophoniques et ses recherches ont marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration de mĂ©lomanes. Nul nâĂ©tait mieux qualifiĂ©e que Myriam Soumagnac pour Ă©voquer la vie et la carriĂšre de son ami, discothĂ©caire, directeur du programme musical de France Culture et auteur soucieux de mettre en valeur la rĂ©alitĂ© musicale tchĂšque ». Elle retrace lâhistoire de la musique tchĂšque selon les jalons posĂ©s par G. Erismann, et situe son parcours dans le cadre de ses prĂ©occupations mĂ©thodologiques et analytiques et de son entreprise Ă la fois pĂ©dagogique et nationaliste mettant en valeur lâidentitĂ© nationale rĂ©vĂ©lĂ©e, entre autres, par A. DvoĆĂĄk, puis L. JanĂĄÄek et B. MartinĆŻ. Ce voyage musical est complĂ©tĂ© par 27 hommages et tĂ©moignages particuliĂšrement Ă©mouvants ainsi que de nombreuses photos historiques. Un disque original permet dâentendre la voix de G. Erismann, des pages vocales et pour cordes, typiques du paysage musical tchĂšque. VoilĂ une remarquable invitation au voyage et Ă la dĂ©couverte de lâenseignement du regrettĂ© Guy Erismann. Paul-AndrĂ© DEMIERRE Les opĂ©ras napolitains de Rossini. Ă la lumiĂšre de la critique et des chroniques de lâĂ©poque. Papillon route dâAnnecy 46, 1256 Troinex/Drize, GenĂšve MĂ©lophiles, n°25 », 283 p. Ces neuf opĂ©ras se prĂ©sentent, en quelque sorte, comme un antidote Ă lâopera seria considĂ©rĂ© par certains comme un genre ennuyeux. Demierre va droit aux sources critiques, chroniques de lâĂ©poque oĂč les chanteurs faisaient preuve dâune virtuositĂ© phĂ©nomĂ©nale, notamment Ă Naples, au Teatro San Carlo. Au fil des annĂ©es, ces opĂ©ras - faute de combattants - ayant disparu des programmes, mais, vers 1950, grĂące Ă Maria Callas et dâautres coloratures », sont revenus Ă lâaffiche. AprĂšs avoir Ă©voquĂ© la genĂšse, proposĂ© un synopsis de chacune des Ćuvres Otello, MosĂš in EgittoâŠ, lâauteur met lâaccent sur lâaspect visuel spĂ©cifique des dĂ©cors aux maquillages, sur la typologie vocale, lâoriginalitĂ© des neuf opĂ©ras, les influences assimilĂ©es, les caractĂ©ristiques du langage rossinien. Figurent, entre autres, un trĂšs utile Glossaire des termes techniques, une Bibliographie, la recension des reprĂ©sentations jusquâĂ 2010. Il nâest point Ă©tonnant que ces ouvrages qui sont lâexpression suprĂȘme du bel canto ensorcĂšlent une jeune gĂ©nĂ©ration de chanteurs qui acquiert peu Ă peu la technique et le style exigĂ© » p. 237. Ce remarquable ouvrage Ă©clairera les spectateurs. Anne PENESCO Proust et le violon intĂ©rieur. Cerf LittĂ©rature », 2011. 178 p. 18 âŹ. Professeur Ă lâUniversitĂ© LumiĂšre-Lyon II, entre autres docteur dâĂtat en Musicologie et violoniste, Anne Penesco sâest, de longue date, spĂ©cialisĂ©e dans lâhistoire du violon. Elle sâintĂ©resse Ă©galement aux rapports entre littĂ©rature et musique et Ă Marcel Proust 1871-1922, dont les affinitĂ©s avec lâinstrument quâil considĂšre comme une autre voix humaine » sont bien connues. Partant de la lecture attentive de ses ouvrages, de sa correspondance, de tĂ©moignages contemporains Ă©manant de compositeurs, instrumentistes et critiques musicaux, lâauteur rĂ©ussit Ă fasciner ses lecteurs en faisant intervenir les prĂ©ceptes de violonistes tels que J. Thibaud, G. Enesco, G. Poulet, L. Capet ; la sensibilitĂ©, lâexpression des sentiments et lâĂ©motion ; et en jetant un clin dâĆil vers C. Saint-SaĂ«ns, C. Franck, G. FaurĂ© et L. van Beethoven, R. Wagner et R. Schumann, prenant aussi exemple sur les jugements de R. Rolland ou de R. Hahn⊠et sur les rĂ©actions relatives Ă lâaudition du Septuor de Vinteuil. Parmi les problĂšmes Ă©voquĂ©s, figure celui des Ćuvres Ă©crites non pour les contemporains, mais pour la postĂ©ritĂ© de lâartiste » ; selon Proust cf. Ă lâombre des jeunes filles en fleur et Ă la recherche du temps perdu, ce constat sâexplique parce quâune Ćuvre de gĂ©nie est difficilement admirĂ©e immĂ©diatement car, si lâauteur est extraordinaire, peu de gens lui ressemblent. » Sur ce livre, planent les expressions laisser parler lâĂąme des Ćuvres » G. Enesco, la recherche du beau son », le langage de la petite phrase », la petite ligne du violon »⊠à noter le chapitre XVIII Proust compositeur, avec les partitions qui ont nourri ses textes et qui prouvent sa vaste culture, son sens de la recherche des analogies. Il a le don de capter les impressions fragiles et prĂ©cieuses » qui, entre rĂ©el et imaginaire, rĂ©miniscence et crĂ©ation », le fascinent. Cette Ă©tude repose sur une parfaite connaissance des textes et documents authentiques. A. Penesco rĂ©ussit parfaitement Ă Ă©clairer lâenvironnement musical et Ă©motionnel de Proust. Alexis GALPĂRINE Ădouard Souberbielle. Un maĂźtre de lâorgue. Delatour infos DLT 1842. 357 p. CD encartĂ©. 28 âŹ. Lâauteur de cette remarquable monographie sur Ădouard Souberbielle 1899-1986, accompagnĂ©e de documents iconographiques inĂ©dits, de tĂ©moignages de ses contemporains et disciples, nâest autres que son petit-fils, A. GalpĂ©rine. Il rĂ©ussit Ă brosser un tableau authentique de la personnalitĂ© exceptionnelle de son grand-pĂšre. Il Ă©voque la gĂ©nĂ©alogie, la formation musicale du futur maĂźtre, la PremiĂšre Guerre mondiale et lâAprĂšs-guerre, les institutions quâil frĂ©quente Schola Cantorum, Conservatoire⊠AprĂšs lâOccupation, son rayonnement et son engagement au service de lâĂglise - Ă la suite du Concile Vatican II, au milieu de divergences thĂ©ologiques - sâaffirment. Il sĂ©journe en Allemagne et au Portugal. Ce volume comprend Ă©galement des Ă©crits dâĂ. Souberbielle sur la musique religieuse de son temps et sur la facture dâorgue. Un remarquable disque prĂ©sente des extraits de ses concerts donnĂ©s Ă Paris Ă©glises St-Thomas-dâAquin, Notre-Dame, Saint-SĂ©verin⊠et le concert enregistrĂ© lors de la crĂ©ation de son Divertissement pour quatuor Ă cordes 1926 ?, Ă Nancy 18 janvier 2010. Ces documents Ă©crits et sonores illustrent lâĂ©tat dâesprit dâĂ. Souberbielle par rapport aux milieux organistiques, ses idĂ©es concernant la pratique authentique par rapport Ă une Ă©poque donnĂ©e et en fonction de la facture instrumentale. MĂȘme en lâabsence dâindex, le prestige de ce musicien fascinant et mĂ©connu est rĂ©vĂ©lĂ© dans toute sa dimension morale, pĂ©dagogique et artistique. Anne VEITL Falling Notes / La chute des notes. Quand Jean-Claude Risset mĂ©tamorphosait lâacoustique et la musique 1961-71. Delatour infos DLT 1302. 254 p. 18 âŹ. Le dĂ©nominateur commun de ce livre concerne lâhistoire de lâactualitĂ© des relations entre les technologies, les sciences et la composition musicale qui passionnent lâauteur. Risset °1938 explore de nouvelles potentialitĂ©s de la composition par ordinateur permettant de restituer les sons des instruments traditionnels et de les exploiter de façon inattendue. A. Veitl explique comment, en lâespace de 10 ans, il a transformĂ© lâacoustique et la musique. La premiĂšre partie reproduit la traduction anglaise John Tyler Tuttle & Peter Torvik ; la seconde prĂ©sente lâoriginal français. Le chercheur et compositeur - dans le sillage de P. Schaeffer, P. Henry et I. Xenakis - dĂ©montre combien les ordinateurs contribuent Ă la production des sons et Ă la pratique musicale ; il a le mĂ©rite de ne pas perdre de vue la prise en compte de la perception humaine et la relation subjective au monde sonore » p. 203. Ses Ćuvres Computer Suite From Little Boy 1968, Mutations 1969 rĂ©sument sa philosophie du sonore, fondement de ses travaux scientifiques et de sa dĂ©marche compostionnelle. Câest tout un parcours des recherches scientifiques Ă la composition musicale qui se dĂ©gage de cette solide Ă©tude, accompagnĂ©e notamment de recettes informatiques, dâun glossaire indispensable et de la liste de ses travaux et compositions. Ădith Weber. Claude CHARLIER Pour une lecture alternative du Clavier bien tempĂ©rĂ©. Bach en couleurs ». Les Ăditions Jacquart 10, rue de la QuiĂ©tude, B-7160 Godarville. TĂ©l. 0032 0 64/442087. 15 x 22 cm, 140 p., ex. mus. en couleurs. Par le concepteur de la collection Bach en couleurs » - dont nous avions dĂ©couvert, avec bonheur, les deux premiers volumes Inventions Ă 2 voix et Sinfoniae Ă 3 voix -, voici un trĂšs convaincant argumentaire autour, cette fois, des fugues du Clavier bien tempĂ©rĂ©. OĂč lâauteur met au jour les racines historiques de lâart de Bach, profondĂ©ment enfouies quâelles sont sous trois siĂšcles dâaberrations », procĂ©dant Ă lâinventaire des formes fuguĂ©es lorsque Bach entrait dans la carriĂšre, puis retraçant son propre processus crĂ©ateur analyse des tomes I et II. Sont, en outre, abordĂ©es les questions de lâinterprĂ©tation, de la fugue aprĂšs Bach et de son apport Ă la pĂ©dagogie. Remarquablement Ă©clairant. Arthur HONEGGER Lettres Ă Suzanne Charlotte Agassiz 1942-1954. PrĂ©facĂ©es et annotĂ©es par Lukas NĂ€f & Patrick MĂŒller, en collaboration avec Suzanne Fehr-Bossard. Traduction Jacques Lasserre. Slatkine ReliĂ©, 15,5 x 22,5 cm, 300 p., cahier dâill. sĂ©pia. 50 âŹ. Ăcrites de 1942 Ă 1954, les 144 lettres dâArthur Honegger 1892-1955 Ă sa maĂźtresse, la belle Suzanne Charlotte Agassiz 1902-1999, collaboratrice du consulat de Suisse Ă Paris, ont un tour Ă©minemment personnel. Liaison qui connut des hauts et des bas, dont on peut, au fil des lettres, deviner les circonstances. Cette correspondance nâen Ă©claire pas moins la genĂšse des Symphonies n°3 Ă 5, Monopartita, Concerto da camera, Cantate de NoĂ«lâŠ, aussi bien que lâactivitĂ© internationale et les liens amicaux du compositeur avec, notamment, Paul & Maja Sacher, ses divers Ă©diteurs, lâĂ©crivain Paul Claudel, le metteur en scĂšne Jean-Louis Barrault⊠En introduction Arthur Honegger et son entourage/ Arthur Honegger interprĂšte/ Allusions Ă lâĆuvre tardif/ Le musicien engagĂ©/ Principes dâĂ©dition. Nina WALDER Ignaz Friedman 1882-1948. Slatkine 16,5 x 23,5 cm, 504 p., ill. n&b. 39 âŹ. Sous la plume de sa petite-fille, pieuse artisane de la mĂ©moire, renaĂźt la vie vertigineuse et fĂ©conde dâun illustre pianiste dont nous ne possĂ©dons, hĂ©las ! que de trop rares et prĂ©cieux enregistrements cf. Naxos Historical. RĂ©flexions, anecdotes, Ă©crits divers et trĂšs nombreuses photographies Ă©maillent ce bel hommage. Claude ABROMONT & EugĂšne de MONTALEMBERT Guide des formes de la musique occidentale. Fayard/Henry Lemoine, Les indispensables de la musique ». 16,5 x 23,5 cm, 238 p., ex. mus. 20 âŹ. Dans le droit fil de leurs prĂ©cĂ©dents ouvrages, Guide de la thĂ©orie de la musique et Guide des genres de la musique occidentale, nos deux auteurs nous proposent, cette fois, un Guide des formes, dans lequel - conjuguant Ă©clairages historique, stylistique, esthĂ©tique et expressif â sont multipliĂ©s les angles de vue. Non sans que soient proposĂ©s, dans les sections En pratique », divers modĂšles dâapplication, heureusement assortis de commentaires ou analyses dâextraits de partitions⊠Un survol quasiment exhaustif. RĂ©gis COURTRAY Sous la direction de David et Jonathan. Histoire dâun mythe. Le point thĂ©ologique », Beauchesne 13,5 x 21,5 cm, 400 p. 39 âŹ. Aujourdâhui exaltĂ©e par nombre de mouvements homosexuels, lâhistoire de lâamitiĂ© qui, selon la Bible, unissait Jonathan et le jeune David suscita toujours maints commentaires. Dont est ici fait le point, par des spĂ©cialistes de lâexĂ©gĂšse, de la patristique, de la littĂ©rature, des arts plastiques, de la musique, du cinĂ©ma, aussi bien que par des sociologues. En quatre parties Le texte biblique ; Lectures anciennes ; LâhĂ©ritage culturel De la sublimation en musique David et Jonathan selon Charpentier et Haendel » par RaphaĂ«lle Legrand & Theodora Psychoyou / David et Jonathan en musique au XXe siĂšcle Nielsen et Honegger » par RĂ©gis Courtray & GwenaĂ«lle Lucas, etc., Relectures contemporaines DĂ©bats exĂ©gĂ©tiques contemporains » par RĂ©gis Courtray / Usages contemporains et identitĂ©s homosexuelles » par CĂ©line BĂ©raud & Baptiste Coulmont. Un infini champ de recherches⊠Antonio VIVALDI 1678-1741 Orlando furioso 1727. Dramma per musica en 3 actes, dâaprĂšs Ludovico Ariosto. LâAvant-ScĂšne OpĂ©ra n°260 17 x 24,5 cm, 128 p., ex. mus., ill. n&b et couleurs. 25 âŹ. Comme dans tous les volumes de cette irremplaçable collection, le prĂ©sent numĂ©ro comporte trois parties LâĆuvre [Points de repĂšre/ Argument/ Introduction & guide dâĂ©coute/ Livret intĂ©gral/ Nouvelle traduction française] ; Regards sur lâĆuvre [Vivaldi & lâopĂ©ra/ Venise 1727 musique et sociĂ©tĂ©/ Roland, de lâArioste Ă Vivaldi/ Orlando furioso, Chant XXIII extraits/ Musica e parole, lâĂ©quilibre expressif] ; Ăcouter, voir et lire [Bibliographie/Disco-vidĂ©ographie/ LâĆuvre Ă lâaffiche]. Avec le concours de Patrick Barbier, Chantal Cazaux, FrĂ©dĂ©ric DelamĂ©a, Jean-François Lattarico, Olivier RouviĂšre, Claudio Scimone, Elisabetta Soldini, Philippe Venturini. Jean-Yves CLĂMENT Franz Liszt. Actes Sud/Classica 10 x 19 cm, 222 p. 18 âŹ. Fort judicieusement publiĂ© Ă lâorĂ©e de lâannĂ©e Liszt, ce prĂ©cieux vade-mecum rendra â en parallĂšle de notre propre dossier consacrĂ© au mĂȘme compositeur LâĂM n°570, mars-avril 2011 - les plus signalĂ©s services. Sept parties Preludio / Norma contre les puritains / La marche du pĂšlerin ou la campagne de Liszt / Prima la poesia / Docteur Faust & Mister Liszt / Du moine triste au prophĂšte de lâinfini / Lâhymne Ă lâamour. En annexes Parcours chronologique / Bibliographie choisie / Indications discographiques / Index nominum et rerum. Philippe AGID & Jean-Claude TARONDEAU The Management of Opera. An International Comparative Study. En anglais. Palgrave/Macmillan ReliĂ©, couverture rigide. 14 x 22 cm, 300 p., tableaux, croquis, illustrations. ÂŁ Sous la plume de deux Ă©minents spĂ©cialistes français de lâĂ©conomie de la chose opĂ©ratique Philippe Agid co-dirigea, auprĂšs dâHugues Gall, lâOpĂ©ra de Paris / Jean-Claude Tarondeau enseignait StratĂ©gie et Management » Ă lâEssec et Paris X-Nanterre, cette brillante Ă©tude explore les problĂšmes croissants que rencontrent, dans le monde, la plupart des maisons dâopĂ©ra et les compagnies qui leur sont attachĂ©es. GrĂące Ă des comparaisons, est ainsi mis en lumiĂšre combien tout est liĂ©, en ces domaines, aux facteurs historiques, locaux et/ou globaux⊠En neuf chapitres Order & diversity / Risk & commitment for the future / Artistic & technical production / Audience & diffusion / Constraints or opportunities ? architecture / Funding opera houses / Governance, organization & management / Tensions, conflicts & recent crises / Performance, strategic options & prospects. En annexe tous tableaux comparatifs souhaitables Sample & variables, rĂ©sultats statistiques, glossaire, notes, bibliographie, index. Formons des vĆux pour que paraisse bientĂŽt lâĂ©dition française dâun ouvrage aussi remarquablement circonstancié⊠Ădouard FILLIAS & Alexandre VILLENEUVE E-RĂ©putation. StratĂ©gies dâinfluence sur Internet. Ellipses 17,5 x 24 cm, 300 p., figures. 29 âŹ. Tous les acteurs de la sociĂ©tĂ© civile & nombre de particuliers se pressent pour faire valoir leurs opinions sur Internet â lieu par excellence de la fabrication de lâopinion publique. De tels secrets de fabrication » sont, bien sĂ»r, indispensables Ă tout professionnel de la communication, mais aussi Ă un large public dĂ©sireux de dĂ©crypter ces nouvelles stratĂ©gies. Tel est le propos du prĂ©sent ouvrage, illustrĂ© de 26 cas dâĂ©cole Greenpeace, Suez, Obama, Wikileaks, affaire Kerviel, SNCF.... En sept chapitres Introduction Ă lâE-RĂ©putation / Lâinformation, nerf de la guerre / De la prĂ©sence sur tous les fronts / Agir et rĂ©agir Ă lâĂšre du buzz / Agir en internaute, prĂ©voir en stratĂšge / Du bon usage de la diplomatie et du droit / Lâavenir de lâinfluence digitale. OĂč et comment [ne pas] se faire manipuler⊠MISTERIOSO, RaphaĂ«le VIDALING, Pascal ANQUETIL & RĂ©mi VIMARD Le petit livre Ă offrir Ă un amateur de jazz parce quâil connaĂźt Charlie par cĆur. Conception graphique Nicolas Pruvost. Tana Ă©ditions BoĂźtier rigide, 12 x 16 cm, 130 p., bleu-blanc-noir. 14,90 âŹ. Dâesprit furieusement dada, cet indescriptible objet rĂ©serve â outre moult informations â force surprises charade, jeu des 7 familles du jazz, mots croisĂ©s, argot du jazz, quiz, recettes de cocktails, fables express, jeu des 7 erreurs⊠Bob DYLAN 100 Chansons de lĂ©gende, photos, histoires, partitions. Ăditions White Star Fort volume, 25 x 31 cm, 500 p., photos n&b, partitions. 39 âŹ. Voici la somme dĂ©sormais incontournable pour tout amateur des chansons de Bob Dylan, lĂ©gende vivante de la musique pop. OĂč sont prĂ©sentĂ©es les partitions complĂštes textes, mĂ©lodies, chiffrages, tablatures de guitare de ses plus cĂ©lĂšbres chansons au choix desquelles auront participĂ© Bruce Springsteen, Bono, Paul McCartneyâŠ, parmi dâinnombrables photos proposant un regard intime sur lâĂ©volution intĂ©rieure du plus pudique des grands » du star-system. Patrick MAHĂ Rock made in France. EPA/Ăditions du ChĂȘne. Fort volume, reliĂ© cousu, sous jaquette. 240 x 250 cm, 224 p., ill n&b et couleurs, 35 âŹ. Sous la plume Ă©minemment compĂ©tente de Patrick MahĂ© - heureux auteur de monographies musicales, mais aussi grand reporter ayant dirigĂ© aussi bien Paris-Match que TĂ©lĂ© 7 jours ou PremiĂšre et aujourdâhui les Ă©ditions du Rocher â, voici publiĂ©, pour les 50 ans du rock made in France, un remarquable hommage. Neuf chapitres Made in France / Made in Hollywood / Rockân Roll Attitude / Disco Parade / Salut les copains / Les Ă©gĂ©ries / La fureur de vivre / Blues / Happy end. Jeanne QUĂHEILLARD Texte Les meubles Ă musique de Cocktail Designers. Conception Ariane Bosshard & Olivier Hus. Les Presses du rĂ©el 10,7 x 16 cm, 24 p., ill. n&b et couleurs. 9 âŹ. Dans cet opusculet anglais/français recto/verso, Jeanne QuĂ©heillard dĂ©crit, sous leur aspect fonctionnel, divers objets dĂ©diĂ©s Ă la musique & au théùtre. OĂč, au-delĂ de leurs qualitĂ©s extrinsĂšques, est mise en lumiĂšre lâintrinsĂšque trivialitĂ© dâobjets diffuseurs de sons. Jean MARESKA Textes & interviews Les coulisses du Casino de Paris. Les coulisses », ChĂšne ReliĂ© sous jaquette, 18,5 x 25 cm, 256 p. ill. n&b et couleurs. 35 âŹ. Nous faire redĂ©couvrir le Paris des AnnĂ©es folles Ă nos jours » Ă travers lâhistoire de la salle mythique de la rue de Clichy, telle est la gageure admirablement soutenue par cet album fort bien illustrĂ©. De LĂ©on Volterra, Miss Tinguette jeune chanteuse payĂ©e deux francs par jour, Maurice Chevalier ou JosĂ©phine Baker Ă Line Renaud, Zizi Jeanmaire, Dutronc, Gainsbourg, Le Forestier, Bruel, Souchon, Juliette..., un mĂ©morable panorama. Philip NORMAN John Lennon, une vie. Traduit de lâanglais par Philippe Paringaux. Robert Laffont 15 x 24 cm, 862 p., cahier photos n&b et couleurs. 24,90 âŹ. DĂ©jĂ auteur dâouvrages consacrĂ©s aux Beatles, aux Rolling Stones et Ă Buddy Holly, Philip Norman nous livre ici la plus monumentale & exhaustive biographie - probablement dĂ©finitive - du fondateur des Beatles, en mĂȘme temps que la fresque de toute une Ă©poque. Cinq parties Le petit gars de la campagne / Au plus top du plus pop / Un gĂ©nie de la croĂ»te infĂ©rieure / Vaudeville zen / Pizzas et contes de fĂ©es. Florent MAZZOLENI LâOdyssĂ©e de la soul et du Rân B. Hors Collection 19 x 26 cm, 336 p., ill. n&b et couleurs. 35 âŹ. Journaliste et photographe, spĂ©cialiste des musiques populaires amĂ©ricaines & africaines, Florent Mazzoleni a dĂ©jĂ publiĂ© divers ouvrages chez Hors Collection. Il retrace, cette fois, de 1960 Ă 2010, lâhistoire de lâun des plus passionnants courants de la musique noire du XXe siĂšcle, Ă lâorigine de la plupart des styles populaires dâaujourdâhui - depuis la soul de Philadelphie, de Miami & de la Nouvelle OrlĂ©ans jusquâaux go-go, trip hop, house music, acid jazz, ou mĂȘme blues, gospel, funk, hip-hop, reggae⊠Courants quâillustrĂšrent notamment Ray Charles, Isaac Hayes, James Brown, Michael Jackson, Diana Ross, Otis Redding, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Dione Warwick, Donna Summer, Barry White, Prince, Whitney Houston, Erikah Badu⊠Superbement illustrĂ©, un parcours irrĂ©prochable. Bethany KLEIN As Heard on TV Popular Music in Advertising. Ashgate Popular and Folk Music Series », Ashgate En anglais. 15,5 x 23,5 cm, 170 p. ÂŁ Les musiques populaires dans les publicitĂ©s Ă la tĂ©lĂ©vision », tel est le propos de cette Ă©tude qui tente de faire le dĂ©part entre ambitions culturelles & visĂ©es commerciales. Et ce, Ă travers lâanalyse de couvertures de presse & dâinterviews de musiciens, producteurs, publicitaires⊠Sept parties The marriage of popular music & advertising / The role of authorship in music licensing / Advertising as an artistic vehicle for music placement / Music licensing as a reponse to industry woe / Popular music & Cola advertising / Advertisingâs control over meaning / Negotiating the future. Que nâentreprend-on similaire Ă©tude en pays latins ! Francis CoustĂ©. *** Maurice RAVEL Valses nobles et sentimentales, Gaspard de la Nuit, Sonatine, La Valse. Romain Descharmes, piano. Audite TT 64â41. Jeune pianiste exceptionnellement douĂ©, Romain Descharmes est trop peu connu. AidĂ© par une excellente technique, il communique une Ă©nergie hors du commun, une force vitale capable de tenir lâauditeur en haleine. Il fait corps avec lâinstrument, sachant trouver la sonoritĂ© juste, la couleur sonore appropriĂ©e, traitant avec la mĂȘme Ă©lĂ©gance les multiples aspects dâune Ćuvre. Dans cet enregistrement, Romain Descharmes propose un programme qui est en lui-mĂȘme - pour un jeune pianiste - une vĂ©ritable gageure, car ces piĂšces majeures ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©es par les plus grands. Mais le pari est gagnĂ©. Avec cette nouvelle interprĂ©tation des sommets ravĂ©liens, Romain Descharmes gagne sa place parmi les plus prometteurs interprĂštes de sa gĂ©nĂ©ration. Inutile de dĂ©tailler Ă©coutez, cela vaut le dĂ©tour ! GĂ©rard Moindrot. Richard STRAUSS Symphonie alpestre. Orchestre national de France, dir. Kurt Mazur. Radio France FRF 005. TT 51â49. Magnifique sonoritĂ© et magistrale interprĂ©tation de cette symphonie si dĂ©criĂ©e, composĂ©e entre 1811 et 1815, créée la mĂȘme annĂ©e Ă Berlin par la Hofkapelle de Dresde, sous la direction du compositeur. Se situant entre symphonie et poĂšme symphonique, elle retrace une journĂ©e de randonnĂ©e, lâascension et la descente dâun sommet des Alpes bavaroises. Une partition, comme une parenthĂšse dans lâĆuvre de Strauss, dĂ©sormais tout entier consacrĂ© au théùtre, expliquant, peut ĂȘtre ainsi, son trop grand rĂ©alisme, reprochĂ© par certains. Dâautres y verront une mĂ©taphore de la destinĂ©e de lâhomme, un hymne Ă la nature et Ă la force crĂ©atrice, Ă lâAntĂ©christ ou, Ă lâinverse, une expĂ©rience mystique dont peuvent tĂ©moigner certains accents brucknĂ©riens. Dans cet enregistrement live lâONF et Kurt Mazur en donnent une vision trĂšs expressionniste, alternant plages dâun lyrisme Ă©thĂ©rĂ© et plages dâune fureur effrayante, en parfaite adĂ©quation avec les vingt-trois Ă©tapes de cette journĂ©e. Anton BRUCKNER Motets pour chĆur mixte a cappella. Messe en mi mineur n°2. ChĆur de Radio France, Orchestre philharmonique de Radio France, dir. Norbert Balatsch. Radio France FRF 006. TT 63â49. TrĂšs belle interprĂ©tation, empreinte de spiritualitĂ©, de ces Motets composĂ©s entre 1861 et 1892. ReflĂ©tant la mĂȘme unitĂ© esthĂ©tique, favorisant la diction et la comprĂ©hension du texte, Ă©vitant toute emphase, ils sâinscrivent dans la grande tradition allemande du motet. La Messe en mi mineur n°2, composĂ©e en 1866, trĂšs Ă©purĂ©e, marque, lĂ aussi, la prĂ©dominance de la voix huit voix mixtes et vents ; langage intimiste comme une priĂšre, limpide, elle constitue une page incontournable de la musique religieuse du XIXe siĂšcle. SPHOTA Zemlia / La Terre. Signature & Radio France SIG 11069. TT 48â18. ConstituĂ© de trois musiciens, instrumentistes et compositeurs, Benjamin DuprĂ© guitare Ă©lectrique & traitements Ă©lectroniques, Benjamin de La Fuente violon & traitements Ă©lectroniques et Samuel Sighicelli orgue Ă©lectrique & sampler, Sphota propose dans cet enregistrement un projet de cinĂ©ma muet en concert », commande de lâAuditorium du Louvre et du Printemps des Arts de Monte-Carlo, créé en 2008 autour du film Zemlia, long mĂ©trage de propagande, rĂ©alisĂ© en 1930, par Alexandre Dovjenko. Il sâagit dâune partition Ă la fois Ă©tale et fracturĂ©e, spectrale et Ă©lectrique, planante et saturĂ©e, constamment tendue entre calme et violence, oĂč alternent envolĂ©es, striures, dĂ©ploiements et brisures, bruit blanc et lentes dĂ©rives modales oĂč les textures se tĂ©lescopent et se dissolvent ». Une Ćuvre surprenante, basĂ©e sur lâimprovisation, qui semble toutefois pĂątir de lâabsence dâimages, ce qui a pour effet de minorer la dramaturgie et dâentamer lâunitĂ© de lâĆuvre. De trĂšs beaux moments. Patrice Imbaud. Codex Chantilly En lâamoureux vergier. Aeon stephanie AECD 1099. TT 64â21. Le cĂ©lĂšbre Manuscrit de Chantilly olim 1047, actuellement Ms 564 de la bibliothĂšque du ChĂąteau de Chantilly est trĂšs reprĂ©sentatif de la musique du XIVe au dĂ©but du XVe siĂšcle. Il se situe dans le sillage de lâArs subtilior cultivĂ© par une trentaine de musiciens. Il comprend un Ă©chantillon des formes reprĂ©sentatives ballades, rondeaux, virelais et motets, dont lâĂ©criture est audacieuse par les diversitĂ©s rythmiques, le langage dissonant et les proportions de nombres, ce qui nâempĂȘche pas humour et finesse de sây cĂŽtoyer. Lâensemble De Caelis, trĂšs versĂ© dans les systĂšmes de notation dâĂ©poque notation blanche, sâefforce de rĂ©vĂ©ler ce rĂ©pertoire particuliĂšrement attachant, avec 16 piĂšces polyphoniques des principaux musiciens de lâĂ©poque Solage, Jehan Vaillant - dont le virelai Par maintes fois, avec les onomatopĂ©es Ă©voquant des chants dâoiseaux, a pu inspirer ClĂ©ment Janequin -, Jacob de SenlĂšches, Grimace, Borlet⊠Laurence Brisset, Ă la tĂȘte de son ensemble 5 voix, harpe, organetto a signĂ© une belle DĂ©fense et illustration » de cette musique française subtile, Ă©lĂ©gante et raffinĂ©e. In memoriam Guillaume de MACHAUT Messe Notre Dame. Aeon stephanie AECD 1093. TT 50â14. Cet In memoriam Guillaume de Machaut bĂ©nĂ©ficie dâune remarquable prĂ©sentation illustrations, texte et - Ă la suite de nombreux essais antĂ©rieurs â GĂ©rard Jay soulĂšve le problĂšme restaurer la Messe de Machaut une tentative utopique ? » Les prĂ©cisions par Thierry Peteau sur la prononciation du latin gallican aux XIVe et XVe siĂšcles seront trĂšs utiles. LâEnsemble Musica Nova, soucieux de recrĂ©er la richesse polyphonique mĂ©diĂ©vale, regroupe des chanteurs rompus au chant a cappella, et vise Ă redonner vie et expression Ă ces musiques si attachantes. Les textes reproduits concernent des Ćuvres de Philippe de Vitry, thĂ©oricien de lâArs Nova ; Pierre de Bruges ; Gilles dâOrlĂ©ans. La seconde partie est consacrĂ©e Ă la Messe Notre Dame dans une version originale prĂ©conisant lâalternance avec des diminutions du Codex Faenza. Les discophiles apprĂ©cieront ces extraits des Codices Ivrea, Chantilly⊠- dont des piĂšces de F. Andrieu sur des poĂšmes dâEustache Deschamps qui interpelle ainsi Machaut O Guillaume, dieu sĂ©culier de lâharmonie... Lucien Kandel et ses chanteurs ne pouvaient lui rendre meilleur hommage. Ferdinand RIES Complete Flute Quartets. 2CDs Fuga Libera stephanie FUG 576. TT 127â07. Le compositeur et pianiste allemand, Ferdinand Ries, est nĂ© Ă Bonn en 1784 et mort Ă Francfort-sur-le-Main en 1838. Si son Ćuvre ne peut rivaliser avec celle L. van Beethoven ou de Fr. Schubert, elle mĂ©rite toutefois dâĂȘtre largement diffusĂ©e. Cette anthologie de ses 6 Quatuors avec flĂ»te, est dĂ©fendue avec enthousiasme par T. Fret flĂ»te, Sh. Laub violon, E. Smalt alto, M. Vink violoncelle de lâEnsemble Oxalys créé en 1993 au Conservatoire de Bruxelles. Son rayonnement ne sâest pas fait attendre lors de ses nombreuses tournĂ©es en Belgique et Ă lâĂ©tranger, et ses productions ont Ă©tĂ© trĂšs bien accueillies par la presse spĂ©cialisĂ©e. Chaque instrument sâimpose tour Ă tour. Bravo aux interprĂštes pour cette convaincante interprĂ©tation des 3 Quatuors avec flĂ»te WoO 35 et des 3 Quatuors avec flĂ»te op. 145. Excellente rĂ©habilitation dâun compositeur qui, de son temps, avait connu le succĂšs en Angleterre, mais dont lâĆuvre gagne Ă ĂȘtre connue, notamment en France. Mission accomplie ! Gilles BINCHOIS Lâargument de beautĂ©. Aeon stephanie AECD 1096. TT 61â25. Cette rĂ©alisation est un modĂšle du genre texte de prĂ©sentation de haute qualitĂ© musicologique par Isabelle Ragnard avec Ă©galement indication des sources manuscrites ; programme original dans le cadre du regain dâintĂ©rĂȘt actuel pour Gilles Binchois 1400-1460 et la cour de Bourgogne ; exĂ©cution hors pair avec prononciation latine du plain-chant et parfaite maĂźtrise de la musica ficta », causa pulchritudinis, en adĂ©quation avec le titre. La voix lumineuse de Brigitte Lesne plane sur tout le disque, avec les interventions polyphoniques vocales bĂ©nĂ©ficiant dâune clartĂ© et dâun fondu exemplaires. Certaines des 20 piĂšces sont soutenues par des cloches. Le Sanctus plage 6 est particuliĂšrement Ă©mouvant. Dans lâĂ©ventail des formes reprĂ©sentĂ©es, figurent des hymnes comme, par exemple, le cĂ©lĂšbre chant Ut queant laxis ou encore A solis ortus cardine et des carols anonymes Omnes una gaudeamus et Salve sancta parens. Ce CD se termine aux accents du rĂ©pons Benedicamus Domino-Deo Gratias cloches Ă main associĂ©es Ă toutes les voix de femmes ; il est tout Ă lâhonneur de Brigitte Lesne qui, au dĂ©but des annĂ©es 1990, a fondĂ© lâEnsemble Discantus 9 voix fĂ©minines, de rĂ©putation internationale, alliant compĂ©tences historiques, interprĂ©tation fidĂšle Ă lâĂ©poque en cause et paysage vocal exceptionnel. Aucun argument pour ne pas acquĂ©rir ce CD⊠MONTEVERDI & MARAZZOLI Combattimenti ! Alpha stephanie 172. TT 71â31. Les Ćuvres de Claudio Monteverdi 1567-1643, tels que le Lamento della Ninfa et le Combattimenti di Tancredi e Clorinda sur le texte du Tasse, dâinspiration guerriĂšre, sont largement diffusĂ©es ; en revanche La Fiera di Farfa de Marco Marazzoli ca 1602-1662 est moins connue des mĂ©lomanes. GrĂące, dâune part, au mĂ©cĂ©nat musical de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale et, dâautre part, au talent de Vincent Dumestre qui, avec son ensemble canadien Le PoĂšme Harmonique, rĂ©vĂšle avec enthousiasme au grand public cette Ćuvre truculente, pleine de verve, avec une diction italienne dâune prĂ©cision extrĂȘme. Lâenregistrement, trĂšs prĂ©sent, bĂ©nĂ©ficie Ă©galement dâune excellente prĂ©sentation abondamment illustrĂ©e. IrrĂ©sistible. Jan Dismas ZELENKA Missa Sancti Josephi ZWV 14. Litaniae Xaverianae ZWV 155. Nibiru 015 322 31. CD Diffusion 31, rue Herzog, F-68920 Wettolsheim. info TT 68â05. Les Ćuvres de Jan Dismas Zelenka 1679-1745 ont Ă©tĂ© redĂ©couvertes et enregistrĂ©es depuis quelques dĂ©cennies. Ce musicien tchĂšque contemporain de J. S. Bach a fait ses Ă©tudes Ă Prague. Vers 1710 - et jusquâĂ sa mort -, il est contrebassiste Ă la cour de Dresde. Il a Ă©tĂ© influencĂ© par les JĂ©suites, par J. J. Fux, et il a surtout composĂ© de la musique Ă lâusage catholique telle que des messes et des vĂȘpres. La partition autographe de sa Missa Sancti Josephi ZWV 14 a fait lâobjet dâune restitution. MĂȘme en lâabsence de page de titre, lâĆuvre a pu ĂȘtre identifiĂ©e. Cette messe cantate » largement dĂ©veloppĂ©e a pu ĂȘtre composĂ©e vers 1732, peut-ĂȘtre pour un Ă©vĂ©nement exceptionnel. DĂšs lâintroduction, elle frappe par sa mĂ©lodie chantante, son Ă©lan, lâĂ©clat des trompettes et le rythme des percussions, son emphase dans la premiĂšre invocation du Kyrie ; les entrĂ©es fuguĂ©es traditionnelles dans le Cum Sancto Spiritu ; le Dona nobis pacem trĂšs entraĂźnant, puis insistant... Les Litaniae Xaverianae ZWV 155, enfin rĂ©vĂ©lĂ©es, reprĂ©sentent un chef-dâĆuvre de la mise en musique dâun texte », ce qui nâest pas un moindre mĂ©rite. Deux styles diffĂ©rents, deux Ćuvres attachantes, servis avec un Ă©gal bonheur par lâEnsemble InĂ©gal et les Prague Baroque Soloists, tous placĂ©s sous la direction si sensible dâAdam Viktora. Jean SĂ©bastien BACH Concerts avec plusieurs instruments. Vol. V. Alpha stephanie 168. TT 58â31. Lâensemble instrumental CafĂ© Zimmermann tire son nom du lieu cĂ©lĂšbre Ă Leipzig oĂč cette boisson venait dâĂȘtre dĂ©couverte et apprĂ©ciĂ©e, ayant notamment servi de prĂ©texte Ă la Cantate du cafĂ© de J. S. Bach. Ce CD prĂ©sente 4 Ćuvres trĂšs connues lâOuverture n°3 en rĂ© majeur BWV 1068 ; le Concerto pour clavecin en fa mineur BWV 1056 ; le Concerto Brandebourgeois n°6 en sib majeur BWV 1051 et le Concerto pour trois clavecins en rĂ© mineur BWV 1063. Ce programme est rĂ©haussĂ© par la participation de P. Valette violon solo et Konzertmeister, C. Frisch, D. Boerner, R. Fontana clavecins. Ces concertos, tour Ă tour bien enlevĂ© et bien rythmĂ© Allegro du Concerto Brandebourgeois n°6, Ă©nergique Presto du Concerto en fa mineur ou mĂ©ditatif comme il se doit dans lâAria de lâOuverture retiendront lâattention des mĂ©lomanes les plus exigeants. György KURTĂG/Johann Sebastian BACH Play with infinity. Hortus editionshortus 082. Distr. Codaex. TT 50â10. Cette rĂ©alisation est due au compositeur hongrois György KurtĂĄg °1926. Jean-SĂ©bastien Dureau et Vincent PlanĂšs se produisent en duo Ă quatre mains ou deux pianos, formant une merveilleuse Ă©quipe bien Ă©quilibrĂ©e. Ils ont prĂ©parĂ© les 29 piĂšces sous la direction de György et MĂĄrta KurtĂĄg ce qui reprĂ©sente une garantie de fidĂ©litĂ© aux intentions de lâarrangeur-compositeur. Les mĂ©lomanes reconnaĂźtront, extraits de Transcriptions Ătiratok, 1973, des chorals bien connus pour le temps de la Passion O Lamm Gottes unschuldig et Christe du Lamm Gottes ; pour le temps de NoĂ«l et de lâĂpiphanie Christum wir sollen loben schon, Das alte Jahr vergangen ist ou encore le Gloria Allein Gott in der Höh sei Ehr, entre autres. Un autre volet est reprĂ©sentĂ© par des Hommages Ă H. MihĂĄly avec un paysage sonore spĂ©cifique ou Ă lâIn memoriam S. György expressif et intĂ©riorisĂ©, extraits de Jeux JĂĄtĂ©kok, 1979. CD hors des sentiers battus, Ă recommander Ă tout discophile curieux. ClarinArt Ensemble. VDE-Gallo info CD 1323. TT 51â. Le ClarinArt Ensemble W. Grund, E. Eichenberger, Sv. Bachmann, de rĂ©putation internationale, sâimpose par ses couleur sonores variĂ©es. Il propose tout dâabord lâOuverture pour 2 clarinettes et cor de chasse ici cor de basset de G. F. Haendel, dont le Moderato bĂ©nĂ©ficie dâentrĂ©es successives trĂšs prĂ©cises, contrastant avec le caractĂšre mĂ©ditatif du Larghetto, la volubilitĂ© et le caractĂšre enjouĂ© de lâAndante allegro. Le Divertimento KV 577, dâaprĂšs Les Noces de Figaro pour 3 cors de basset de W. A. Mozart, met particuliĂšrement en valeur les timbres de ces instruments. Il en est de mĂȘme dans les Variations sur La ci darem la mano de L. van Beethoven. Enfin, la Petite SĂ©rĂ©nade concertante en 6 mouvements de Johann Wenth 1745-1801, hautboĂŻste et joueur de cor anglais Ă la cour de Vienne et admirĂ© par Beethoven, prouve les nombreuses qualitĂ©s et la musicalitĂ© du ClarinArt Ensemble. Franz SCHUBERT Winterreise. Zig Zag Territoires stephanie ZZT 101102. TT 61â. Le Voyage dâhiver D. 911, Ćuvre Ă©sotĂ©rique sâil en est, a fait lâobjet de nombreuses exĂ©gĂšses J. Chailley, notamment et dâenregistrements cĂ©lĂšbres dĂ©jĂ anciens D. Fischer-Dieskau, G. Souzay et tant dâautres. Thomas Bauer baryton et Jos van Immerseel pianoforte Christopher Clarke, 1988 proposent une version qui restitue Ă ces 24 Lieder tout leur mystĂšre, leur entrain, leur envolĂ©e. Th. Bauer interprĂšte Le Tilleul Der Lindenbaum symbolisant la mentalitĂ© et la sentimentalitĂ© allemandes du dĂ©but du XIXe siĂšcle, avec retenue, alors que, trop souvent, cette mĂ©lodie est galvaudĂ©e. Dans La Corneille Die KrĂ€he - et non Le Corbeau -, il rend hommage aux intentions de Wilhelm MĂŒller, Ă la fois narratives et suggestives. Dans le Joueur de vielle, lâexcellent pianiste intervient de maniĂšre descriptive, posant un remarquable point dâorgue sur cette Ćuvre si riche en traductions musicales figuralistes des images et des idĂ©es du texte. Une collaboration des plus rĂ©ussies. Gustav MAHLER Symphonie n°4. Phi stephanie LPH001. TT 53â28. Philippe Herreweghe sâaffirme depuis quelques annĂ©es comme un chef tout Ă fait polyvalent. La 4e Symphonie de Gustav Mahler 1860-1911 nâa pas de secrets pour lui. Si lâaccueil du public en 1901 sâest avĂ©rĂ© nĂ©gatif, il nâen est pas de mĂȘme de cette version rĂ©alisĂ©e avec lâOrchestre des Champs-ĂlysĂ©es. Selon le chef, le cadre sonore est⊠plus proche peut-ĂȘtre de ce quâon pouvait entendre Ă la toute fin du XIXe siĂšcle ». La 4e Symphonie est encore dâinspiration esthĂ©tique germanique, ne perd pas de vue les modĂšles viennois de la forme sonate, les idĂ©es thĂ©matiques fusent. Elle est structurĂ©e traditionnellement en 4 mouvements, avec des sous-titres allemands qui sont en mĂȘme temps des indications pour lâinterprĂ©tation BedĂ€chtig. Nicht eilen, avec ses accents populaires ; In gemĂ€chlicher Bewegung. Ohne Hast, avec son Ă©criture plus transparente ; Ruhevoll, partie la plus dĂ©veloppĂ©e et dâun calme bienfaisant ; Sehr behaglich, avec lâintervention de Rosemary Joshua soprano, de caractĂšre agrĂ©able et bienfaisant. Voici, avec le recul du temps et grĂące aux disques Phi, une rĂ©habilitation fort convaincante. Philippe HERSANT ĂphĂ©mĂšres. Musical Humors. Triton triton TRI 331170. IntĂ©gral Distribution. TT 57â48. Pour sa version renouvelĂ©e » 2010 des ĂphĂ©mĂšres 1999-2003, Alice Ader a retenu un piano Petrov prise de son A. ThiĂ©bault. Ce cycle de 24 piĂšces trĂšs brĂšves aux titres descriptifs, reprĂ©sente une sorte de journal de voyage, avec des souvenirs de musique traditionnelle japonaise, dâune chanson polyphonique espagnole ou encore dâun PrĂ©lude de Debussy⊠». Sa solide technique permet Ă lâinterprĂšte de rĂ©aliser pleinement son objectif le respect quasi obsessionnel du texte ». Le deuxiĂšme volet de ce disque Musical humors 2003, pour alto & orchestre Ă cordes a Ă©tĂ© enregistrĂ©, en premiĂšre mondiale, lors dâune rĂ©pĂ©tition au Grand Amphithéùtre de la Sorbonne, par lâOrchestre de Paris-Sorbonne, avec le concours dâArnaud Thorette alto, tous placĂ©s sous la direction de Johan Farjot. Elle fait la part belle aux sonoritĂ©s si prenantes de lâalto dialoguant avec lâorchestre. Il sâen dĂ©gage une atmosphĂšre Ă©trange et pleine de charme donnant libre cours aux sautes dâhumeur. Ph. Hersant sâest inspirĂ© du recueil Ă©ponyme de piĂšces pour viole de gambe 1605 de Tobias Hume. Contrastant avec ĂphĂ©mĂšres, cette Ćuvre est interprĂ©tĂ©e avec sensibilitĂ© et des accents trĂšs justes grĂące Ă lâintelligence musicale de Johan Farjot qui sait transmettre Ă son orchestre les divers Ă©tats dâĂąme. Philippe MAZĂ Songs of Innocence, Songs of Experience. Requiem UT 772. Ăditions musicales de la Schola Cantorum SCCD01. TT 57â02. La remarquable version hors commerce du Requiem UT 772 - interprĂ©tĂ©e par lâEnsemble vocal de la Madeleine, dirigĂ© par Denis Rouger Ă lâorgue Michel Geoffroy - a dĂ©jĂ fait lâobjet de notre recension cf. Lettre dâinformation, septembre 2010. Selon Ph. MazĂ© Il peut paraĂźtre bien Ă©trange de faire prĂ©cĂ©der ce Requiem par les Songs of Innocence et les Songs of Experience, mais ce serait oublier que, si les premiers ont Ă©tĂ© Ă©crits par W. Blake dans lâeuphorie de la RĂ©volution française, les seconds lâont Ă©tĂ© pendant la Terreur » et son cortĂšge de vies gĂąchĂ©es au nom dâidĂ©ologies bien sombres ⊠et dâinjustices criantes⊠De lĂ au terrorisme depuis les annĂ©es 1970 et, plus prĂ©cisĂ©ment 1989, qui a justifiĂ© mon Requiem. » Dans ces deux Ćuvres, lâEnsemble vocal fĂ©minin CallirhoĂ©, de Lausanne, fondĂ© en 2005 par son directeur D. Tille, recrĂ©e lâhumanisme profond de W. Blake 1757-1827, inspirĂ© par la Bible et E. Swedenborg, avec une remarquable interprĂ©tation faite dâintĂ©rioritĂ© et de retenue, alors que Virginie Falquet, au piano, tout en souplesse, traduit avec finesse lâatmosphĂšre lyrique et contrastante, encore renforcĂ©e par le tableau de Chavannes dit Tchivi », peintre neuchĂątelois, reprĂ©sentant le dĂ©sert qui fait Ă©cho Ă la tragĂ©die du 19 septembre 1989 », mais Ă©voque aussi le symbole de la vie terrestre sĂ©parĂ© de la vie cĂ©leste par lâĂ©preuve de la mort ». Un chef-dâĆuvre de plĂ©nitude vocale, grĂące aux talents du compositeur, Ă©galement chef de chĆur, qui sait dĂ©cidĂ©ment Ă©crire pour les voix. Les grands moments de lâharmonium. Joris Verdin. VDE Gallo info VDE CD-1326. TT 72â. Lâharmonium nâest pas quâune pompe Ă cantiques ». Son invention et sa facture remontent Ă 1842 grĂące Ă Alexandre François Debain. La firme Victor Alphonse Mustel lui a donnĂ© ses lettres de noblesse. Il est utilisĂ© en France, en Belgique, en Espagne, en Allemagne. Instrument de salon, parfois de sacristie dans les Ă©glises dĂ©pourvues dâorgue, jusque vers 1930. Il possĂšde un rĂ©pertoire spĂ©cifique, auquel LefĂ©bure-WĂ©ly 1817-1869, Lemmens 1823-1881 puis, entre autres, A. Guilmant 1837-1911, C. Saint-SaĂ«ns 1835-1921 ou encore S. Karg-Elert 1877-1933 se sont intĂ©ressĂ©s Ă cet instrument quelque peu insolite pour lequel ils ont composĂ© soit dans les genres classiques interludes, fuguettes ; soit des danses bolĂ©ro, valse⊠; soit des musiques Ă©vocatrices DerniĂšre espĂ©rance, Impressions, Recueillement⊠Joris Verdin, organiste, musicologue et professeur, auteur dâun ouvrage sur la technique de lâharmonium, Ă©tait tout indiquĂ© pour dĂ©fendre et illustrer ce rĂ©pertoire non nĂ©gligeable et le rĂ©vĂ©ler au grand public. Je chanterai la joie. Fondation Jonas. VDE Gallo VDE CD-1310. Les meilleurs moments des concerts Ă St-LĂ©gier et Bioley-Magnoux 2009 et 2010. Fondation Jonas. VDE Gallo info VDE CD-1311. Tout un programme, mais aussi un exemple dâĂ©ducation de jeunes par la musique, le théùtre et la danse, dans des ateliers et Ă©coles, Ă lâinitiative de la Fondation suisse Jonas » dirigĂ©e par le docteur et madame Sigwart. RencontrĂ©s Ă Paris, ils nous ont exposĂ© leurs solides motivations au service des enfants de milieux socioculturels diffĂ©rents, grĂące Ă lâĂ©coute de la musique », Ă lâĂ©coute des autres » et Ă la convivialitĂ©, antidote Ă lâindividualisme et la sociĂ©tĂ© de consommation. Cet album, avec ses illustrations pertinentes et hautes en couleurs, rend dĂ©jĂ les chanteurs fort sympathiques et invite Ă entendre ces voix jeunes et enthousiastes qui offrent un florilĂšge de 31 piĂšces dâhorizons divers GĂ©orgie, Caucase, USAâŠ, descriptives ou mĂ©ditatives psaumes, textes latins et français, se terminant par Salamun kullaheen La paix soit avec vous. DĂ©cidĂ©ment, ces voix bien stylĂ©es chantent la joie pour tous. Poursuivant les mĂȘmes objectifs, le second disque propose des pages instrumentales Ă succĂšs pour instruments divers flĂ»tes Ă bec G. P. Telemann, piano R. Schumann, violoncelle et piano M. de Falla et mĂȘme un arrangement pour saxophone et piano de J. S. BachâŠ, ainsi que des chants traditionnels Caucase, GĂ©orgie, Afrique, Rwanda⊠; des Gospels - dont lâirrĂ©sistible Amazing Grace - ou encore la chanson Leise zieht durch mein GemĂŒt F. Mendelssohn dirigĂ©s avec musicalitĂ© par Christine Sigwart belle dĂ©monstration du travail entrepris dans les Ă©coles et les camps de la Fondation Jonas et remarquable Ă©cho de leurs concerts. Ădith Weber. Les Violoncelles français » MĂ©ditations. Transcriptions & arrangements par Roland Pidoux de mĂ©lodies, airs ou mouvements de Bloch, Rachmaninov, DvoĆĂĄk, Offenbach, FaurĂ©, Schumann, Wagner, Verdi, TchaĂŻkovsky + arrangement par Casals du Chant des Oiseaux. Par Emmanuelle Bertrand, Ăric-Maria Couturier, Emmanuel GauguĂ©, Xavier Phillips, RaphaĂ«l Pidoux, Roland Pidoux, Nadine Pierre, François Salque. Mirare MIR 112. Le violoncelle est riche dâun si vaste ambitus et dâune telle diversitĂ© de registres expressifs que la rĂ©union de plusieurs violoncelles peut aisĂ©ment constituer un orchestre complet. Ainsi sâest dĂ©veloppĂ©e souvent au sein des orchestres la pratique des octuors de violoncelles, avec la crĂ©ation de festivals tel celui, bien connu, de Beauvais et la commande de partitions contemporaines. Ici, nous versons dans le grand luxe parmi la douzaine de solistes dâenvergure que peut aligner lâĂ©cole française de violoncelle, si rĂ©putĂ©e, huit se sont rĂ©unis sous la houlette de Roland Pidoux, produisant un corps sonore dâune qualitĂ© exceptionnelle. Ils peuvent ainsi, sans ridicule, remplacer une phalange philharmonique dans le Largo de la Symphonie du Nouveau Monde » de DvoĆĂĄk, rendre tout le spectre dâun quatuor Ă cordes en principe deux violons, un alto et un violoncelle ! dans lâAndante funebre du Quatuor n°3 de TchaĂŻkovsky, restituer sans une faille tout lâentrelacs contrapuntique de lâorchestre dans lâair Ella giammai mâamĂČ extrait du Don Carlo de Verdi, lâarchet de Roland Pidoux jouant le rĂŽle de Philippe II, pour nâĂ©voquer que trois des moments les plus impressionnants de ce disque. Les lieder de Schumann sont, de notre point de vue, les pages qui sâaccommodent le moins bien de ce transfert » effaçant la perspective des plans entre les deux partenaires dâun dialogue intime, le piano et la voix. Chacun des huit artistes se faisant tour Ă tour le soliste dâun morceau, lâon nous permettra de dĂ©signer nos prĂ©fĂ©rences, en saluant le veloutĂ© envoĂ»tant dâEmmanuelle Bertrand dans la Vocalise de Rachmaninov, lâengagement Ă©motionnel de Xavier Phillips dans la PriĂšre dâErnest Bloch, le chaud timbre barytonant dâEmmanuel GauguĂ© se substituant Ă Wolfram dans lâair O du, mein holder Abendstern extrait du TannhĂ€user de Wagner, le souple lyrisme de RaphaĂ«l Pidoux dans Les larmes de Jacqueline n°2 dâOffenbach, une piĂšce bel et bien prĂ©vue pour faire sâĂ©panouir le violoncelle puisque le compositeur Ă©tait un brillant violoncelliste qui, dans sa jeunesse, Ă©crivit beaucoup pour son instrument. Si vous voulez vous offrir une belle heure dâĂ©motion sans arriĂšres-pensĂ©es intellectuelles, dâune Ă©motion qui laisse simplement chanter les cĆurs, courez vite vous procurer ce disque. Rebecca CLARKE Sonate pour alto & piano. Henri VIEUXTEMPS Sonate pour alto & piano. Johannes BRAHMS Sonate n°2, version alto & piano. Tabea Zimmermann alto, Kirill Gerstein piano. SACD Myrios Classics MYR004 distr. Codaex. Tabea Zimmermann est une des grandes prĂȘtresses de lâalto, et sa sonoritĂ© aussi pure que les meilleurs violonistes convaincrait les plus rĂ©ticents du plein Ă©panouissement que mĂ©rite un instrument aspirant Ă sortir de lâombre. Lâattrait du prĂ©sent programme rĂ©side dans la Sonate 1919 de lâAnglaise Rebecca Clarke, compositrice bien nĂ©gligĂ©e ; il sâagit dâune Ćuvre trĂšs marquĂ©e par lâimpressionnisme français et les sĂ©duisants climats engendrĂ©s au grĂ© dâune souple modalitĂ©. La ductilitĂ© de la conduite dâarchet de Tabea Zimmermann y fait merveille, et le pianiste russe Ă©pouse ses intentions subtiles. MĂȘme si le langage de Vieuxtemps nâest guĂšre trĂšs personnel, sa Sonate retient notre Ă©coute par ses nobles contours et des idĂ©es ne manquant pas dâesprit. Le maillon faible du prĂ©sent disque se situe dans lâinterprĂ©tation de Brahms, auquel les duettistes appliquent le mĂȘme traitement tout en raffinement contenu quâĂ Rebecca Clarke ; mais ils sont lĂ aux antipodes de lâesprit brahmsien et Ă faire trop joli », ils Ă©vacuent totalement la puissance des assises et des Ă©lans forgeant lâidentitĂ© de ce compositeur ; on ne se serait jamais cru obligĂ©e de rappeler que Brahms nâest pas un impressionniste⊠Hans Werner HENZE °1926 Requiem + Conversations en allemand de Mirjam Wiesemann avec Hans Werner Henze et Michael Kerstan. Dimitri Vassilakis piano, Reinhold Friedrich trompette. Bochumer Symphoniker, dir. Steven Sloane. 3 SACD Cybele KiG003. Le producteur Ingo Schmidt-Lucas et son Ă©pouse Mirjam Wiesemann ont imaginĂ© une collection dâun rĂ©el intĂ©rĂȘt historique rĂ©unissant, sur un compositeur, un disque de musique et deux disques dâentretiens soit issus dâarchives historiques, soit rĂ©alisĂ©s spĂ©cialement avec le compositeur et telle personne autorisĂ©e de son entourage. Certes, le rempart de la langue limite cette trĂšs intĂ©ressante initiative au public germanophone, mais un copieux livret bilingue et richement illustrĂ© achĂšve de faire de ces beaux objets une source documentaire intelligemment composĂ©e. Les premiers volumes avaient trait Ă Karl Amadeus Hartmann et Hans Erich Apostel, le troisiĂšme entre dans le domaine des vivants avec Hans Werner Henze, Ă©paulĂ© par son ami et assistant Michael Kerstan. Câest pour le compositeur, Ă lâoccasion de lâĂ©vocation des deuils ayant inspirĂ© le Requiem, un prĂ©texte Ă reparcourir les phases dĂ©terminantes de sa vie, depuis cette enfance en milieu nazi qui lâa probablement poussĂ©, par rĂ©action, Ă un humanisme le faisant flirter avec le communisme. Le sida ayant fait son Ćuvre parmi lâentourage amical de Henze, le crĂ©ateur athĂ©e imagina de reprendre le climat de chacun des textes de la Messe des Morts, mais sous une transfiguration purement instrumentale qui se construisit piĂšce aprĂšs piĂšce par la fusion de divers projets, concertants ou chambristes. Ainsi sâĂ©difia un vaste ensemble cohĂ©rent, oĂč la beautĂ© des atmosphĂšres prime pour exprimer la rĂ©volte devant les crimes de lâhumanitĂ© ou la compassion devant la maladie et la mort. Les passages irrĂ©els sont les plus Ă©mouvants, quâil sâagisse de la lumiĂšre au scintillement tamisĂ© de lâIntroĂŻt, ou de la douceur intĂ©riorisĂ©e de lâAgnus Dei pour onze instruments Ă cordes et piano. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la fluiditĂ© avec laquelle le piano sâinfiltre dans les textures orchestrales donne sa coloration toute en subtilitĂ© Ă la partition, et il faut saluer le travail aussi admirable dans la prĂ©cision que dans la dĂ©licatesse, accompli par Steven Sloane, ses musiciens de Bochum et Dimitri Vassilakis lors de ce concert donnĂ© en 2010 dans la Philharmonie de Essen. Les passages plus âbruyantsâ sont aussi plus datĂ©s, crĂ©ant un brouhaha aux recettes un peu Ă©culĂ©es, et la ligne clairement dessinĂ©e de trompette parfaitement jouĂ©e par Reinhold Friedrich manque dâoriginalitĂ©. On retiendra plutĂŽt une maniĂšre de reconquĂ©rir divers types de lumiĂšre parmi les vicissitudes humaines, jusquâĂ cette fin sâĂ©teignant dans la rĂ©sonance prolongĂ©e du piano. FlĂ»te et piano en France ». Philippe GAUBERT Sonate n°1. Gabriel FAURĂ Fantaisie Claude DEBUSSY PrĂ©lude Ă lâaprĂšs-midi dâun faune rĂ©duction pour piano de Gustave Samazeuilh. Charles KOECHLIN Sonate op. 52. Gabriel PIERNĂ Sonate Jocelyn Aubrun flĂ»te, Aline Piboule piano. Lyrinx LYR 269 en DSD Multicanal. Beaucoup de fraĂźcheur dans lâinterprĂ©tation que ces deux jeunes artistes donnent de partitions si reprĂ©sentatives de la limpide esthĂ©tique française. Elles sont contenues entre les dates de 1894 et 1917, et signĂ©es de compositeurs qui se frĂ©quentaient, voire, le cas Ă©chĂ©ant, sâinterprĂ©taient mutuellement PiernĂ© et Gaubert furent dâillustres chefs dâorchestre. En cette saison hivernale, les trois mouvements de la 1re Sonate de Philippe Gaubert coulent comme printaniĂšres cascades, les modulations de FaurĂ© nous entraĂźnent par des sentes colorĂ©es de floraisons imprĂ©vues la mĂ©connue mais enchanteresse Fantaisie jouĂ©e avec esprit, la Sonate de Koechlin surprend comme la dĂ©couverte dans une clairiĂšre dâarchaĂŻques vestiges architecturaux. On se passerait bien de lâactuelle rĂ©surrection par Ă©conomie ? de la rĂ©duction pour piano commise par Gustave Samazeuilh Ă partir du PrĂ©lude Ă lâaprĂšs-midi dâun faune, tant lâorchestration de Debussy est⊠irrĂ©ductible. Mais au moins, Jocelyn Aubrun joue sa partie avec sentiment. Entendre la Sonate pour violon et piano de PiernĂ© dans la version pour flĂ»te quâen donna le compositeur lui-mĂȘme, âdebussyseâ par endroits la partition, que Jocelyn Aubrun et Aline Piboule drapent de soyeuses envolĂ©es. On sait Ă quel point RenĂ© Gambini a dĂ©veloppĂ© une technique exceptionnelle de prise de son, marque de fabrique du label Lyrinx, restituant le message musical avec une puretĂ© inaltĂ©rĂ©e. Que dire du plaisir dâĂ©coute que nous procure un tel disque ? Que la poĂ©sie des musiciens y est premiĂšre, ce qui sâavĂšre la prioritĂ© que lâon requiert dâun bon technicien ! Francis POULENC IntĂ©grale de la musique de chambre avec vents. Vincent Lucas flĂ»te, Philippe Berrod clarinette, Olivier Derbesse deuxiĂšme clarinette, Alexandre Gattet hautbois, Marc TrĂ©nel basson, AndrĂ© Cazalet cor, Francis Orval cor, Guillaume Cottet-Dumoulin trombone, FrĂ©dĂ©ric Mellardi trompette, Claire DĂ©sert & Emmanuel Strosser pianos. 2CDs Indesens INDE013. Le label Indesens sâest fait une spĂ©cialitĂ© de monter des programmes cohĂ©rents centrĂ©s sur la musique pour ou avec instruments Ă vents, les âsouffleursâ provenant pour lâessentiel de lâOrchestre de Paris. Cette collĂ©gialitĂ© entraĂźne ses bons et mauvais cĂŽtĂ©s lâhabitude de jouer ensemble donne une indĂ©niable cohĂ©sion, dont on note ici les avantages dans la Sonate pour clarinette et basson, ou la si vive Sonate pour cor, trompette et trombone qui nous mĂšne de la Butte Montmartre aux jardins Ă la française en un clin dâĆil. On gravit ainsi les sommets du magistral Sextuor, dont le corps des vents est dominĂ© par AndrĂ© Cazalet, tandis que Claire DĂ©sert, de son toucher si musical, instille une Ă©lĂ©gance infiniment sensible, qui capte lâattention dĂšs le solo de piano du 1er mouvement. Car le label vient de sâattacher les services de deux merveilleux pianistes, Claire DĂ©sert et Emmanuel Strosser, qui apportent un raffinement bienvenu Ă ces rĂ©alisations. Ăcoutez comme, dans le Trio, la pianiste timbre des rĂ©sonances de cloches avant de rejoindre ses partenaires dans le jeu des gambades puis la tendre effusion. Emmanuel Strosser, lui, sâest vu attribuer les Sonates composĂ©es Ă la fin de la vie de Poulenc, si teintĂ©es dâatmosphĂšres dramatiques malgrĂ© la survivance â par Ă©lĂ©gance â dâune gouaille de titi parigot il travaille son toucher avec une infinie dĂ©licatesse afin de rester dans lâĂ©motion contenue tout au long de la Sonate pour clarinette et piano, il fait vibrer un nimbe sonore autour de son partenaire dans les mouvements extrĂȘmes de la Sonate pour hautbois et piano, oĂč Alexandre Gattet conduit la mĂ©lodie avec autant de souplesse nuancĂ©e quâun archet, et encore dans lâĂlĂ©gie pour cor et piano. Cette derniĂšre piĂšce confirme la suprĂ©matie dâAndrĂ© Cazalet sur ses collĂšgues il sây montre aussi brillantissime dans les difficultĂ©s techniques que maĂźtre de son timbre dans les moments de douceur. Mais nous Ă©voquions de mauvais cĂŽtĂ©s câest quâĂ puiser dans un orchestre, on prend ce qui sây trouve, mĂȘme pour des piĂšces oĂč les plus grands solistes ont imposĂ© leur marque. Dans la Sonate pour clarinette et piano, Michel Portal et Florent HĂ©au nous ont par le passĂ© procurĂ© de grandes Ă©motions, alors que le timbre dĂ©pourvu de sĂ©duction de Philippe Berrod, qui nâest pas non plus infaillible au niveau technique, nous laisse sur le seuil. Conseillons, pour ce chef-dâĆuvre ultime, le disque si prenant de Florent HĂ©au et Patrick Zygmanowski Lyrinx, oĂč le clarinettiste tĂ©moigne dâun contrĂŽle du son si parfait quâil peut modeler Ă sa guise tous les caractĂšres expressifs de cette partition oĂč Poulenc dĂ©noue ses contradictions par des voltes inattendues. Le timbre des clarinettistes de lâOrchestre de Paris sâavĂšre dâailleurs un problĂšme, que la Sonate pour deux clarinettes accuse, tant il est vrai que les deux solistes ne sauraient se voir taxĂ©s de sonoritĂ© melliflue on la trouvera plutĂŽt mal dĂ©grossie ! Quant Ă la Sonate pour flĂ»te et piano, elle aussi a connu bien des versions plus sĂ©duisantes, et les mouvements extrĂȘmes apparaissent parmi les maillons faibles de ce coffret, mĂȘme si le mouvement central tĂ©moigne dâun beau dramatisme. BrĂšve page plus rĂ©cemment redĂ©couverte, Le joueur de flĂ»te semble une mĂ©lancolique mĂ©ditation dans le dĂ©sert Vincent Lucas y met toute sa sensibilitĂ©. Signalons, dâun point de vue Ă©ditorial, que la relecture du livret laisse Ă dĂ©sirer⊠Au final, les amoureux de Poulenc trouveront chez RCA en 2 disques, Ă©galement lâintĂ©grale pĂ©tillante et cravachante de sa musique de chambre cordes comprises, cette fois, et avec en prime la musique de scĂšne pour Lâinvitation au chĂąteau de Jean Anouilh dans une prise de son resplendissante et avec une Ă©quipe de somptueux virtuoses Ăric Le Sage, Paul Meyer qui fait preuve dâune maĂźtrise stupĂ©fiante du son de la clarinette, Michel Portal en âguest-starâ, François Leleux, les flĂ»tistes Mathieu Dufour qui surclasse de cent coudĂ©es Vincent Lucas dans la Sonate pour flĂ»te et Emmanuel Pahud, le corniste Ab Koster, etc., le trompettiste FrĂ©dĂ©ric Mellardi Ă©tant le seul point commun entre les deux enregistrements. Il y a quelques annĂ©es, IndĂ©sens avait regroupĂ© des piĂšces de jeunesse de Henri Dutilleux INDE 004, celles antĂ©rieures Ă lâĂ©closion de la Sonate pour piano sâavĂ©rant terriblement datĂ©es, et encore esclaves hĂ©las ! dâun enseignement affreusement conventionnel. Du point de vue des instruments Ă vent, on nous pardonnera de raviver une guĂ©-guerre qui ne sâapaise que difficilement Marc TrĂ©nel joue la Sarabande et CortĂšge sur un Fagott de facture Heckel ; si le son âvolumineuxâ du Fagott apporte une rondeur nĂ©cessaire au rĂ©pertoire symphonique allemand, il est franchement dĂ©placĂ©, voire encombrant, dans une piĂšce française de 1942, si tributaire des acadĂ©mismes nationaux ambiants, oĂč le son plus nasal, plus incisif du basson français sâimpose. LâinterprĂ©tation par Pascal Godart de la Sonate pour piano est Ă©lĂ©gante, mais nâa pas la puissance dâaffirmation dâune identitĂ© stylistique quây mettaient certains pianistes Claire-Marie Le Guay, par exemple, chez Accord, qui couplait cette Sonate avec celles de BartĂłk et Carter. Camille SAINT-SAĂNS IntĂ©grale de la musique de chambre avec vents. Vincent Lucas flĂ»te, Philippe Berrod clarinette, Olivier Derbesse clarinette, Alexandre Gattet hautbois, Marc TrĂ©nel basson, Yves dâHau contrebasson, AndrĂ© Cazalet cor, Francis Orval cor, Guillaume Cottet-Dumoulin trombone, FrĂ©dĂ©ric Mellardi trompette, Eichi Chijiwa & AngĂ©lique Loyer violons, Ana Bela Chaves alto, Emmanuel GauguĂ© violoncelle, Bernard Cazauran contrebasse, Laurent Wagschal & Pascal Godart pianos. 2CDs Indesens INDE010. Tout comme Poulenc, Saint-SaĂ«ns a consacrĂ© ses derniers efforts Ă trois Sonates pour bois et piano, et dans lâun et lâautre cas, la concentration de leur expĂ©rience crĂ©atrice aurĂ©ole ces accomplissements testamentaires dâun souffle pĂ©nĂ©trant. Philippe Berrod et Pascal Godart se sont surpassĂ©s pour donner de la Sonate pour clarinette et piano une interprĂ©tation pleine de verve et dâĂ©nergie dramatique. Alexandre Gattet et le mĂȘme Pascal Godart accentuent Ă dessein les Ă©tranges bifurcations alimentant la progression agogique de la Sonate pour hautbois et piano depuis un nĂ©o-classicisme frĂŽlant le pastiche dans lâAndantino, puis le mystĂšre et les allusions de lâAllegretto, jusquâĂ lâenjouement virtuose du Molto allegro ; Ingo Goritzki et Leonard Hokanson, dans un beau disque naguĂšre paru chez MDG, tentaient au contraire de crĂ©er une unitĂ© dans la partition grĂące Ă une conduite plus romantique de lâensemble. Quant Ă la Sonate pour basson et piano si lâon confronte les deux versions les plus directement concurrentes, celle de Dag Jensen et Leonard Hokanson bĂ©nĂ©ficiant dâune captation plus prĂ©sente, sur le disque MDG et celle ici gravĂ©e par Marc TrĂ©nel plus chantant et Pascal Godart, le son sâavĂšre de toute maniĂšre âgermanisĂ©â par le choix du Fagott, dont il reste Ă prouver quâil corresponde Ă la saveur acidulĂ©e de âlâesprit françaisâ. DĂ©finitivement, le cĂ©lĂšbre Septuor avec trompette, si rigidement nĂ©o-classique en trois de ses mouvements seul le mouvement lent laisse passer une originalitĂ© expressive nâest pas le chef-dâĆuvre de la musique de chambre de Saint-SaĂ«ns il reçoit ici une interprĂ©tation vivante, mais un peu rĂȘche. Quant Ă la prĂ©sente version du Caprice sur des Airs danois et russes, elle est Ă©clipsĂ©e par celle, dâune fiĂšre envolĂ©e, donnĂ©e par lâEnsemble Villa Musica sur le disque MDG dĂ©jĂ Ă©voquĂ© Ingo Goritzki encore ! Et le veloutĂ© de la clarinette dâUlf RodenhĂ€user !. En revanche, on dĂ©couvre des visages bien plus humains de Saint-SaĂ«ns au fil dâĆuvres qui se cachent derriĂšre des titres trop modestes. TrĂšs antĂ©rieure aux autres piĂšces, la Tarentelle se rĂ©vĂšle un bijou Vincent Lucas, Olivier Derbesse et Laurent Wagschal sây montrent endiablĂ©s. Avec le mĂȘme et trĂšs sensible pianiste que lâon nâentend pas assez, alors que son talent et sa curiositĂ© dâesprit devraient le propulser Ă un rang bien plus enviable, dâautres pages brisent lâimage froidement acadĂ©mique de Saint-SaĂ«ns la Romance pour flĂ»te et piano oĂč Vincent Lucas laisse parler une expression touchante, et les Romances pour cor et piano et dont les phrasĂ©s sont maĂźtrisĂ©s dâun seul souffle par AndrĂ© Cazalet, toujours en grande forme. Que le producteur BenoĂźt dâHau, dans un Ă©lan dâamour filial, laisse sâexprimer le contrebassoniste Yves dâHau, cela peut se comprendre, mais quand le rĂ©sultat en vient Ă transformer le noble et violoncellistique Cygne en caricature, on rĂ©crimine vigoureusement LâĂlĂ©phant supporte mieux le passage de la contrebasse au contrebasson, puisque les tessitures autant que lâintention parodique sâavĂšrent en ce cas plutĂŽt proches. De mĂȘme, Mon cĆur sâouvre Ă ta voix nâa rien Ă faire au basson ni dans cette intĂ©grale qui se veut de rĂ©fĂ©rence. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâĂ©quipe du label serait bien inspirĂ©e de mieux relire ses livrets ; ici, entre autres contributions au collier de perles, on goĂ»tera Bien quâempruntent de classicisme⊠» et Odelette en rĂ© majeure » est-elle vaccinĂ©e, au moins ? ! Robert SCHUMANN Concerto Introduction et allegro appassionato Introduction et allegro de concert Bruno Rigutto, piano. Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, dir. Serge Baudo. Lyrinx LYR 154. On est las dâaccumuler les couplages âtĂ©lĂ©phonĂ©sâ du Concerto de Schumann avec, par exemple, celui de Grieg, et on prĂ©fĂšre la cohĂ©rence de programmes donnant Ă entendre les trois Ćuvres pour piano et orchestre de Schumann, ce qui fait ressortir la filiation entre des partitions espacĂ©es de quatre ans en quatre ans. Suite des rééditions de Bruno Rigutto voir notre rubrique Liszt, ce disque de 1995 nâa rien perdu de ce qui le rend attachant, Ă savoir une spontanĂ©itĂ© dans lâapproche psychologique du compositeur. Le Concerto, qui sâest vu gratifiĂ© ! de mille versions discographiques, nous touche ici par son absence de toute emphase dĂ©monstrative ; il nous parle avec une proximitĂ© pleine dâhumanitĂ©. Un moment-clĂ© rĂ©sume bien ce sentiment lâAndante espressivo du 1er mouvement, trĂšs tendre et dĂ©licatement rĂȘveur. Nous avons lâimpression dâĂȘtre conviĂ©s dans lâintimitĂ© de Schumann, et cette dĂ©licatesse traversera les diffĂ©rents caractĂšres des mouvements successifs Ă©coutez la fraĂźcheur perlĂ©e des arpĂšges du finale. LâĂ©quilibre entre lâorchestre et le piano, bien sauvegardĂ© par lâenregistrement, participe de cette rĂ©ussite. Le mĂȘme sentiment de partage intime traverse la partie pianistique de lâopus 92, mais cette fois, le compositeur semble avoir accumulĂ© les maladresses pour que lâorchestre ne sonne pas. Lâopus 134, ouvrage tardif qui sâapproche du gouffre, trouve ici une interprĂ©tation essentielle, et lâon est frappĂ© par la beautĂ© expressive avec laquelle Bruno Rigutto pose le monde intĂ©rieur de Schumann dĂšs les premiĂšres guirlandes de notes. La cohĂ©rence du programme gagne Ă suivre ainsi, avec tact, la trajectoire psychique du compositeur. Karol SZYMANOWSKI Ătude n°3, Variations PrĂ©ludes Mazurka n°1, PrĂ©lude et Fugue en ut mineur, Fantaisie FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter. IntĂ©gral INT Polonais par sa mĂšre, FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter a entrepris de faire connaĂźtre les piĂšces de jeunesse de son demi-compatriote Szymanowski, autrement dit des piĂšces quasiment mĂ©connues et qui mĂ©ritent de ne pas le rester ! Dâune grande virtuositĂ© par moments, ces Ćuvres exigent un pianiste rompu Ă toutes les chausse-trapes et palettes chopiniennes, lisztiennes, schumanniennes, scriabiniennes ; sây additionne la nĂ©cessitĂ© de mettre en relief des complexitĂ©s dâĂ©criture sollicitant les deux mains au-delĂ des conventions pianistiques du temps, et une pĂ©dalisation que FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter dose trĂšs intelligemment pour crĂ©er des nappes harmoniques tout en demeurant clair. Car si le Szymanowski des premiĂšres annĂ©es varsoviennes sâinscrit encore dans un legs post-romantique, son originalitĂ© harmonique, son esprit assoiffĂ© de cultures multiples se font jour et sans cesse Ă©veillent notre attention. BientĂŽt les voyages les plus lointains vont le confronter aux esthĂ©tiques quâappelait son intuition, et, quoique fidĂšle Ă ses racines, il en tirera de quoi faire Ă©clore de nouvelles Ă©trangetĂ©s modales et des Ă©clairages surrĂ©alistes, comme en tĂ©moigne ici la seule piĂšce plus tardive incluse dans ce programme, la Mazurka n°1. Le mince reproche que lâon pourrait adresser au compositeur dĂ©butant qui se cherche encore, serait de dĂ©vier parfois sans crier gare de lâhomogĂ©nĂ©itĂ© conceptuelle nĂ©cessaire Ă la crĂ©ation dâun style dans les brillantes Variations on passe ainsi dâune ambiance Belle Ăpoque Ă un pianisme issu du Carnaval de Schumann, mais â corollaire heureux â cela nous assure une telle diversitĂ© de climats que lâennui ne menace pas un instant lâauditeur. LâhomogĂ©nĂ©itĂ© est en revanche une vertu cardinale du travail accompli par FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter sur lâart de modeler un son noble et profond qui conduit lâĂ©motion au cĆur de lâirradiation instrumentale. Si la Fantaisie est un chef-dâĆuvre de âgrand pianoâ, lâinterprĂ©tation quâen donne lâartiste en est un autre. Quelque soit lâĂ©criture des piĂšces ici rĂ©unies, il en habite lâesprit avec une emprise qui ne se relĂąche pas une seconde. Sur un Yamaha CF III S favorisant des pianissimi chauds et riches, FrĂ©dĂ©ric Vaysse-Knitter timbre avec un son trĂšs prenant ce quâil qualifie lui-mĂȘme de musique dâautomne », expression profondĂ©ment appropriĂ©e au caractĂšre de ces piĂšces quoique paradoxale de prime abord, sâagissant du printemps dâun jeune compositeur. Le livret inclut un entretien oĂč lâinterprĂšte dĂ©veloppe sa vision de Szymanowski, et la prise de son restitue fidĂšlement la personnalitĂ© du pianiste ainsi que son ample dynamique. Ce disque laisse une empreinte dâune qualitĂ© Ă©motionnelle rare, et nous attendons la suite avec impatience. Sylviane Falcinelli. BaccalaurĂ©at 2011. Ćuvres au programme de lâOption facultative toutes sĂ©ries et de lâEnseignement de spĂ©cialitĂ© sĂ©rie LittĂ©raire. Album de 2 CDs Virgin Classics AnnĂ©e faste, puisque - en heureux complĂ©ment de notre Fascicule du baccalaurĂ©at 2011 - EMI/Virgin publie une compilation des Ćuvres inscrites au programme⊠CD 1 Fanfare for the common man dâAaron Copland London Philharmonic Orchestra, dir. Carl Davis, Messe en si mineur, Symbolum nicenum » de Jean-SĂ©bastien Bach ChĆur & orchestre du Collegium Vocale Gent, dir. Philippe Herreweghe, Color de Marc-AndrĂ© Dalbavie Orchestre philharmonique slovĂšne, dir. Emmanuel Villaume, Music for the Funeral of Queen Mary dâHenry Purcell Choir of Kingâs College Cambridge, Academy of Ancient Music, dir. Stephen Cleobury. CD 2 Winterreise de Franz Schubert extraits, par Thomas Allen, baryton, & Roger Vignole, piano, DĂ©serts dâEdgard VarĂšse Ensemble instrumental de musique contemporaine de Paris, dir. Konstantin Simonovitch, Appalachian Spring dâAaron Copland City of London Sinfonia, dir. Richard Hickox. Ne seriez-vous nullement concernĂ© par lâĂ©preuve, voilĂ â par les plus grands interprĂštes - une compilation dont vous ne pourrez faire dĂ©cemment lâĂ©conomie dâautant quâelle est vendue au plus bas prix, en achat physique ou virtuel. Jan Dismas ZELENKA 1679-1745 Sonates en trio n°4, 5, 6, ZWV 181. Ensemble Pasticcio Barocco. HĂ©risson LH 05. Distr. Codaex. TT 50â08. InterprĂ©tĂ©es ici par, tour Ă tour, 2 hautbois, 1 basson, 1 contrebasse, 1 thĂ©orbe & 1 clavecin, ces Sonates 1720-1722, composĂ©es Ă Dresde sans que lâon en connaisse la rĂ©elle destination â on ne sait, en effet, que fort peu de choses de la vie solitaire de Zelenka â sont dâune remarquable saveur, et mĂ©ritaient certes pareille mise au jour. Mille grĂąces Ă Pasticcio Barocco. Wolfgang Amadeus MOZART Concerto pour piano n°22 cadences Edwin Fischer, Concerto pour piano n°25cadences Friedrich Gulda. David Fray, piano. Philharmonia Orchestra, dir. Jaap van Zweden. EMI/Virgin Classics 64 TT 66â04. Internationalement reconnu depuis sa fulgurante apparition en 2008, le tout jeune David Fray interprĂšte enfin Mozart, dont la trompeuse simplicitĂ© longtemps lâintimida et le retint de lâinscrire au programme de ses rĂ©citals. Il est ici merveilleux dâaĂ©rienne sobriĂ©tĂ© et dâĂ©nergique Ă©lĂ©gance. Franz SCHUBERT 1787-1828 Winterreise Thomas E. Bauer baryton. Jos van Immerseel pianoforte Christopher Clarke, 1988. Zig Zag Territoires ZZT 101102. Merveilleuse expressivitĂ© et veloutĂ© du timbre caractĂ©risent lâart de Thomas Bauer. Quant au grelottement du pianoforte, il nâest certes pas malvenu dans une telle Ćuvre⊠Le livret inclut les poĂšmes de Wilhelm MĂŒller avec leurs traductions française et anglaise, ainsi quâune prĂ©sentation, par Thomas Bauer, du Vrai Voyage dâhiver de Wilhelm MĂŒller », ce grand inconnu de lâhistoire littĂ©raire allemande quâHeinrich Heine lui-mĂȘme disait ĂȘtre son maĂźtre. Une publication qui sera prĂ©cieuse aux candidats Ă lâĂ©preuve Musique du baccalaurĂ©at 2011⊠Franz SCHUBERT Sonate Arpeggione » en la mineur 1824. Sonatine n°1 en rĂ© majeur 1817. Trio n°1 en sib majeur 1827. Marc Coppey violoncelle, Peter Laul piano, Ilya Gringolts violon. Aeon AECD 1095. TT 77â11. La meilleure part est ici celle du violoncelle dans la Sonate en la mineur, bien sĂ»r, primitivement confiĂ©e Ă lâarpeggione, ainsi que dans la transcription de la lumineuse Sonatine n°1, originellement Ă©crite pour le violon. Dans le Trio n°1, lui-mĂȘme, lâĂ©criture du violoncelle est remarquablement dĂ©veloppĂ©e. Ă la diffĂ©rence de tant de ses confrĂšres cellistes, Marc Coppey privilĂ©gie fluiditĂ© du discours et intensitĂ© de lâĂ©motion sur la recherche du beau son ». Franz LISZT 1811-1886 Ăvocation Ă la Chapelle Sixtine. Ćuvres sacrĂ©es pour orgue, par Marie-Ange Leurent & Ăric Lebrun. 2CDs Bayard Musique S 447989. Distr. Rue Stendhal. TT 51â44 + 45â44. SinguliĂšrement bienvenus sont ces enregistrements dâĆuvres tardives et peu connues de lâabbĂ© Liszt ». Sur lâorgue Stiehr-Mockers de lâĂ©glise protestante de Barr instrument exactement contemporain de la composition des prĂ©sentes piĂšces, les excellents Marie-Ange Leurent & Ăric Lebrun nous offrent ici un florilĂšge qui ne devrait pas manquer dâinspirer nombre de leurs collĂšgues. CD1 Arbre de NoĂ«l extraits, trois Ave Maria, oraison Les Morts BenoĂźt Strebler, rĂ©citant, Ăvocation Ă la Chapelle Sixtine. CD2 Crux ave benedicta, O Traurigkeit, O Sacrum convivium, Dante-Symphonie extraits, Choral, Salve Regina, Angelus, oraison Les Morts pour orgue seul. AntonĂn DVOĆĂK 1841-1904 6e Symphonie en rĂ© majeur 1880. Nocturne en si majeur 1883. Scherzo capriccioso 1883. Baltimore Symphony Orchestra, dir. Marin Alsop. Naxos TT 68â19. AprĂšs ses enregistrements dâanthologie des 7e, 8e, 9e Symphonies et des Variations symphoniques de DvoĆĂĄk, lâexcellente Marin Alsop nous offre, cette fois, une fraĂźche et dynamique lecture de la 6e Symphonie du grand compositeur tchĂšque, tant inspirĂ©e des thĂšmes de sa BohĂšme natale, non moins que de son mentor Brahms. Le Nocturne est lâarrangement pour orchestre Ă cordes en si majeur, par DvoĆĂĄk lui-mĂȘme, de lâAndante religioso de son 4e Quatuor en⊠mi mineur. Ăgal bonheur de retrouver Ă©galement, sur ce disque, le populaire Scherzo capriccioso⊠Erica MORINI 1905-1995, cĂ©lĂšbre violoniste autrichienne, interprĂšte TchaĂŻkovski, Tartini, Vivaldi, Kreisler, Brahms, Wienawski. RIAS Symphonie Orchester, dir. Ferenc Fricsay. Michael Raucheisen piano. Audite TT 72â14. Enfant prodige, Erica Morini se produisait, dĂšs 1921, au Carnegie Hall de New York. Son prĂ©sent enregistrement du Concerto de TchaĂŻkovski enregistrĂ© live, en 1952, Ă Berlin est demeurĂ© lĂ©gendaire. LâextrĂȘme raffinement de son jeu ne fait pas moins merveille dans les piĂšces de virtuositĂ©, accompagnĂ©es au piano par Michael Raucheisen Sonate en sol mineur et Variations Corelli de Tartini, Sonate en rĂ© majeur de Vivaldi, Schön Rosmarin et Caprice viennois de Kreisler, Valse de Brahms et Capriccio-Waltz de Wienawski. Une opportune réédition. LeoĆĄ JANĂÄEK 1854-1928 Quatuors Ă cordes n°1 et 2. Mandelring Quartett, Gunter Teuffel viole dâamour. Audite SACD. TT 67â14. TĂ©moignages de la parfaite indĂ©pendance du compositeur - non moins que de ses sentiments amoureux -, ces deux Quatuors comptent parmi les chefs-dâĆuvre de la musique de chambre du XXe siĂšcle. Heureuse initiative des Mandelring de donner ici le 2e Quatuor dit Lettres intimes », en ses deux versions lâune avec alto, lâautre â telle que lâavait conçue JanĂĄÄek - avec viole dâamour. Dimitri CHOSTAKOVITCH 1906-1975 10e Symphonie en mi mineur 1953. Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, dir. Vasily Petrenko. Naxos TT 52â11. RĂ©putĂ©e quasi autobiographique, la monumentale 10e Symphonie de Chostakovitch est lâune de ses Ćuvres majeures. Reçue triomphalement par le public, elle fut violemment critiquĂ©e par les instances politiques et ce, malgrĂ© la disparition de Staline quelques mois avant la crĂ©ation de lâĆuvre Ă LĂ©ningrad, le 17 dĂ©cembre 1953. Bernard CAVANNA ShanghaĂŻ Concerto. Trois Strophes sur le nom de Patrice Lumumba. Karl Koop Konzert 1CD / TT 65â26. La peau sur la table 1DVD / TT 1h39â33. Firme Aeon AECD 1104. ShanghaĂŻ Concerto 2009 est un double concerto, pour violon, violoncelle & orchestre. Trois Strophes sur le nom de Patrice Emery Lumumba 2008 est Ă©crit pour alto & ensemble instrumental. Karl Koop Konzert 2007 est une ComĂ©die pompiĂšre, sociale et rĂ©aliste » pour accordĂ©on & orchestre. Orchestre national de Lille / Ensemble 2e2m. TT 65â26. La peau sur la table 2010 est un portrait filmĂ© du compositeur, rĂ©alisĂ© par Delphine de Blic TT 1h39â33. CD/DVD Aeon AECD 1104. Extraordinaire ensemble qui permettra, Ă bien des mĂ©lomanes, de dĂ©couvrir lâun de nos plus originaux et⊠sincĂšres â serait-ce dans la joyeuse provocation â compositeurs de notre temps. En particulier, tout au long dâun film Prix Sacem du documentaire musical de crĂ©ation, 2010 remarquablement conçu et montĂ©, Ă©maillĂ© de sĂ©quences musicales et de passionnants entretiens avec H. Dutilleux, G. Aperghis, G. CondĂ©, J. Rebotier, V. Manacâh⊠Ramon LAZKANO °1968 Hauskor2006 pour 8 violoncelles & orchestre. Ortzi Isilak 2005 pour clarinette & orchestre. Ilunkor 2001 pour orchestre. Cello Octet Amsterdam. Ernesto Molinari, clarinette. Orchestre national basque, dir. Johannes Kalitzke. Kairos 0012992KAI. TT 54â53. Conçue davantage dans le son quâavec des sons, la musique du donostiarra originaire de San SebastiĂĄn Ramon Lazkano combine des matĂ©riaux athĂ©matiques - pulvĂ©risĂ©s, Ă©ruptifs ou fusionnels. EnchevĂȘtrements sonores auxquels on ne peut que douloureusement sâarracher⊠David POGUE & Scott SPECK La musique classique pour les nuls. Adaptation française du livret First Editions Claire Delamarche. 6 CDs, 147 titres, 7h de musique. EMI/Virgin Classics 648 Seriez-vous grand Ă©rudit, le rapport qualitĂ©/prix du prĂ©sent coffret ne pourra que vous sĂ©duire â sous rĂ©serve de ne pas lire les commentaires dâun livret en trop parfait accord avec lâintitulĂ© de la chose 100 p.. CD1 Moyen Ăge, Renaissance, Baroque grĂ©gorien, Palestrina, Lully, Rameau, Bach, Vivaldi, Haendel.... CD2 Style classique Haydn, Mozart, Boccherini, BeethovenâŠ. CD3 Essor du romantisme Schubert, Weber, Chopin, Liszt, Mendelssohn, RossiniâŠ. CD4 ApogĂ©e du romantisme Wagner, Brahms, Mahler, DvoĆĂĄk, Puccini, VerdiâŠ. CD5 Musiques nationales russe, française, espagnole. CD6 Vers la modernitĂ© R. Strauss, Satie, Ravel, Stravinsky, Prokofiev, Gershwin, Barber, DutilleuxâŠ. Avec le concours des plus grands interprĂštes⊠Scott WHEELER °1952. Wasting the Night Songs. Susanna Phillips soprano, Krista River mezzo-soprano, Joseph Keiser tĂ©nor, William Sharp baryton. Donald Berman piano. American Classics », Naxos TT 72â07. NĂ© au sein dâune famille de musiciens, Scott Wheeler intĂ©gra, tout dâabord, divers groupes de rock avant dâĂ©crire, dans les annĂ©es 70 - sous lâinfluence de Schoenberg -, ses premiĂšres Ćuvres pour le concert ; puis de dĂ©couvrir Schumann, FaurĂ© et⊠Virgil Thomson, dans la filiation duquel il sâinscrit clairement. Le prĂ©sent album de mĂ©lodies accompagnĂ©es au piano est une parfaite introduction Ă lâart dâun musicien, par ailleurs auteur dâopĂ©ras Ă succĂšs tels que The Construction of Boston ou Democracy commande de PlĂĄcido Domingo. Sur des poĂšmes dâEmily Dickinson, William Blake, R. M. Rilke, Hugh Auden, etc., sont ici rĂ©unis six petits cycles Serenata 1993, Sunday Songs 1999, Heaven and Earth 2007, Singing to Sleep 1984, Wasting the Night 1990, Turning Back 2007 et deux mĂ©lodies isolĂ©es Litany 2006 et Mozart, 1935 1997. RĂ©vĂ©lation, pour nous, dâun vrai mĂ©lodiste, sachant magnifiquement Ă©crire pour la voix. Loreena McKENNITT The wind that shakes the barley. Quinlanroad QRCD 114. Distr. Keltia Musique tĂ©l. 02 98 95 25 20. EntourĂ©e de ses habituels collaborateurs le violoniste Hugh Marsh, la violoncelliste Caroline Lavelle, le guitariste Brian Hugues et le vielliste Ă roue Ben Grossman, plus une dizaine dâexcellents musiciens traditionnels, lâenvoĂ»tante Loreena McKennitt interprĂšte ici, dans ses propres arrangements, huit mĂ©lodies celtiques As I roved out / On a bright may morning / Brian Boruâs march / Down by the Sally gardens / The star of the ciounty down / The wind that shakes the barley / The death of queen Jane / The parting glass. Plus lâune de ses propres compositions, The emigration tunes sur lâhistoire irlando-canadienne autour de la famine de 1840. Un bienvenu retour Ă ses racines dâune artiste fort justement apprĂ©ciĂ©e en tous pays 14 millions dâalbums vendus, Ă ce jour. Songs », ComĂ©dies musicales. Ensemble Contraste Distr. NaĂŻve OĂč est joyeusement revisitĂ© lâunivers des comĂ©dies musicales anglo-saxonnes et françaises. Avec Arnaud Thorette alto & direction artistique, Johan Farjot piano, arrangements & direction musicale, Pierre Fouchenneret violon, Antoine Pierlot violoncelle, RaphaĂ«l Imbert saxophone, Karol Beffa improvisations au piano et, notamment⊠Karine Deshayes ! Avec la complicitĂ© de Sandrine Piau, Magali LĂ©ger, SĂ©bastien Droy, SĂ©bastien GuĂšze, Alain Buet - non moins que de Rosemary Standley, Emily Loiseau, Isabelle Georges et Albin de la Simone. Dix-neuf plages dâun bonheur sans nuage ! Francis GĂ©rimont. Johann Sebastian BACH Weihnachts Oratorium, BWV 248. Carolyn Sampson, Wiebke Lehmkuhl, Martin Lattke, Wolfram Lattke, Konstantin Wolff. Dresdner Kammerchor. Gewandhausorchester, dir. Riccardo Chailly. 2CDs Universal/Decca 478 2271. TT 69'15 + 63'07. ComposĂ© par le Cantor en 1734, l'Oratorio de NoĂ«l se prĂ©sente comme une sĂ©rie de six cantates pour le jour de NoĂ«l et les deux suivants, le Jour de l'An, le jour de la fĂȘte du Saint Nom de JĂ©sus et le jour de l'Ăpiphanie. Bach y rĂ©emploie des morceaux tirĂ©s de cantates profanes antĂ©rieures qu'il modifie quelque peu pour leur donner un accent plus religieux changement d'instrument d'accompagnement, ajout de liaisons nouvelles et d'appogiatures. Chaque volet est dotĂ© d'un climat particulier dĂ» Ă une instrumentation spĂ©cifique. Ainsi, alors que chacune de ces parties s'ouvre sur un chĆur, la deuxiĂšme est prĂ©ludĂ©e par une sinfonia, sorte de pastorale qui fait penser Ă Haendel. Mais une unitĂ© de construction les unit l'intervention de l'ĂvangĂ©liste, comme dans les Passions, l'interruption du rĂ©cit biblique par des Ă©pisodes lyriques confiĂ©s aux solistes ou au chĆur. Le traitement des chorals est particuliĂšrement riche. MĂȘme si le langage mĂ©lodique reste austĂšre, il s'enrichit de quelques traits originaux, telle une aria de soprano avec hautbois obligĂ© qu'agrĂ©mentent des effets d'Ă©cho de la voix et de l'instrument. La prĂ©sente interprĂ©tation, saisie en concert en janvier 2010, se distingue par la belle patine d'un orchestre illustre, le Gewandhaus de Leipzig, dans une formation peu nombreuse. La sonoritĂ© en ressort Ă©purĂ©e, les bois en particulier, et ne fait pas regretter les instruments d'Ă©poque. Riccardo Chailly livre une exĂ©cution d'une grande sobriĂ©tĂ© de ton et d'une belle souplesse de phrasĂ©. Ce que l'on retrouve dans la ligne des solistes vocaux, jeunes voix, mais dotĂ©es d'une ferveur certaine, et dans la contribution du chĆur de chambre de Dresde. Maurice RAVEL Daphnis & ChloĂ©. Pavane pour une infante dĂ©funte. BolĂ©ro. London Symphony Chorus, London Symphony Orchestra, dir. Valery Gergiev. LSO Live LSO0696. TT 78'36. On savait, depuis des exĂ©cutions d'anthologie avec Pierre Monteux que les musiciens du LSO possĂ©daient le vrai son gallique. Rien de plus vrai encore aujourd'hui sous la conduite de leur chef attitrĂ©, Valery Gergiev. Car voici un gĂ©nĂ©reux disque Ravel Ă marquer d'une pierre blanche en termes de plasticitĂ© orchestrale. Si la Pavane, prise trĂšs lent, libĂšre une grĂące par trop monotone, un brin complaisante, le tempo trĂšs allant du BolĂ©ro contribue Ă en dĂ©gager l'effet lancinant puis enivrant, ce cĂŽtĂ© machine infernale d'un long crescendo s'amplifiant en intensitĂ© sur un rythme immuable. Le morceau de choix reste la grande fresque de Daphnis et ChloĂ©. Comme le confessait son auteur, la rĂ©fĂ©rence Ă la danse passe au second plan et sa symphonie chorĂ©graphique » est, de façon ostentatoire, symphonique. Le chef qui se souvient combien Ravel doit ici aux musiciens russes, privilĂ©gie les lignes claires et nettes, mĂ©nageant les Ă©volutions de sonoritĂ©, pour dĂ©crire l'immensitĂ© du paysage sonore, les effets de lointain ou, au contraire, la digression plus intimiste. L'atmosphĂšre se fait dĂ©gagĂ©e, mystĂ©rieuse, parfois languissante danse suppliante de Daphnis et contrastĂ©e une danse guerriĂšre Ă©clatant d'Ă©nergie, scandĂ©e avec insistance. Gergiev façonne le son avec dĂ©lectation, non sans gourmandise et glorifie la formidable orchestration ravĂ©lienne, tout comme l'art suprĂȘme de la transition et des changements de climats. L'Ă©ventail dynamique est large, cordes ppp, bois effleurĂ©s, fiers Ă©clats des cuivres. L'Ă©vocation sonore trouve sa plus somptueuse expression dans le frĂ©missant Lever du jour, et sa frĂ©nĂ©tique apogĂ©e lors de la Bacchanale finale. Le fini sonore de l'orchestre est enthousiasmant Ă©lĂ©gance instrumentale, des bois en particulier un envoĂ»tant solo de flĂ»te, malgrĂ© le tempo retenu adoptĂ© par le chef, transparence de la texture, extrĂȘme souplesse du rythme. Carl NIELSEN Symphonies n°4 L'inextinguible » & n°5. London Symphony Orchestra, dir. Sir Colin Davis. LSO Live LSO0694. TT 66'38. AprĂšs s'ĂȘtre consacrĂ© Ă Sibelius, par trois fois au disque, Sir Colin Davis y dĂ©fend maintenant Nielsen. Tout comme le finlandais, le compositeur danois 1845-1931 fait figure de musicien national. Encore que sa conscience nationale diffĂšre sensiblement de celle de ses contemporains. Issu d'une famille de paysans de l'Ăźle de Fionie, il possĂ©dait naturellement la fibre culturelle de son pays. La simplicitĂ© rustique, on la trouve dans sa musique intimement mĂȘlĂ©e Ă une veine plus intellectuelle car la culture de Nielsen Ă©tait ouverte sur le monde. L'univers de ses symphonies est fait d'atmosphĂšres contrastĂ©es. La QuatriĂšme 1914-1916 reflĂšte les prĂ©occupations tant du musicien que de l'homme. Son titre L'inextinguible » exprime, selon lui, la volontĂ© Ă©lĂ©mentaire de la vie ». D'oĂč l'Ă©lan irrĂ©pressible qui la parcourt Ă travers ses quatre parties que relient de subtils enchaĂźnements, et jouĂ©es d'un seul tenant. Une vision de chaos caractĂ©rise les mouvements extrĂȘmes, lutte entre espoir et rĂ©solution, surtout au finale Ă©maillĂ© de deux batteries de timbales rageuses et de cuivres fiers luttant contre la masse du reste de l'orchestre, comme une tentative d'Ă©crasement. Un intermĂšde rustique dominĂ© par les bois semble vite s'Ă©vanouir pour laisser place Ă un poco adagio privilĂ©giant les cordes, mais vite traversĂ© de tensions. La CinquiĂšme, qui date des annĂ©es 1920-1922, est elle aussi une symphonie de guerre », selon le chef Simon Rattle ; car, lĂ encore, le climat est empreint de tensions paroxystiques malgrĂ© le calme apparent sur lequel s'ouvre le premier mouvement et la vaste mĂ©lodie de l'adagio bientĂŽt secouĂ© de soubresauts de la caisse claire et de cuivres Ă©largissant l'ambitus sonore. Le troisiĂšme et dernier donne aussi libre cours Ă des dĂ©ferlements Ă©nergiques alternant avec des pages plus apaisĂ©es. Le LSO est glorieux, et pas seulement ses percussionnistes, sous la conduite de Sir Colin qui offre une dĂ©monstration de musique combien chargĂ©e de sens. Alfred Brendel A Birthday Tribute. Johannes BRAHMS Concerto pour piano n°1, op. 15. Wolfgang Amadeus MOZART Concerto pour piano n°25, KV 503. Ludwig van BEETHOVEN Sonate pour piano n°31 Franz SCHUBERT Impromptu D935 n°1. Alfred Brendel, piano. Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, dir. Sir Colin Davis Brahms. SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg, dir. Hans Zender Mozart. 2CDs Universal/Decca 478 2604. TT 50'54 + 63'32. InĂ©dites au disque, ces exĂ©cutions de concert, exhumĂ©es d'archives de radio Ă l'occasion du 80e anniversaire du grand Alfred Brendel, ont reçu son imprimatur. Un programme bien dans la maniĂšre du pianiste puisque rapprochant ses auteurs de prĂ©dilection Mozart, Beethoven, Schubert, auxquels est ici associĂ© Brahms. Le 1er Concerto marque le triomphe du romantisme de la premiĂšre pĂ©riode, dite nordique, de Brahms, d'une rudesse tourmentĂ©e. Il est ici servi par une vision grandiose captĂ©e Ă Munich en 1985 que souligne le tempo trĂšs mesurĂ© qu'adopte Colin Davis d'entrĂ©e de jeu, qui ne se relĂąchera qu'au rondo final. La densitĂ© sonore du tissu orchestral pare le maestoso introductif d'une aura de gravitĂ© et le soliste s'y fait hiĂ©ratique dans ce jeu si typiquement mĂȘlĂ© Ă l'orchestre. Il devient contemplatif Ă l'adagio oĂč se mĂȘlent rĂȘverie sereine et tendresse rustique. Le rondo final sera d'une exubĂ©rance, lĂ encore, toute mesurĂ©e. Ce qui frappe aussi, c'est la qualitĂ© de la prise de son, le piano idĂ©alement intĂ©grĂ© au sein de l'orchestre. Une balance piano-orchestre d'ailleurs approuvĂ©e par le pianiste, comparĂ©e Ă telle autre interprĂ©tation en studio. La mĂȘme impression d'immĂ©diatetĂ© sonore se dĂ©gage de l'exĂ©cution du Concerto n°25 de Mozart saisie Ă Baden-Baden en 2002, en particulier lors des dialogues, si importants dans cette piĂšce, entre soliste et instruments Ă vent. Alfred Brendel en donne une exĂ©cution miraculeuse qui laisse s'Ă©pancher la profonde humanitĂ© baignant ces pages, sorte de confidences de l'Ăąme. De la subtile entrĂ©e du piano, sur la pointe des pieds, aprĂšs un dĂ©but allegro en fanfare qui vire bientĂŽt Ă la dĂ©clamation opĂ©ratique, au sombre dialogue entre soliste et bois Ă l'andante dont les thĂšmes s'interpĂ©nĂštrent en forme de mĂ©lodie continue, au finale enfin, tout d'Ă©lan passionnĂ©, le jeu du pianiste enthousiasme par son extrĂȘme fluiditĂ©, son dĂ©licat humour, sa vraie tendresse. Ă ces deux exĂ©cutions concertantes sont adjointes deux piĂšces instrumentales live Ă Salzburg, 2007. De cette exĂ©cution de la Sonate op. 110 de Beethoven, Brendel avoue que c'est celle-ci qui est la plus chĂšre Ă mon cĆur ». De fait, l'art de traduire ses climats si Ă©lusifs est magistral, notamment au sublime adagio. L'Impromptu D935 n°1, donnĂ© en bis lors du mĂȘme concert, livre cet ondoiement singulier dont se dĂ©tachent quelques beaux thĂšmes d'une fantaisie expressive qui forment la quintessence de l'art de Schubert. Il scelle aussi cette approche intime et naturelle qui caractĂ©rise la maniĂšre d'un de ses plus distinguĂ©s interprĂštes. Neujahrs Konzert 2011. Johann STRAUSS II Reitermarsch, Donauweibchen, valse Amazonen-Polka, Debut-Quadrille, Muthig voran! Polka schnell, Ritter PĂĄsmĂĄn, CsĂĄrdĂĄs Abschied-Rufe, valse Spanischer Marsch An der schönen, blauen Donau, valse Johann STRAUSS I Furioso-Galopp nach Liszt's Motiven, Cachucha-Galopp, Radetzky-Marsch, Joseph LANNER Die Schönbrunner, valse Franz LISZT Mephisto-Waltzer, n°1. Joseph STRAUSS Aus der Ferne, Polka-Mazur, Mein Lebenslauf ist Lieb' und Lust, valse Eduard STRAUSS Ohne Aufenthalt, Polka schnell, Joseph HELLMESBERGER II Die Perlen von Iberien, Zigeunertanz. Wiener Philharmoniker, dir. Franz Welser-Möst. 2CDs Universal/Decca 478 2601. TT 46'19 + 54'54. Depuis Nikolaus Harnoncourt 2001, 2003, le Concert du Nouvel An n'avait pas Ă©tĂ© dirigĂ© par un chef autrichien. Franz Welser-Möst, tout juste la cinquantaine, est dĂ©jĂ au faĂźte d'une enviable carriĂšre internationale. AprĂšs la direction musicale de l'Opernhaus de Zurich ne vient-il pas de prendre celle de l'OpĂ©ra de Vienne ! Choisi, pour la premiĂšre fois, pour conduire l'incontournable Ă©vĂ©nement musical - le 70e du nom - rajeunissant enfin la vĂ©nĂ©rable institution, le chef rĂ©ussit l'exercice. Alors qu'il ne nĂ©glige pas les standards obligĂ©s, son programme offre bien des nouveautĂ©s. Plusieurs thĂšmes s'y cĂŽtoient un florilĂšge de piĂšces tirĂ©es de l'opĂ©rette Simplicius de Johann Strauss II, que le chef a naguĂšre contribuĂ© Ă ressusciter scĂ©niquement Ă Zurich ; un hommage Ă Liszt, anniversaire oblige, avec une exĂ©cution flamboyante de sa MĂ©phisto Valse n°1, encadrĂ©e par des morceaux dĂ©diĂ©s au pianiste virtuose par Strauss, pĂšre un Furioso-Galopp haletant et fils une valse des Cris d'adieu, vrai dĂ©chirement sentimental ; quelques morceaux hispanisants enfin, dont la couleur pare le concert d'un amusant parfum exotique, ibĂ©rico-hongrois dans le cas de la danse tzigane Les Perles d'IbĂ©rie de Hellmesberger, qui scelle aussi l'Ă©volution du style viennois vers une brillance plus marquĂ©e. On se dĂ©lecte d'un assortiment savamment concoctĂ© de valses, polkas, marches, galops et autres quadrilles, venus si aisĂ©ment sous la plume de la prolifique dynastie des Strauss, pĂšre, fils, frĂšres, et Ă ses Ă©pigones comme Joseph Lanner. Le concert du Nouvel An est une affaire avec laquelle on ne plaisante pas plus que brillantes, ces musiques laissent percer Ă l'occasion quelque gravitĂ©. Comme bien souvent, l'intensitĂ© croĂźt au fil du concert pour atteindre bientĂŽt son juste apogĂ©e. La maniĂšre de Welser-Möst est naturelle, ample, souplement articulĂ©e Ă l'aune de ce je ne sais quoi » typiquement viennois qui marque la retenue sur le premier temps de la valse, dĂ©butĂ©e lentement pour se rythmer peu Ă peu et se faire expansive dans le dĂ©veloppement. Le chef maĂźtrise l'art de construire le morceau pour donner le sentiment que chaque rĂ©pĂ©tition du thĂšme offre quelque chose de nouveau. Il sait mĂ©nager l'effet de surprise et apporter ce zeste qui confĂšre Ă la polka rapide son irrĂ©sistible Ă©lan. L'empathie est certaine avec les Viennois qui subliment leur jeu. MĂ©lodies⊠Claude DEBUSSY, Emmanuel CHABRIER, Camille SAINT-SAĂNS, Henri DUPARC, Reynaldo HAHN, Maurice RAVEL. StĂ©phane Degout, baryton. HĂ©lĂšne Lucas, piano. NaĂŻve V 5209. TT 74'19. Le baryton StĂ©phane Degout, il y a peu un idĂ©al PellĂ©as, livre aujourd'hui un impressionnant rĂ©cital de mĂ©lodies françaises. Ce genre si subtil, il l'investit avec un rare bonheur, persuadĂ© qu'il est d'un intĂ©rĂȘt vital pour lui de s'y consacrer au mĂȘme titre qu'Ă la scĂšne ; un art, certes, moins accaparant que celle-ci, mais pas moins exigeant car, lĂ , il faut ĂȘtre soi-mĂȘme. Il le cultive depuis ses dĂ©buts et la rencontre dâHĂ©lĂšne Lucas, chef de chant au Conservatoire de Lyon, et de Ruben Lifschitz qui y animait une classe d'interprĂ©tation sur le Lied. C'est vers eux qu'il s'est tout naturellement tournĂ© pour prĂ©parer ce programme. Nul doute que l'Ă©loquence du rĂ©sultat sanctionne le formidable travail accompli en amont. Le choix des piĂšces, pour beaucoup mĂ©connues, est intĂ©ressant. Ainsi en est-il des mĂ©lodies persanes de Saint-SaĂ«ns, d'un orientalisme discret, des dĂ©licates pochades de Chabrier dont le style est si proche de ses compositions pianistiques, ou encore des piĂšces de Reynaldo Hahn qui n'a pas son pareil pour passer, en deux strophes, de l'insouciance au drame. Bien sĂ»r, le Duparc de La vie antĂ©rieure ou le Debussy des Trois Ballades de François Villon transportent sur d'autres cimes, plus fascinantes encore. L'interprĂ©tation est marquĂ©e au coin de l'intelligence, de l'Ă©motion discrĂšte, de l'intimitĂ© entre texte et musique. Le timbre clair, proche de celui de baryton Martin », qui se fait caressant dans la nuance piano ou solaire dans le forte, offre Ă la modulation lyrique une large palette de couleurs. Le naturel de la diction, dĂ©pourvue d'affectation, va de pair avec la justesse de ton pour animer ces scĂ©nettes qui, dans leur briĂšvetĂ©, en disent long sur la poĂ©tique littĂ©raire sous-jacente. Les Histoires naturelles de Ravel en offrent un parfait exemple une dĂ©clamation d'une vraie simplicitĂ©, proche des inflexions du langage parlĂ©, Ă©pousant Ă©troitement les pages subtiles imaginĂ©es par l'auteur de La Valse pour mettre en musique la prose quelque peu prosaĂŻque du bestiaire de Jules Renard. On ne saurait mieux en traduire l'exquise poĂ©sie, la secrĂšte facĂ©tie, le climat suggestif. HĂ©lĂšne Lucas, avec laquelle le chanteur fait dĂ©sormais Ă©quipe en concert, est le rĂ©vĂ©lateur de cette vocalitĂ© lumineuse les climats choisis que prodigue son piano, qu'il sonne quasi orchestral ou comme murmurĂ©, sont pur raffinement. DVDs AndrĂ© Ernest Modeste GRĂTRY L'Amant jalouxou Les fausses apparences. ComĂ©die mĂȘlĂ©e d'ariettes en trois actes. Livret de Thomas d'HĂšle. Magali LĂ©ger, Claire Debono, Maryline Fallot, FrĂ©dĂ©ric Antoun, Brad Cooper, Vincent Billier. Le Cercle de l'Harmonie, dir. JĂ©rĂ©mie Rhorer. Mise en scĂšne Pierre-Emmanuel Rousseau. DVD OpĂ©ra Comique/Wahoo WAH 001. TT 1H20. L'Amant jaloux est un exemple de ce qu'on appelle le genre du demi-caractĂšre dans l'opĂ©ra-comique un mĂ©lange de chant et de dĂ©clamation ; les airs de facture brĂšve, ou ariettes, s'enchaĂźnant souvent directement Ă l'intermĂšde parlĂ© qu'ils complĂštent harmonieusement sans l'ombre d'une rupture. Le prĂ©texte est ici une comĂ©die plutĂŽt lĂ©gĂšre en forme de marivaudage amoureux. La prĂ©sente production, captĂ©e dans le bel Ă©crin de l'OpĂ©ra royal de Versailles - oĂč la piĂšce fut créée en 1778 - joue des ressorts sans surprise de la comĂ©die baroque. La mise en scĂšne de Pierre-Emmanuel Rousseau, qui se veut reconstitution Ă©clairĂ©e, n'Ă©chappe pas au convenu des situations. Il n'est pas si aisĂ© de traiter une action dont le sous-entendu des sentiments est le seul moteur. Elle n'en dispense pas moins des tableaux bien lĂ©chĂ©s grĂące Ă un joli dĂ©cor de toiles peintes, de rassurants effets de symĂ©trie et d'agrĂ©ables perspectives classiques. Les costumes y apportent une riche palette de couleurs. Tous Ă©lĂ©ments auxquels rend justice une prise de vue limpide et naturelle. La direction de JĂ©rĂ©mie Rhorer souligne ce que la musique a d'inventif dans le traitement instrumental, mais aussi dans la vivacitĂ© des ensembles. La distribution, jeune et agrĂ©able Ă voir, rencontre chez les dames quelques problĂšmes d'intonations. C'est que la ligne de chant n'est pas toujours aisĂ©e Ă nĂ©gocier dans ses postures acrobatiques. Quoi qu'il en soit, une intĂ©ressante rĂ©habilitation. Jean-Pierre Robert. Exceptionnel est lâhommage ici rendu par EuroArts & Medici Arts Ă lâhomme et grand musicien quâest Daniel Barenboim. En 11 DVDs live BEETHOVEN Concertos pour piano & orchestre. Live from the Klavier-Festival Ruhr mai 2007. Staatskapelle Berlin, piano & direction D. Barenboim. 2DVDs EuroArts 2056779. TT 114â + 84â. FALLA El Sombrero de tres picos. Debussy La Mer. BOULEZ Notations I-IV. Bonus Conversation Barenboim/Boulez. Live from the Musik Triennale Köln avril 2000. Elisabete Matos mezzo-soprano. Chicago Symphony Orchestra, dir. D. Barenboim. DVD EuroArts 2050136. TT 90â + 20â bonus. BEETHOVEN Ouverture Leonore n°3. BOTTESINI Fantaisie sur des thĂšmes de Rossini. BRAHMS 1re Symphonie. Live from the Alhambra, Granada aoĂ»t 2006. Kyril Zlotnikov violoncelle, Nabil Shehata contrebasse. West-Eastern Divan Orchestra, dir. D. Barenboim. DVD EuroArts/Arte Edition 2055538. TT 85â. BRAHMS 1er Concerto pour piano. 1er Quatuor avec piano orchestration Arnold Schoenberg. Live from Europa-Konzert, Odeon, Athens mai 2004. Bonus The European Concert in Olympic Athens. Daniel Barenboim, piano. Berliner Philharmoniker, dir. Sir Simon Rattle. DVD EuroArts 2053659. Tt 127â. Invitation to the Dance. Concert du Nouvel An, 2002. Ćuvres de Bach, Mozart, Verdi, DvoĆĂĄk, Tchaikovsky, Sibelius, Strauss II, KodĂĄly, Brahms, SalgĂĄn, Abreu/Oliveira, Carli. Live from the Philharmonie, Berlin dĂ©cembre 2001. Berliner Philharmoniker, dir. D. Barenboim. DVD Medici Arts 2051849. TT 97â. BEETHOVEN IXe Symphonie. Ouverture Leonore n°3. Live from the Philharmonie, Berlin aoĂ»t 2006. Angela Denoke soprano, Waltraud Meier mezzo-soprano, Burkhard Fritz tĂ©nor, RenĂ© Pape basse. Chor der Deutschen Staatsoper Berlin & West-Easterne Divan Orchestra, dir. D. Barenboim. DVD Medici Arts 2055528. TT 96â. WAGNER Les MaĂźtres Chanteurs de Nuremberg PrĂ©lude du IIIe acte. ELGAR Concerto pour violoncelle. BRAHMS 1re Symphonie. Live from the Sheldonian Theatre, Oxford mai 2010. Alisa Weilerstein violoncelle. Berliner Philharmoniker, dir. D. Barenboim. DVD EuroArts 2058068. TT 89â. MOZART Symphonie n°35 Haffner ». Symphonie n°36 Linz ». Concerto pour piano n°22. Concerto pour cor n°1. Bonus Un portrait culture de Prague. Live from the Estates Theatre, Prague mai 2006. Radek BaborĂĄk cor. Berliner Philharmoniker, piano & direction D. Barenboim. DVD EuroArts 2055308. TT 118â. The Liszt Recital from La Scala. Live mai 2007. Sonnets de PĂ©trarque n°47, 104, 123. AprĂšs une lecture de Dante. Saint-François dâAssise, la prĂ©dication aux oiseaux. Paraphrases de concert dâAĂŻda, Le TrouvĂšre, Rigoletto. Daniel Barenboim, piano. DVD Medici Arts 2056748. TT 86â. Tango Argentina. Live from Buenos Aires dĂ©cembre 2006. Ćuvres de Piazzolla, SalgĂĄn, Gardel, Bardi, Sarli, RodrĂguez, Caro, ExpĂłsito, Le Pera. Bonus Galerie de peintures. Orquesta FilarmĂłnica de Buenos Aires. Leopoldo Federico y su Orquesta TĂpica. Carlos Gari bandonĂ©on. Mora Godoy & Junior Cervila danseurs. Direction D. Barenboim. DVD EuroArts/Arte Edition 2055868. TT 96â. Francis GĂ©rimont. *** Haut Sâouvrant sur un Ă©ditorial de lâInspecteur gĂ©nĂ©ral de lâĂducation nationale, M. Vincent Maestracci, orientant de façon concise lâĂ©lĂšve dans son travail, le supplĂ©ment BaccalaurĂ©at 2011 de LâĂ©ducation musicale est dâune rare densitĂ© pas moins de 148 pages dâanalyses et rĂ©fĂ©rences. Indispensable aux professeurs dâĂducation musicale et aux Ă©lĂšves de Terminale qui prĂ©parent lâĂ©preuve de spĂ©cialitĂ© sĂ©rie L » ou lâĂ©preuve facultative Toutes sĂ©ries gĂ©nĂ©rales et technologiques du baccalaurĂ©at », cette publication rĂ©unit les connaissances culturelles et techniques nĂ©cessaires Ă une prĂ©paration rĂ©ussie. Ă commander aux Ăditions Beauchesne 7, citĂ© du Cardinal-Lemoine, 75005 Paris. TĂ©l 01 53 10 08 18. Fax 01 53 10 85 19. *** Les dossiers de l'Education Musicale dĂ©jĂ parus Dossiers Ă paraĂźtre * Franz Liszt * Francis Poulenc et le groupe des Six Vous avez une Ă©cole de musique? DĂ©couvrez MUSassos sans attendre! MUSassos l'administration d'Ă©cole de musique n'a jamais Ă©tĂ© aussi simple et efficace. 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